© Alexandre Keller
Afin de formuler leurs revendications, qui dépassent désormais le prix des carburants, les Gilets jaunes se sont donné plusieurs porte-paroles. Ceux-ci devront se contenter pour l'heure d'un rendez-vous avec le ministre de l'Ecologie.
Est-ce une façon de marteler que les questions de pouvoir d'achat et de pression fiscale ne peuvent être envisagées en dehors de la grille de lecture du réchauffement climatique ? Eric Douet et Priscillia Ludosky, deux des porte-paroles désignés des Gilets jaunes, doivent être reçus le 27 novembre au soir par François de Rugy, le ministre de la Transition écologique et solidaire. L'Elysée a fait savoir plus tôt dans la journée qu'Emmanuel Macron ne recevrait pas lui-même les représentants d'un mouvement qui tente de se structurer, et qui, pourtant, souhaiterait s'adresser directement au président de la République.
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Aussi, les participants à ce rendez-vous ont-ils réaffirmé leur volonté de s'entretenir au moins avec le Premier ministre, Edouard Philippe. «Le mouvement est parti de l'incohérence de l'argument écologique donné par le gouvernement pour justifier de la hausse des taxes sur les carburants, mais il représente beaucoup plus aujourd'hui et pour cela, nous demandons à ce que le ministre de la Transition écologique et solidaire soit accompagné du Premier ministre et/ou du porte-parole du gouvernement», ont-ils demandé dans un communiqué transmis à l'AFP.
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Onzième jour de mobilisation pour les Gilets jaunes
Face à ce mouvement, Emmanuel Macron a annoncé vouloir limiter l'impact des taxes carburant et dit souhaiter une «grande concertation».
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Ce 27 novembre, s'exprimant depuis une salle de conférence du palais de l'Elysée, le chef de l'Etat français a insisté sur la nécessité de garder le cap de la transition écologique et de ne pas opposer «le présent à l'avenir». «J'ai vu les difficultés que la situation entraîne auprès des Français qui roulent beaucoup [...] Ils disent que ce sont toujours les mêmes qui font les efforts, et ils ont raison» a-t-il ajouté. Pour autant, dans un contexte de forte exaspération exprimée par le mouvement des Gilets jaunes, le président de la République a exclu de revenir sur la taxe carbone, expliquant qu'elle avait été «votée».
La contestation contre les prix du carburant, entamée le 17 novembre, s'est ensuite élargie aux taxes en général et à la baisse du pouvoir d'achat. Au onzième jour du mouvement des Gilets jaunes, l'AFP recensait, source policière à l'appui, quelque 12 200 Gilets jaunes pour près de 500 actions, selon une source policière. Des actions symboliques ont également été menées sur des centres des impôts, et plus de 220 stations-service étaient en difficulté d'approvisionnement. Les pics des manifestations ont réuni des centaines de milliers de personnes.
A la Réunion, un des épicentres de la contestation, 960 manifestants étaient recensés en milieu de journée. Les manifestants réunionnais appellent à un blocage total de l'île le 28 novembre à l'occasion de la venue de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.
Auteur: RT France
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