Aujourd'hui nous vous suggérons de réflechir à un phénomène qui surgit dans différents lieux de la planète: le démantélement du « système » avant les élections. le terme système renvoyant essentiellement à l'appareil d'Etat au main d'une oligarchie, elle-même liée à l'impérialisme par rapport au pillage des ressources nationales et à l'exploitation accrue de la population. Bref la phase de l'impérialisme baptisée neo-libéralisme dont on pensait qu'elle avait consacré la victoire du capitalisme sur le communisme, par l'effondrement de l'URSS.
Ces mouvements interviennent après des semaines et des semaines de manifestation où un peuple aussi divers que désarmé s'agrège et ce malgré la répression.
Il en est ainsi au Chili où le parti communiste a pris position pour le mouvement social contre le parlementatisme en matière d'élaboration de la Nouvelle Constitution.
Mais il y a également le cas du Soudan. Ce pays est un de ceux d'Afrique où a existé et existe encore un trés grand parti communiste dont l'influence demeure forte sur le pays, le combat mené depuis des mois en particulier avec l'armée consiste dans le refus d'élections sous la coupe de la dite armée. Le mouvement révolutionnaire qui s'est développé dans ce pays malgré la répression et avec l'influence des communistes soudanais proclame que pour qu'il y ait une véritable démocratie par et pour le peuple il faut :
Le démantèlement du système d'abord. Les Elections ensuite et non pas l'inverse
Jeudi, le Conseil souverain et le gouvernement qui sont les hautes hautes instances de la transition démocratique au Soudan ont adopté une loi selon laquelle
« le Parti du congrès national (NCP) est dissous » et tous ses biens sont confisqués. Le NCP n'est autre que le parti de l'ancien président déchu Omar el-Béchir. Cette dissolution était l'une des revendications du mouvement de contestation qui avait fait céder l'ex-dictateur sous la pression conjointe de l'armée.
La fin d'un régime
Que dit exactement le texte ? La loi interdit aux « symboles du régime ou du parti » de l'ancien président de participer à la vie politique du pays pendant dix ans. Un comité devra être formé pour confisquer les biens du NCP, selon le texte intitulé « Démantèlement du régime du 30 juin 1989 », date à laquelle Omar el-Béchir a pris le pouvoir par un coup d'État soutenu par les islamistes.
Ce que l'on mesure mal c'est l'influence du mouvement soudanais dans le reste de l'Afrique et y compris en Algérie où dans le sillage de la révolte soudanaise on a assisté à ce phénomène si inusité que la presse occidentale observe dessus un véritable black out : tous les vendredi depuis des mois le peuple défile et a obtenu le départ de Bouteflika et de ses proches, mais désormais s'oppose à ce que les mêmes conservent le pouvoir à travers des élections qu'ils contrôlent.
Ils réclament comme les Chiliens, les soudanais, les Irakiens et bien d'autres y compris les boliviens qui refusent le gouvernement issu du coup d'Etat : le démantélement du système avant d'accepter d'aller aux élections.
Cela rappelle étrangement la dictature du prolétariat contre la tyrannie de la bourgeoisie, les soviets contre le parlementarisme ?...faudrait-il relire les thèses d'avril?
« J'ai attaqué le Gouvernement provisoire parce qu'il n'a pas fixé un terme rapproché, ni aucun terme en général, à la convocation de l'Assemblée constituante, et s'est borné à des promesses. Je me suis appliqué à démontrer que sans les Soviets des députés ouvriers et soldats, la convocation de l'Assemblée constituante n'est pas assurée et son succès est impossible. » Lénine
Danielle Bleitrach