25/10/2019 socialnetwork.ovh  16 min #163460

Assange comparaît en personne devant la justice britannique, des Gilets jaunes répondent présent

Notre devoir envers Julian Assange

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Lisez d'abord le rapport de Craig Murray sur la session du tribunal de Weistminster :  newsnet.fr C'est un point de vue qui est unique car il fait appel à la dimension psycho-affective, qui se trouve être la clef de toute l'affaire. Les citations sont extraites de cet article.

En lisant le rapport de Felicity Ruby sur ses visites à Julian Assange ( newsnet.fr), je me rappelais celles dune jeune femme journaliste qui, à l'époque, rendait pareillement visite à Billy Milligan, l'homme aux vingt-quatre personnalités sur lequel la justice s'acharnait pour des raisons politiques. De procès en procès, alors que l'espoir était toujours présent, il voyait sa peine prolongée largement au-delà de la peine pour laquelle il avait initialement condamné, sans pour autant qu'une décennie passée en prison surveillée pour psychotiques irrécupérables ne soit comptabilisé pour effacer sa peine.

Outre l'aspect extraordinaire du personnage en lui-même, sur lequel trop peu a été écrit, sans doute en raison du fait que son cas touche presque au surnaturel, le biographe de Billy Milligan, Daniel Keyes, n'a pas manqué de dénoncer le régime carcéral, lieu de toutes les violations et de tous les abus, de l'immoralité, de l'injustice. Comment un homme peut-il se reconstruire dans un environnement aussi déstabilisant ?

L'épopée de Billy Milligan permet d'avoir une vision plus précise et plus large de ce à quoi Julian Assange est confronté. La différence est que si aujourd'hui Billy Milligan était à la place d'Assange, il se serait déjà évadé sans aucune difficulté. Car il y a toujours de l'espoir.

L'avantage d'avoir une personnalité effondrée, ce qui peut très bien arriver à Assange (et qui peut arriver à tout le monde), est que les multiples personnalités deviennent capables, après avoir fait connaissance les unes avec les autres, de travailler en groupe. Ainsi le petit enfant utilise ses yeux ravis de découvrir monde nouveau pour repérer tous les détails qui échappent aux adultes. L'astucieux échafaude un plan et planifie toutes les possibilités de déroulement des événements. Le beau-parleur prépare les esprits et les circonstances qui rendront possible l'évasion, notamment en se liant d'amitié aussi bien avec les prisonniers que les gardiens. Le technicien prépare des pièges qui se déclencheront pour bloquer des issues et en ouvrir d'autres. Les peintres font des tableaux et des travaux pour gagner un argent qui permet d'acheter discrètement une voiture et de la garer devant la prison. Les arnaqueurs savent amadouer les gardiens juste le temps qu'il faut pour défaire une vis ici ou là, et peuvent même leur fournir leurs drogues (pour qu'ils tiennent le coup) car c'est un métier difficile. Et le moment venu, le musclor, celui qui détient une force surhumaine grâce à sa maîtrise de l'adrénaline, peut enfoncer les portes, les murs et les obstacles qui le séparent de la liberté.

Tout cela n'est pas de la science-fiction, c'est ce qui s'est passé. Ceux qui emprisonnent les gens comme Julian Assange désirent sa faiblesse pour mieux en profiter. Ils veulent se convaincre de l'inexistence de la puissance de ce qu'ils ont en face d'eux, ils veulent être les plus forts. Mais ce que font les injustes n'a jamais réussi à réécrire l'histoire.

Le pouvoir

Pour en finir avec le cas Milligan, hormis son "anormalité", il n'est pas inopportun de s'interroger sur la cause exacte de l'acharnement judiciaire dont il a été victime. Étudier les autres cas de figures dont relève Julian Assange peut être riche d'enseignements. Billy Milligan était une victime d'une véritable "cabale" qui a été très bien décrite, où des politiciens, adversaires en politiques mais curieusement unis sur ce thème, c'est à dire sous les ordres d'un pouvoir secret, mettaient la pression sur les juges et les journalistes, créant un récit fictif auquel les autorités adhéraient sans esprit critique, instiguant la peur au grand public que Milligan ne soit relâché, alors qu'il était parfaitement "guéri" (avec une personnalité unifiée), sauf précisément quand il subissait ces pressions, servant à engendrer les crises qui servaient à le maintenir en prison, notamment une prison chimique faite de "traitements médicamenteux débilitants" (lire Craig Murray). Tout cela était planifié, même des résidents pénitentiaires étaient soudoyés pour lui tendre des pièges. Je veux dire par là qu'il y avait une réelle intelligence maléfique à l'œuvre.

