Le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Moscou et a vivement protesté contre les propos du ministre russe des Affaires étrangères selon lesquels « certains des plus grands antisémites étaient eux-mêmes juifs ».
L'ambassadeur russe en Palestine occupée, Anatoly Viktorov, a été convoqué au ministère israélien des Affaires étrangères, a rapporté le journal Haaretz, aujourd'hui lundi 2 mai.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a qualifié d'inexcusables les remarques de son homologue russe Sergueï Lavrov selon lesquels Adolf Hitler, dictateur allemand, a du sang juif et que les juifs font partie des « pires antisémites ».
Lapid a vivement critiqué Lavrov pour avoir déclaré hier que certains des plus grands antisémites étaient eux-mêmes juifs, écrivant dans un tweet : « Les remarques de Lavrov sont à la fois une déclaration impardonnable et scandaleuse, une terrible erreur historique, nous attendons des excuses. »
« Les juifs ne se sont pas entretués pendant l'Holocauste. La forme la plus basse de racisme contre les juifs est d'accuser les juifs eux-mêmes d'antisémitisme », a-t-il ajouté.
Interrogé lors d'une interview avec la chaîne italienne, Zona Bianca, sur la manière dont la Russie veut dénazifier l'Ukraine alors que le peuple ukrainien a élu un président juif, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait rétorqué : « Ce fait ne nie pas l'existence d'éléments nazis en Ukraine, je crois que Hitler avait aussi du sang juif et que certains des pires antisémites sont eux-mêmes juifs. »
Les tensions entre le régime israélien et la Russie se sont intensifiées au cours de la guerre en Ukraine, Lapid accusant la Russie dans un message Twitter il y a quelques jours de commettre des crimes de guerre. D'où la convocation de l'ambassadeur israélien à Moscou par le ministère russe des Affaires étrangères qui a vivement critiqué les propos de Lapid.
La guerre révèle le paradoxe des intérêts israéliens avec Kiev et Moscou à la fois. Israël est parmi les 40 parties qui ont participé à une réunion occidentale, mardi, consacré à la possibilité de livrer un plus grand nombre d'armes à l'Ukraine pour lui permettre de lutter contre la Russie.
La semaine dernière, Benny Gantz a expliqué qu'Israël ferait parvenir des gilets pare-balles et des casques à l'Ukraine, rapporte Times of Israel. Israël pourrait même livrer des Dômes de fer à l'Ukraine, ajoute la même source. Certains experts notent qu'il est peu probable qu'Israël fournisse à l'Ukraine un lot important d'armes, mais cela signifie néanmoins déjà que la partie israélienne est prête à affronter la Russie.
Il y a environ une semaine, le correspondant politique du journal Yedioth Ahronoth, Itamar Eichner, a révélé la présence des troupes israéliennes aux côtés des forces de Kiev sur le front de guerre avec la Russie, affirmant que des dizaines d'Israéliens d'origine ukrainienne ont quitté les territoires occupés pour aider l'armée ukrainienne contre l'armée russe.
Selon le rapport, une équipe d'officiers des forces de réserve de l'armée israélienne, qui sont des commandos bien connus de l'état-major général du régime et d'autres unités d'élite, entraînent des citoyens ukrainiens volontaires à lutter contre les forces russes.
Le rapport précise que les personnes formées sont des ressortissants ukrainiens, dont certains ont servi dans l'armée dans le passé, tandis que d'autres sont d'anciens ou d'actuels athlètes. Un groupe de ces personnes s'entraîne à devenir des snipers sur de vastes zones industrielles dans l'ouest de l'Ukraine, mais en total secret, pour éviter leur identification par les services de renseignement russes. L'objectif est de former autant d'Ukrainiens que possible.
De son côté, le président ukrainien Vladimir Zelensky a récemment tenu des propos sur l'avenir de l'Ukraine qui ont suscité de nombreuses réactions dans les médias.
Volodymyr Zelensky a déclaré que l'Ukraine ne serait pas démilitarisée comme la Suisse, mais sera plutôt un « grand Israël ».
« Je pense que tout notre peuple sera notre grande armée. Nous ne pouvons pas parler de la « Suisse du futur » - probablement, notre État pourra être comme ça longtemps après », a déclaré Zelensky. « Mais nous deviendrons définitivement un « grand Israël » (...) », a-t-il poursuivi.
« Nous ne serons pas surpris d'avoir des représentants des forces armées ou de la Garde nationale dans toutes les institutions, supermarchés, cinémas, je suis sûr que la sécurité sera notre plus grand problème au cours des dix prochaines années », a-t-il affirmé.
source : Pars Today