08/04/2022 arretsurinfo.ch  7 min #205773

Les fausses nouvelles à Kiev annoncent un avril cruel

'Massacre' de Boutcha en Ukraine en 2022 et 'massacre' de Raçak au Kosovo en 1999

Les « grands reporters de guerre ». Tous guidés par des fixeurs ou agents acquis à la propagande anti-russe du bloc UE-USA-OTAN. Tous arrivés en même temps à Boutcha après cinq semaines de combats

Le « massacre » de Boutcha en Ukraine en 2022 et le « massacre » de Raçak au Kosovo en 1999 présentent d'étranges similitudes

Par  Marc Jean - 8 avril 2022

Source:  Arrêt sur info

Le « massacre de Boutcha » a fait l'objet de nombreux commentaires sur ce site(1). Ne disposant pas d'informations indépendantes fiables, il nous semble difficile de conclure, de manière péremptoire, à la responsabilité des troupes russes, comme l'ont fait immédiatement les médias et les dirigeants politiques occidentaux, Pour autant, nous ne prétendons pas que l'armée russe soit  »la plus morale du monde ». Toute armée peut être amenée, lors d'un conflit, à commettre des exactions, des violences, des pillages et des massacres extrajudiciaires. Les armées françaises, en Algérie, et américaines, au Vietnam, pour ne citer que ces deux conflits, n'ont pas été exemptes de reproches non plus.

Néanmoins, les observateurs objectifs ne manqueront pas d'être surpris par d'étranges et troublantes similitudes entre ces deux massacres. Faisons, au préalable, un retour en arrière et rappelons la situation au Kosovo en 1999. Depuis des années, des violences récurrentes opposaient les communautés serbe et albanaise du Kosovo. En 1993, une véritable rébellion armée va se développer. Une Armée de libération du Kosovo, l'UCK, (Ushtria Clirimtare e Kosoves) sera officiellement créée en février 1996. Les actes de terrorisme commis par les séparatistes albanais (pour la période de 1993 à 1998, l'UCK aurait assassiné près de 200 policiers serbes, 125 civils albanais jugés  »collaborateurs », près de 120 civils serbes ou appartenant à d'autres minorités) allaient bien entendu provoquer une terrible répression de la police et de l'armée serbe. Ajoutons que cette rébellion était encouragée et armée par l'Otan, dans le but, déjà, de faire basculer le Kosovo dans le giron des Etats-Unis(2).

Le « massacre » de Raçak du 15 janvier 1999

Il serait trop long de rappeler tous les épisodes de ce conflit(3). Les forces de l'ordre antiterroristes serbes avaient lancé une opération contre le village de Raçak, fief de l'UCK, qui avait, depuis plusieurs mois, rompu les accords de cessez-le-feu. Une équipe de l'agence américaine APTV avait été autorisée à filmer les combats ! Le film, tourné sur place par l'équipe, montre un village pratiquement désert. Les chiffres officiels parlent d'une quinzaine de morts parmi les insurgés.

C'est en réalité le lendemain matin, que les journalistes et observateurs, encadrés par les militants de l'UCK, subitement réapparus au cours de la nuit, seront dirigés vers un fossé rempli de cadavres de présumés civils albanais. A partir de ce moment, seulement, apparaît la version  »officielle » du  »charnier », présentée par l'UCK et William Walker. à la tête de la Mission de vérification(KVM) censée enquêter sur les violations des droits de l'homme perpétrées par les deux parties et veiller à l'application de l'accord de cessez-le-feu. Alexandre De Valle signale que « William Walker orientera systématiquement les différents rapports dans un sens unilatéralement favorable aux éléments terroristes de l'UCK, déjà étroitement liés aux services américains, anglais et allemands, donc à l'Otan »(4).

Walker, devant une cohorte de journalistes, déclara précipitamment aux médias, sans même avoir procédé à une enquête, qu'il s'agissait d'un carnage allant jusqu'à la qualifier de « crime contre l'humanité », rendant les Serbes seuls responsables de ces atrocités. Le président Clinton déclara à chaud qu'il s'agissait de « meurtres délibérés destinés à semer la terreur » et convoqua d'urgence le Conseil atlantique (composé des ambassadeurs des seize membres de l'Alliance) qui condamna le « massacre ». Bien entendu, l'ensemble des médias reprit d'un seule voix ces informations, destinées à préparer l'opinion publique, à des représailles contre les Serbes, désignés comme les bourreaux.