Mais pourquoi cet acharnement ? Il se trouve que Billy Milligan avait une sagesse, une intelligence et une éthique d'une rare perfection. Il connaissait son pouvoir de persuasion lui permettant d'embarquer des foules dans ses révolutions. Il a contribué à inaugurer une série TV qui était à la fois drôle et en même temps jouait un rôle social, en espérant que ce modèle se propage. De plus il avait avec lui un conciliabule capable d'agir avec une puissance qui pouvait largement rivaliser avec n'importe quel service secret, y compris au moyen de la capacité d'obtenir des informations sensibles sans que personne ne sache jamais comment. Bref, il représentait un danger pour des choses qui devaient rester cachées. L'histoire est simple.

Le devoir

Qu'attendons-nous pour prolonger et continuer le travail inauguré par Julian Assange ? Dans son livre il dévoile les techniques de type "low-tech" qui lui ont permises d'accéder à des documents sensibles en ne laissant aucune trace. Tout informaticien trouvera cela facile à faire, et intéressant à perfectionner. Ce travail doit se généraliser.

Quand il sera mort, que laissera-t-il derrière lui ? Il est entendu que la volonté du pouvoir est qu'il ne reste rien, tout comme aujourd'hui Billy Milligan n'est plus connu de personne (et les droits sur sa biographie ont été rachetés, par Leonardo Di Caprio, pour laisser le projet dans un carton, bien que des films très vaguement inspirés de la réalité soient sortis). Mais l'époque où on pouvait bannir des personnalités de l'histoire est révolue, les temps ont changés, aujourd'hui on a internet.

On entend ici et là que le but de la manœuvre, pour le pouvoir, est de "dissuader les lanceurs d'alerte", mais je pense que faire peur fait entièrement partie de la stratégie de notre adversaire, l'adversaire du peuple, qu'est "le pouvoir". Beaucoup d'obstacles juridiques sont hissés pour les faire taire, mais ce faisant, le pouvoir perd toute légitimité.

Loin de faire peur aux lanceurs d'alerte, ils ont au contraire maintenant toutes les raisons d'agir de façon bien plus organisée. [A ce titre je préconise la pratique de l'abandon de clefs USB dans des lieux publics, c'est la meilleure sécurité possible].

Même s'il mourrait aujourd'hui, l'injustice largement volontairement flagrante dont il est victime, qui est spectaculaire, et dont il ne faut pas s'étonner, est déjà un indice qui permet de filer droit jusqu'à la preuve qu'on cherche, de conspiration du pouvoir, de ses raisons d'agir, de ses méthodes, et des personnes impliquées dans cette association de malfaiteurs.

"À ce stade, il n'était pas clair pourquoi nous assistions à une telle farce. Le gouvernement US dictait ses instructions à Lewis, qui les relayait à Baraitser qui les transformait en décision juridique."

Le fait que l'injustice s'exerce de façon aussi flagrante, personnellement je la mets sur le compte de la simple habitude. Et le fait qu'elle s'auto-dénonce de façon aussi évidente, ne l'a jamais empêchée de s'exercer. C'est même une pratique quotidienne, après un crime, une bourde, ou la chute d'un pion, de clamer justice en se servant de cela pour créer des lois encore plus illégales. C'est pourquoi ils se croient au-dessus des lois.

Ici on a vu des agents de la CIA arriver en cours de procès, prendre le juge Vanessa Baraitser en aparté, avant qu'elle ne rende un verdict effarant, sans le moindre scrupule, et à la vue de tous.

Il est certain que les crimes dont Julian Assange est accusé ne sont rien du tout par rapport à ce qu'il a dénoncé, et ce qu'il reste encore à dénoncer. Les informations fuitées sur les "crimes de guerre illégale" sont connus, et même les faux motifs de ces guerres sont avoués. Plusieurs criminels de guerre de haut rang encourent des procès pour crime contre l'humanité. A cela s'ajoutent encore d'autres raisons encore plus "profondes", et dissimulées car elles sont connectées à de nombreuses autres affaires.

