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Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien, Naftali Bennett (montage d'illustration).
5 mai 2022, 21:48
Selon les services du Premier ministre israélien, le président russe aurait présenté des excuses pour de récents propos de Sergueï Lavrov sur le «sang juif» de Hitler. Le communiqué du Kremlin, lui, ne fait pas mention de ces excuses présumées.
«Le Premier ministre [israélien] a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l'a remercié d'avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l'Holocauste», a déclaré dans un communiqué le bureau du chef du gouvernement israélien Naftali Bennett, ce 5 mai, à la suite d'un appel téléphonique entre les deux leaders. En cause : de récents propos du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov sur le «sang juif» présumé d'Adolf Hitler, qui avait provoqué la colère des autorités israéliennes.
Le communiqué du Kremlin relatif à ce même appel téléphonique ne fait pas référence à de telles excuses. En revanche, la présidence russe indique que Vladimir Poutine, lors de son échange avec Naftali Bennett, «a rappelé que sur les six millions de Juifs torturés dans les ghettos et les camps de concentration, tués par les nazis lors d'opérations punitives, 40 % étaient citoyens de l'URSS».
«Naftali Bennet, à son tour, a noté la contribution décisive de l'Armée rouge à la victoire contre le nazisme», rapporte également le Kremlin, selon qui le chef d'Etat russe et le Premier ministre israélien ont souligné l'«importance particulière» pour leurs peuples du 9 mai 1945, date de la capitulation de l'Allemagne nazie.
Tensions russo-israéliennes autour de propos de Lavrov
Les relations entre la Russie et Israël s'étaient tendues après que Sergueï Lavrov a déclaré, le 1er mai sur la chaîne de télévision italienne Mediaset : «Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif.» Le ministre russe des Affaires étrangères répondait alors à l'argument selon lequel il ne pourrait pas y avoir de nazisme en Ukraine puisque le président Volodymyr Zelensky est lui-même juif.
Le chef de la diplomatie de l'Etat hébreux Yaïr Lapid avait réagi à ces propos dans un communiqué, demandant des excuses et précisant que l'ambassadeur russe était convoqué pour des «clarifications». «Les propos du ministre [Sergueï] Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique», avait-il souligné.
La diplomatie russe avait alors répliqué en ces termes, dans un communiqué diffusé le 3 mai : «On a prêté attention aux déclarations anti-historiques du chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid qui expliquent en grande partie le cours du gouvernement israélien actuel de soutien au régime néonazi à Kiev». Et pour appuyer son propos, le ministère russe des Affaires étrangères avait évoqué des exemples de collaboration entre des juifs et les nazis.