Par Pierre Duval
La Russie a demandé la réalisation d' une enquête indépendante sur Boutcha. Pékin appelle à la prudence dans les jugements. La guerre de l'information et les fausses accusations minent les faits concernant le conflit en Ukraine. Cependant, des voix à l'international s'élèvent pour demander de faire attention aux fausses accusations. Certains, indiquent même que cette affaire de Boutcha serait le fait des services anglais, le MI6.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a exprimé la nécessité d'obtenir une enquête impartiale sur les meurtres de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, située près de la capitale Kiev. Les accusations du massacre d'au moins 300 des habitants du pays pleuvent sur Moscou qui nie pourtant toute responsabilité et le définit, en effet, comme une mise en scène monstrueuse. Dmitri Peskov demande que des enquêtes objectives et surtout indépendantes soient menées, soulignant comment, dans un passé très récent, la position de la Russie n'a pas été représentée dans des rapports similaires qui ne peuvent, donc, pas être définis comme équilibrés: selon le porte-parole russe, il faut éviter une répétition d'une telle situation. Depuis Moscou, ils pointent quelques incohérences entre la date de la sortie des troupes russes du territoire de la ville de Boutcha et la date à laquelle les autorités ukrainiennes ont signalé les massacres. La représentation russe à l'Onu a demandé, en vain, de convoquer une session du Conseil de sécurité sur le sujet: la proposition a été rejetée par le Royaume-Uni à deux reprises.
Pendant ce temps, des appels à la prudence et des demandes de procéder à des examens plus approfondis commencent à arriver avant de qualifier l'armée russe d'être la coupable. Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, a qualifié les images des civils morts à Boutcha de «profondément dérangeantes», soulignant toutefois que «toute accusation doit être fondée sur des faits». Il a, en particulier, martelé qu'il ne faut pas «mélanger la situation humanitaire avec la politique» et «avant que ne soient rendus les résultats de l'enquête, toutes les parties doivent faire preuve de retenue et éviter les accusations sans fondement». Le représentant permanent auprès de l'Onu, Zhang Jun, a 𝕏 déclaré: «La désescalade et une fin rapide du conflit sont les attentes les plus sincères de la communauté internationale et le fort désir de la Chine. La communauté internationale doit créer des conditions favorables aux négociations, et non dresser des obstacles à la paix, encore moins jeter de l'huile sur le feu».
Même en France, il y a ceux qui appellent à la prudence dans l'évaluation des images montrées au public. Pour Yves Pozzo di Borgo, ancien sénateur, «il semblerait» que l'affaire de Boutcha ait été organisée par «les services secrets anglais le MI6». Ce dernier 𝕏 déclare: «Si c'est vrai, on peut dire bravo à l'UE et à Macron d'avoir hurlé avec les loups!».
Deux jours plus tard, Yves Pozzo di Borgo 𝕏 rajoute: «J'étais en Roumanie quand il y a eu Timisoara et je n'oublie pas le montage sur le soi-disant massacre de Racak au Kosovo qui a provoqué ces milliers de morts des bombardements de l'Otan. Je demandais la prudence pour [Boutcha] et mes contacts ukrainiens ont validé ma prudence!»
Pierre Duval
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