16/02/2019 dedefensa.org  4min #152242

 Répression judiciaire des gilets jaunes : Edouard Philippe fait du chiffre

Les bons comptes font les bons « juges »

Il existe dans la crise des Gilets-Jaunes plusieurs crises "secondaires", l'ensemble correspondant à l'ampleur, à l'originalité et à l'universalité du mouvement. D'une certaine façon, cette exceptionnalité de la crise-GJ, avec toutes ses imperfections et ses étrangetés, éclaire nombre de crises françaises diffuses, dissimulées, etc., qui apparaissent ainsi dans une certaine lumière, une sorte de clair-obscur quine cache pourtant aucun détail, - mais sans tambour ni trompette car la presseSystème et toute la communication qui va avec ne sont pas autorisées à s'exclamer à ce propos.

(L'autocensure est aujourd'hui, à l'occasion de la crise-GJ, un sport national en France, dans nos précieuses élites, au niveau du système de la communication et de l'industrie de l'entertainment dans son sens le plus large.)

Ainsi en est-il de la justice, - extrêmement expéditive, rapide, efficace, sans état d'âme, bien entendu si sereinement "indépendante" car nul ne le serait à moins. La crise-GJ met avec une grande brutalité en évidence l'extraordinaire servilité de la justice française tout-à-fait-"indépendante" vis-à-vis du pouvoir. Elle prolonge et entérine le bien-fondé vertueux de la répression policière dont sont l'objet les GJ, qui nous paraît sans réel précédent dans l'ampleur, la durée, le systématisme. (Le précédent de la guerre d'Algérie, souvent cité, est un exemple déplacé tant la différence du contexte, des circonstances, des causes et des effets est grande, - ne serait-ce que parce qu'il y avait "guerre"...) La capacité des GJ à poursuivre leur mobilisation malgré ces conditions d'oppression hors de toutes les protections du droit constituent un étonnant acte d'héroïsme civique.

Nous citons ici une courte interview de Régis de Castelnau par le site  Atlantico(reprise sur le site  VuduDroitdu même Castelnau). Elle nous permet d'avoir une explication de l'avocat sur le comportement de la justice française, lancée dans une parodie de justice, aux ordres d'une parodie de pouvoir, sous le tonnerre bienpensant des commentaires d'une parodie de communication venue de la presseSystème. La France n'étant plus qu'une parodie de nation avec les élites parodiques dont elle s'est dotée, on observera les précisions de cette "justice quantitative", où l'on condamne "contre la montre" et à la louche ces citoyens exécrables de la périphérie.

L'interview est présentée par cette courte introduction : « Condamnations de Gilets jaunes : la curieuse approche quantitative de la justice mise en avant par Édouard Philippe... Les chiffres dévoilés par le premier ministre indiquent une instrumentalisation de la justice et un mépris du droit. » Avec  Régis de Castelnau

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