Pour ce que je peux en dire, si cela vous intéresse de l'entendre et d'enquêter dessus, le plan est celui de la mise en place d'un "nouvel ordre mondial" (en refondant les règles du capitalisme pour en faire une sorte de "pouvoir bancaire-militarisé", et cyber-aliéné), qui lui-même est motivé par la nécessité d'unifier le monde afin d'ouvrir les tractations avec des extraterrestres bien identifiés, afin d'accéder à des promesses dont nous, pauvres initiés, savons d'avance qu'elles ne sont que des pièges. Mais [même si ceci est trop incroyable] quelle que soit la "raison profonde", si tant est qu'il ne s'agisse pas tout simplement du pouvoir pour lui-même, il est à noter avec vigueur que tout ce qui se passe fait partie d'une stratégie.

Oui, le monde doit s'unifier, c'est une nécessité évolutive, mais cette unification ne sera pas factice si elle est le produit de l'exercice de toutes les libertés individuelles.
Et c'est bien cela, la solution pour Julian Assange, que les gens puissent agir de concert, "comme un seul homme". Et oui, c'est une bonne chose de vouloir réformer le système, seulement pendant que les gens se rendent compte de cela, selon la pratique habituelle du pouvoir, s'intercale une idée similaire mais grossièrement galvaudée de ces nobles objectifs. Et quand où on s'y attend le moins, pendant que les esprits sont encore incertains, et avant qu'ils ne se figent dans des convictions nouvelles, c'est à ce moment que le pouvoir aime frapper.

Ainsi il en va de même avec la criminalisation des lanceurs d'alerte, il s'agit de court-circuiter un des nouveaux pouvoirs populaires qu'est le droit d'informer qui est né avec internet.

Comprendre ceci est capital pour cerner les "raisons profondes" qui motivent ce qui est visiblement une stratégie de guerre qui est à l'œuvre, dont le plus basique des procédés est de galvauder la réalité jusqu'à ce que les gens soient mis devant le fait accompli. En l'occurrence, de créer une jurisprudence pour se réclamer d'une nouvelle "normalité". Et c'est là que peut entrer en scène notre défense, sur tous les points qui ont été laissés en suspend, tel que le ferait l'inspecteur Columbo.

La défense

Il a parlé de lanceurs d'alerte et d'éditeurs étiquetés comme ennemis du peuple, puis il a parlé du vol de l'ADN de ses enfants et de l'espionnage dont il a fait l'objet lors de ses rencontres avec son psychologue. Je ne dis pas que Julian avait tort sur ces points, mais il n'a pas été en mesure de les formuler correctement.
«Cette superpuissance a eu 10 ans pour se préparer à cette affaire. Je ne me souviens de rien. Je n'ai accès à aucun de mes travaux écrits. Il est très difficile de faire quoi que ce soit avec des ressources aussi limitées contre une superpuissance déterminée à [inaudible] Ils ont un avantage injuste en ce qui concerne les documents. Ils [connaissent] ma vie intérieure à travers mon psychologue. Ils volent l'ADN de mes enfants. Ce qui se passe ici n'est pas équitable.» ( source)

Sans libre-arbitre, diminué, il n'est pas légitime de faire comparaître quelqu'un qui est incapable de se défendre. C'est objectivement déloyal de profiter de sa faiblesse, et carrément sadique de la mettre en œuvre afin d'en profiter ensuite. Dès lors, il est légitime que sa défense revienne à l'opinion publique.

C'est ce que risque un pouvoir confronté au regard que l'histoire porte sur lui. Et il n'est pas utile d'attendre, car ce recul historique n'est que la somme des réflexions et des analyses, et à l'époque d'internet, cela peut aller très vite. Et vous, lecteur de ceci, qu'auriez-vous répondu si vous aviez été à sa place ? Voilà une vraie question.

[Grande inspiration] Pour commencer mon plaidoyer, je rappelle à la cour que de nos jours, les repris de justice ne craignent plus le poids de la faute et continuent sans vergogne à apparaître à la télé ou à travailler comme politiciens ou à des postes de haut rang. Mieux que cela, quand un jugement est rendu, il est facile pour les peuples-journalistes de qualifier ce jugement comme étant une injustice, avec une fiabilité bien meilleure que toute autre. C'est donc une chose courante que de remettre en cause ce qu'une théâtralisation en costume d'époque, que vous appelez "justice", n'arrive plus à soutenir.

