par Strategika 51.
La propagande de guerre israélienne n'évoque jamais la nature des munitions utilisées dans le bombardement aérien de la bande assiégée de Gaza. Officiellement, il s'agit de bombardement ciblés. Dans les faits, les Israéliens jettent les bombes les plus grosses de leur inventaire et ne cessent de harceler Washington pour accélérer les livraisons d'armes ayant une plus grande capacité de destruction. Une source anonyme au Pentagone affirme que la frénésie israélienne en matière d'acquisition de système d'armes US relève d'un état d'esprit très difficile à cerner, même pour des professionnels.
« Ils veulent tout, y compris les prototypes et fort souvent ils passent outre les procédures pour les avoir sans avoir à payer le moindre cent » selon un responsable d'un programme de suivi des marchés orientés défense basé dans la capitale fédérale US.
En dépit des bombes aériennes lourdes déversées par l'aviation israélienne sur des bâtiments gouvernementaux et des zones densément urbanisées à Gaza, la résistance palestinienne est non seulement debout mais continue de narguer les Israéliens en soulignant que c'est un peu grâce à la récupération des munitions israéliennes non explosées qu'elle parvient à continuer à confectionner des roquettes artisanales.
Le gouvernement israélien semble ne plus avoir d'autres solutions que de déverser des bombes et des obus sur la bande de Gaza. Une impasse stratégique totale. C'est un parfait contre-exemple de « L'Art de Guerre » de Sun Tzu, écrit il y près de 2 500 ans.
Il semble également que la fameuse banque de données israéliennes relatives aux objectifs de ces bombardements inclut des hôpitaux, des orphelinats, des bureaux de presse, des écoles, des agences bancaires, des librairies, les plages et des sièges d'organisations caritatives internationales.
De tels bombardements sur n'importe quelle portions d'un pays occidental aurait provoqué soit sa reddition inconditionnelle ou l'usage de l'option nucléaire. La résilience de la bande de Gaza, un territoire sous embargo total et assiégé, ne disposant d'aucun abri anti-aérien et sans DCA ou aviation tient plus de la capacité des populations à supporter des pertes élevées en vies humaines mais croyant dur comme fer à la justesse de leur cause et par dessus tout l'inéluctabilité de leur victoire finale.
Gaza, au 11ème jour de la confrontation
Nonobostant les affiliations ethniques, religieuses, politiques, idéologiques ou culturelles, la situation dans la bande de Gaza préfigure ce que sera une grande partie de l'humanité dans les années a venir. Une population urbaine sous état de siège réel ou virtuel, dont la liberté de mouvement est entravée par divers stratagèmes de type économique ou carrément par la force et la contrainte et dont le moindre mouvement de protestation contre l'ordre établi sera impitoyablement réprimé avec toute la panoplie guerrière disponible sous le silence complice des médias du système et les artifices de langage des manipulateurs des esprits. Cette éventualité n'est plus une vue de l'esprit. Nous y allons tout droit. Dans ce sens, Gaza est également une petite lueur d'espoir car elle montre clairement que l'humain accablé par le joug et soumis à la loi d'airain, est encore capable de s'adapter et de résister à l'oppression tous azimut à 360°.
En un sens aussi, nous serons tous, sans exception aucune, les Palestiniens de demain car les rêves démentiels d'une hégémonie globale imposée par la carotte ou le bâton aux populations mondiales par une oligarchie restreinte et exclusive n'ont jamais été aussi forts que durant les XXe et XXIe siècles de l'ère chrétienne.
Cette oligarchie tente de terroriser celles et ceux qui résisteront en dépit de toutes les campagnes de guerres hybrides et autres moyens visant à les aliéner de leur bon sens, de leur capacité de discernement, de leur santé et de leur environnement en leur promettant d'être écrasés pour l'éternité.
Cet avenir sombre dont les prémisses sont déjà en place aujourd'hui n'est pas une fatalité. Les Palestiniens de Gaza ne cessent de le démontrer sans même le savoir. Même les Israéliens sont des Palestiniens qui s'ignorent, pris en otage et étranglés par les crédits immobiliers de colonies montées selon un schéma de Ponzi sur une terre spoliée au bénéfice d'une minorité corrompue qui est capable d'anéantir l'espèce humaine pour se maintenir au pouvoir et profiter de ses privilèges.
Les dockers des ports italiens l'ont instinctivement compris en refusant de charger tout navire emportant des armements vers Israël. Des millions de gens de toutes origines ressentent une répulsion instinctive contre l'oppression et la tyrannie. D'autres l'acceptent en la rationalisant sous divers prétextes fallacieux cachant à peine une peur primale de tout perdre et de se retrouver confrontés à la dure réalité de la vie, rendue infernale par un système profondément prédateur et injuste, le même qui finance les bombes qui écrasent de pauvres civils à Gaza et partout ailleurs où il est loisible et peu dangereux de le faire.
Dans un monde sordide comme celui dans lequel nous vivons, la résistance est un acte plus que méritoire.
Une chose est certaine, s'il était un contemporain, Jésus aurait pris les armes aux côtés des Palestiniens et aurait été classé comme un dangereux terroriste par les médias dominants.
Les hostilités vont cesser. Elles reprendront dans quelques années. C'est un cycle infernal. Entretemps, les amuseurs du grand cirque vont mettre en place une fausse scène comme celle étalée au lendemain de la Guerre du Golfe à Madrid et à Oslo, histoire d'anesthésier les victimes avant leur immolation. Finalement, les sacrifices humains n'ont pas disparu. Ils ont juste changé de forme. Le temple de Baal existe encore dans l'esprit de certains et ils sont prêts à tout pour le concrétiser, quitte à déclencher une catastrophe planétaire.
Vive la Résistance partout !
source : strategika51.org