Lors d'une réunion avec Alexeï Miller, PDG de Gazprom, le 27 octobre, Vladimir Poutine a demandé à ce que la holding russe se charge d'approvisionner les réservoirs européens. Plus précisément, il a demandé à ce que Gazprom commence «un travail graduel et planifié pour augmenter les volumes de gaz dans [les] réservoirs souterrains [de Gazprom] en Europe», et ce dès que les réservoirs russes seront à nouveau remplis d'ici le 8 novembre. Il a notamment évoqué l'Autriche et l'Allemagne.
«Cela permettra d'assurer de manière fiable, stable et rythmique nos obligations contractuelles et de fournir du gaz à nos partenaires européens en automne et en hiver», a-t-il estimé.
La réduction des approvisionnements américains pointée du doigt par Vladimir Poutine
Toujours dans le domaine énergétique, le président russe a souligné l'importance d'une étroite coopération entre l'Europe et la Russie, selon l'agence TASS. «La situation en Europe montre clairement à quel point une coopération durable et fiable dans le domaine énergétique est importante. Gazprom honore pleinement les accords à long terme avec les pays européens», a-t-il indiqué. Selon lui, cela permettrait de créer «une situation plus favorable sur le marché énergétique européen en général».
Le président russe a aussi évoqué une série de facteurs qui seraient selon lui à l'origine de cette situation. Ainsi, il a évoqué «une diminution de [la] production de gaz en Europe, [couplée à une] réduction des approvisionnements en GNL sur les marchés européens, principalement en provenance des Etats-Unis». «D'ailleurs, Gazprom a comblé ce manque, livrant même de plus [grandes quantités] que celles retirées [du marché] par les Américains et les fournisseurs du Moyen-Orient», a-t-il rappelé.
Un tiers du gaz utilisé en Europe provient de Russie
Par ailleurs, Vladimir Poutine a jugé que la situation tendue sur les marchés européens de l'énergie pouvait également représenter certains risques pour la Russie.
«La situation tendue sur les marchés internationaux comporte également certains risques pour notre pays dans l'environnement de l'économie mondiale moderne, compte tenu des liens traditionnellement étroits entre la Russie et les pays européens», a-t-il affirmé.
Un tiers du gaz utilisé en Europe provient en effet de Russie. Or, l'envolée des prix du gaz tandis que la demande ne cesse d'augmenter a fait considérablement baisser les stocks souterrains, qui n'ont pas été suffisamment renouvelés lors de la reprise de l'activité post-Covid.
D'après Moscou, l'Union européenne a favorisé ces dernières années les achats sur le marché au comptant, qui sont soumis aux fluctuations des prix, au lieu de signer des contrats à long terme avec Gazprom. Si la Russie assure vouloir livrer plus de gaz, elle souhaite revenir à la pratique des accords pluriannuels.
A ce titre, Vladimir Poutine avait estimé le 21 octobre que la crise des prix de l'énergie démontrait que le «capitalisme ne fonctionne plus». «Dès que les difficultés commencent, tout le monde demande une intervention du gouvernement», avait-il notamment affirmé.
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