C'est une bonne chose qu'il en soit ainsi, car la loi ne devrait jamais avoir d'autre valeur, ni d'autre respectabilité, que la raison et la logique sur laquelle elle se fonde. Les exécutants eux-mêmes devraient recevoir l'instruction qui leur permet d'exercer leur droit au refus des ordres illicites.

Vous semblez penser que l'autorité acquise par la force et la violence peut rivaliser avec celle acquise par le dévouement et le sacrifice de soi. Mais l'histoire vous montrera, et a déjà montré, qu'il n'en est rien.

Ce dont nous devrions faire le procès ici, est la raison et la logique sur laquelle se fonde l'acte d'accusation. C'est l'accusation qui est en cause ici, c'est elle la fautive, et il est aisé de le démontrer. Et selon toute évidence vous mettez une pression de type dictatoriale de sorte que, précisément, l'accusation ne puisse pas être interrogée, ce qui sabre tous les moyens de se défendre.

Tant que cette raison n'est pas claire, la question qui se pose est : de quoi ce tribunal est-il le défenseur ?

La question de fond, madame, est de savoir combien de temps encore il faudra pour que les états, non contents d'émettre des nouvelles lois qui vont dans l'intérêt des moins nombreux, cesseront de violer eux-mêmes les dernières lois valables héritées de nos nobles prédécesseurs ?

L'accusation de "conspiration avec Chelsea Manning pour publier les journaux de guerre en Irak (Iraq War logs), de la guerre en Afghanistan (Afghanistan war logs) et les câbles du Département d'État" est-elle suffisante ? Si l'acte de conspiration est un crime, c'est en raison des but définis par cette conspiration. Or quels sont-ils ? Il n'y en a aucun, aucun autre que de révéler des faits au public, que le public a besoin de savoir. En revanche s'il y a conspiration, que faire des tentatives d'enlèvement de la CIA, de la confiscation de ses données personnelles, de l'espionnage illégal de ses échanges avec ses médecins, et du prélèvement de l'ADN de ses enfants ? Quel est le but de ces manœuvres ? Certainement pas la recherche de la vérité. Et que dire de la présence de la CIA qui dicte ouvertement ses instructions au procureur qui les relaie au juge, derrière laquelle ils sont assis dans l'ombre ?

Hormis le terme effarant de "conspiration", en quoi diffuser des câbles a-t-il été un crime ? L'accusateur se réserve de répondre à cette question une fois qu'il sera extradé, mais on sait d'avance qu'elle est confuse et incertaine. Ceci est une condition qui rend légalement impossible toute extradition, comme cela est formellement stipulé par la loi. On l'accuse d'avoir failli causer des pertes humaines, ce qui n'a pas été le cas. Est-ce une raison suffisante, d'avoir "failli commettre un crime" (au second degrés des conséquences) ? Quelle nouvelle loi antisociale ne cause pas une misère plus grande et des morts plus nombreux ?

Lui en veut-on d'avoir pu rivaliser avec un pouvoir qui n'a qu'une vague idée du fonctionnement de ces technologies, et qui est effrayé par cela ?

Une fois étudiée la raison de l'accusation, on doit étudier la logique sur laquelle elle se fonde. Qu'est-ce qui veut être fait ? Et qu'est-ce qui est craint que ne soit reproduit ? Il s'agit ni plus ni moins que de dénoncer des crimes justement pour porter devant des tribunaux des activités répréhensibles. Bien sûr que pour un criminel il est répréhensible que quelqu'un menace de le dénoncer. Mais le plus répréhensible est le crime lui-même. Un crime ne peut être puni par un crime plus grand. N'est-ce pas à la façon dont on sous-pèse les arguments et les contre-arguments qu'on peut parler de justice ?

Sans accusation valable, et sans considération pour les preuves apportées ni même pour la simple législation en vigueur, il apparaît que le verdict correct est celui d'un non-lieu et d'une remise en liberté immédiate.

La libération de la Bastille

Au cas où quelqu'un aurait encore des doutes sur ce qui s'est réellement passé dans la salle d'audience hier, Lewis se leva et a suggéra que la défense ne devrait pas être autorisée à faire perdre son temps à la cour avec beaucoup d'arguments. Tous les arguments à l'audience de fond devaient être présentés à l'avance et par écrit et qu'une "guillotine" (ses mots exacts) devait être appliquée pour couper court aux arguments et aux témoins au tribunal, peut-être au bout de cinq heures pour la défense.