Bien plus tard, le docteur Heléna Ranta, responsable de l'équipe de médecins légistes, bien que soumise à de fortes pressions, ne conclut pas à la version de la tuerie telle qu'elle avait été présentée. L'enquête scientifique ne fournissant aucune preuve. D'après les médecins légistes venus enquêter sur demande des institutions internationales, toutes les victimes ont été tuées par balles à longue distance, ce qui dément formellement les commentaires effectués à chaud par Le Monde du 19 janvier 1999 faisant mention d'assassinats  »à bout portant »(5).

Similitudes entre le déroulé de ces deux « massacres »

En examinant les faits et leur déroulement, on relève quelques similitudes.

Il s'est déroulé un certain temps entre les événements et leur constatation par les journalistes.

Les dirigeants politiques, d'une seule voix, ont accusé les Serbes et les Russes, sans la moindre preuve.

Aucune enquête impartiale n'a précédé les déclarations des dirigeants politiques.

La condamnation, des Serbes pour le massacre de Raçak et des Russes pour le massacre de Boutcha, a été immédiate.

Les médias ont, unanimement désigné les Serbes et les Russes, comme les seuls responsables.

L'opinion publique, sous le choc des photos macabres, a réagi à chaud, sans même prendre le temps de la réflexion.

L'exagération des commentaires, et la surenchère des mots,  » massacre »,  »génocide  »,  »purification ethnique », étaient, et sont, nécessaires pour émouvoir l'opinion, et justifier l'intervention de l'Otan contre la Serbie et les sanctions massives contre la Russie. Les médias évoquent même depuis plusieurs jours l'hypothèse d'une saisine de la Cour pénale internationale pour traduire le Président Poutine accusé de crimes de guerre.

Dans une interview, le Colonel Jacques Baud relève que les troupes russes ont quitté Boutcha le 30 mars, que le maire de cette localité faisait part, dans une vidéo, de sa joie devant ce départ, que la police ukrainienne avait procédé à un nettoyage de la localité, lorsque, subitement, trois jours après, éclate l'affaire du  »massacre »(6).

Dans son livre journal n°73, Jean-Michel Vernochet analyse ce massacre. Il explique comment les médias se livraient à une surenchère des crimes de guerre imputés aux Russes ; « le massacre de Boutcha est une reprise au format XXL du massacre de Raçak » ajoute-t-il [à 7minutes 22 de sa démonstration](7).

Sans prendre parti, ni affirmer de manière catégorique la participation des troupes russes à ce massacre, ou, au contraire, à les en disculper, les éléments troubles et les similitudes avec le massacre de Raçak doivent nous inciter à la prudence.

La vérité, espérons-le, finira par sortir, mais, de toute évidence, l'objectif a été atteint. Diaboliser un peu plus la Russie et présenter son Président comme un criminel de guerre.

 Marc Jean

(1)  La Russie convoque une réunion du Conseil de sécurité au sujet de Boutcha

 La vérité sur Boutcha est peut-être trop gênante pour être découverte

 Le Pentagone ne peut pas confirmer les atrocités commises à Boutcha

 Des questions se posent sur le massacre de Boutcha

 Déclaration de Vassily Nebenzia à l'ONU, 5 avril 2022

(2)  Lorsque les Etats-Unis soutenaient les islamistes radicaux en Bosnie et au Kosovo

(3) L'ouvrage de Alexandre Del Valle, Guerres contre l'Europe, publié en 2000 par les éditions des Syrtes, donne de nombreux renseignements, ignorés du grand public, sur ce conflit.

(4) Alexandre Del Valle, Guerres contre l'Europe,p.254

(5) Alexandre Del Valle, Guerres contre l'Europe,p.266

(6)  Jacques Baud : « Le massacre de Boutcha est déjà largement battu en brèche ! »

(7)  Le Libre Journal de Jean-Michel Vernochet n°73 - Egalite et

Source:  arretsurinfo.ch

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