Un opposant palestinien au régime collabo de Mahmoud Abbas, Nizar Banat, a été tué jeudi matin lors d'un raid de la police de « l'Autorité » Palestinienne, a dénoncé la famille de la victime.
Lui-même ancien membre du Fatah, Nizar Banat avait déjà été arrêté à plusieurs reprises par la police politique d'Abbas (les forces de « sécurité préventive »), en raison de ses critiques publiques, notamment sur sa page Facebook, de la corruption du régime en place à Ramallah. Au cours des dernières semaines, Banat s'était notamment insurgé contre la décision d'Abbas d'annuler des élections (législatives, puis présidentielles) pourtant programmées, les premières depuis... quinze ans ! Animateur d'une liste d'opposition, Nizar Banat était candidat à ces élections, initialement programmées pour le 22 mai dernier avant la volte-face d'Abbas.
Banat était également un adversaire déclaré de Mohamed Dahlan, un rival potentiel d'Abbas, passé au service des Émirats Arabes Unis et d'Israël.
Plus récemment encore, Nizar Banat a démonté le « deal » pourri conclu entre l'occupant israélien et l'Autorité, aux termes duquel Israël était censé fournir 1,4 million de vaccins anti-Covid de Pfizer à la Cisjordanie, qu'il avait en excédent temporaire, à charge pour les Palestiniens de rembourser le régime de l'apartheid en autant de doses, payées par l'Autorité Palestinienne à Pfizer, et devant être livrées en septembre.
Ce « deal » était pourri dans tous les sens du terme, puisque les vaccins devant être fournis par Israël (un premier lot de 100.000 doses a même été livré vendredi dernier) sont sur le point d'être périmés, en juillet ou même en juin 2021 pour une partie d'entre eux !
Une fuite, révélant le scandale a alors conduit l'Autorité Palestinienne a dénoncer publiquement le contrat, le gouvernement israélien ne cherchant de son côté même pas à démentir le caractère frauduleux et criminel de son entreprise.
La journaliste israélienne Amira Hass, du Haaretz, précise que Nizar Banat habitait, au moment du raid qui lui a coûté la vie, un des quartiers de la ville d'Hébron sous occupation directe et permanente de l'armée israélienne (la zone dite « H2 » de la ville palestinienne). Ce qui veut dire que les policiers d'Abbas n'ont pu envahir sa maison, et le passer à tabac avant d'emmener son corps inanimé, qu'après avoir reçu le feu vert de l'armée israélienne.
L'émotion était considérable jeudi dans l'ensemble de la Palestine après la révélation de ce meurtre, indique le site Middle East Eye, dans un contexte où la répression contre toute voix critique se fait plus dure de jour en jour.
CAPJPO-EuroPalestine