Ce que Julian Assange a marmonné de façon presque inaudible, certains mots étant non déchiffrés, dans l'esprit de quelqu'un soumis à une prison chimique, étaient [certainement] des points qu'il avait mémorisés à l'avance de peur de les oublier. Quand on est soumit à la torture médicamenteuse, il faut un véritable effort, douloureux et difficile, pour se les rappeler, et pour prévoir de devoir se les rappeler. Ces points soulignés sont une synthèse visant à être transmise vers l'extérieur, au public, tel un message, le seul qu'il puisse transmettre, et que nous nous devons d'analyser et de décortiquer, d'avoir la bienveillance de se poser des questions et de faire un travail de recherche.

Ainsi, même minuscules, ces mots pourraient être autant de grands titres :

- Les lanceurs d'alerte et d'éditeurs étiquetés comme ennemis du peuple

- Le vol de l'ADN de ses enfant

- L'espionnage dont il a fait l'objet lors de ses rencontres avec son psychologue

Le premier point pourrait donner à de nombreuses analyses. Quelle est la place de cette intention dans le procès actuel, au sein de la stratégie qui est poursuivie ? N'est-il pas évident que ce dont nous parlons, est de dictature ? N'a-t-on pas de nombreux exemples suffisants d'hommes justes emprisonnés ou tués ? Et la question de fond, n'est-elle pas celle d'une véritable guerre, qu'on nomme guerre de l'information, qui se joue sur les idéologies, et pour laquelle de vraies armées sont mises en place ?

Le second point est terrifiant. Qu'est-ce que peut avoir à faire la CIA de l'ADN de ses enfants ? Que cherchent-ils ? Les ont-ils également condamnés par avance à ne pas suivre la voie de leur père, quand il sera mort sous les yeux de l'histoire ?

Le troisième point est parfaitement logique avec les autres, on parle de dictature, et de société de surveillance. Les lois déontologiques sur le secret de la défense, et le secret professionnel, n'ont-ils plus lieu d'être ? Quelle est l'origine de cette loi, si ce n'est l'exercice d'une authentique liberté ? A qui pourrait-on se fier si on a même plus le droit d'exprimer ses idées à quiconque, sans être enregistré et catalogué ? Ici le thème rejoint celui de la liberté d'expression.

Étonnamment, le procureur Lewis a fait référence à la "guillotine" (made in France, on en est fiers !), qui devait s'appliquer à "tous les arguments de fond". C'est à dire, exactement et précisément, tel un rasoir, là où on interroge ce qu'il y a de plus fondamental sur ce que nous sommes en train de faire, à savoir étudier ensemble les raisons et la logique qui est à l'œuvre. C'est du devoir de n'importe qui de s'intéresser à ce qui se passe, et à comprendre, intellectuellement, comment les choses s'articulent. Et dans toute dictature, très précisément et très exactement, c'est exactement ceci est qui "coupé court", sans laisser aucune chance à la défense d'exprimer une injustice pourtant flagrante. C'est comme ça que procèdent les despotes et les tortionnaires.

Et justement, et précisément, c'est le fait que les prisonniers, une fois accablés par une "justice" en laquelle ils avaient foi, démunis de tout moyen de se défendre, plongés dans un enfer carcéral que même les geôliers trouvaient justifié, et dans lequel ils se complaisaient à déshumaniser leurs victimes impuissantes, qui est devenu le symbole de la libération et de la révolution. Cette prison infecte et intolérable, lieu de toutes les injustices, était devenue le symbole d'une dictature qui ne se cachait pas, tant elle était ignorante d'en être une.

Le milieu carcéral est un théâtre des violations commises par les états. C'est l'endroit où il n'y a plus de justice, et donc plus moyen d'en sortir, ou jamais sans séquelles. Ne dit-on pas qu'on évalue une civilisation à la façon dont elle traite ses prisonniers ? Seule une recherche authentique de justice peut dénoncer ce dont ces prisons sont les symboles, une civilisation qui n'a que peu de considération pour les choses de la raison et de la logique. Une civilisation faite de nombreuses autres prisons, mentales, liées au conditionnement, au chantage, à l'ignorance, et à la réceptivité à ce qui ne sont que des mensonges grossiers.

C'est la dictature qui s'installe, qui doit être stoppée.

Tout comme Billy Milligan, qui a fait avancer la loi dans bien des domaines, la seule évasion qui vaille est par la grande porte, en libérant ce monde des prisons mentales qui le conduisent à sa perte.

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