S'estimant aussi essentiels que les autres, plusieurs centaines de commerçants ont exprimé leur contestation, ce 4 novembre à Bayonne, pour protester contre leur fermeture durant ce confinement et à l'approche de Noël.
Plus de 500 commerçants ont manifesté ce 4 novembre devant la sous-préfecture de Bayonne pour demander au gouvernement de «revoir sa copie» concernant les fermetures des commerces dits non essentiels pendant le confinement, a constaté une journaliste de l'AFP. Mécontents d'être qualifiés de «non essentiel», les commerçants de différentes villes du Pays Basque, comme Bayonne, Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz veulent rouvrir «le plus vite possible». «On ne veut pas que le Covid nous tue d'une autre façon», a déclaré Catherine Gueguen, gérante d'une enseigne de produits cosmétiques à Anglet (Pyrénées-Atlantiques).
Tous ont en ligne de mire la période de Noël. «Nos stocks sont prêts, on a tout rentré avant le confinement, on va déposer le bilan si on ne nous laisse pas travailler», selon la commerçante. «On nous parle de numérisation, mais c'est pour demain. Nous, on meurt aujourd'hui», a lancé Georges Strullu, patron de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui, comme l'ensemble des manifestants, vise les plateformes de vente en ligne.
Pour ceux et celles qui ont pu le mettre en place, le «click and collect» ne résoudra pas tout. «C'est du saupoudrage, ça nous sauvera 10% au mieux», regrette Catherine Gueguen.
«Aucune leçon» n'a été tirée du premier confinement, regrette le représentant des commerçants biarrots
«On ne demande pas d'aide pour Internet, on n'arrivera jamais à ce que font les gros groupes, on veut juste travailler», a renchéri Peio Guelot, gérant d'une boutique d'électroménager, dans l'intérieur des terres. «Nos boutiques, c'est ce qui fait la diversité et le maillage territorial !», a-t-il ajouté.
Si les mesures sanitaires sont nécessaires, l’incohérence et l’iniquité des décisions gouvernementales provoquent une colère légitime. #COVID19 #CriseSanitaire
Beaucoup de manifestants se considèrent «sacrifiés», et dans l'incertitude face à ce qui viendra après. «Dans quelles conditions va-t-on être déconfinés ? Comment pourra-t-on reprendre ? Que se passera-t-il en cas de troisième ou de quatrième confinement ?», s'est interrogé Serge Istèque, représentant des commerçants biarrots qui regrette «qu'aucune leçon n'ait été tirée du premier confinement».
Avec ce nouveau confinement, les restaurants, bars et commerces jugés «non essentiels» doivent garder le rideau baissé. Durement touchés au printemps, de nombreux commerçants sont entrés avec appréhension dans cette nouvelle mise sous cloche malgré un assouplissement qui leur permet de rester ouverts pour le retrait de commandes en magasin.
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