09/06/2022 dedefensa.org  24min #209879

 À propos de la haine : Dmitry Medvedev se lâche

Les mille-et-une nuances de la haine

 Faits et commentaires

8 juin 2022 (15H05) - Nous commençons par une citation qui pourrait sembler avoir une allure et une valeur anecdotiques, qui au contraire synthétise, symbolise l'intensité de la crise en cours qui est certainement la phase finale de la GrandeCrise, de l'Effondrement du Système ( dedefensa.org, ou Grande Crise de l'Effondrement du Système). On a souvent insisté ici sur la position radicale en flèche d'un homme jusqu'alors réputé comme une "colombe" kremlinesque, ami de l'occidentalisation, de Davos et des réseaux atlantistes. En quelques semaines, l'évolution de Dimitri Medvedev est fulgurante !

(... Alors qu'il aurait pu, « s'il avait eu un 'plan de carrière' conforme à notre vertu et à notre morale, quitter la Russie, 'passer à l'Ouest', pour trouve un excellent poste dans différents CA d'entreprises d'armement US, de consultants dans divers médias, etc., pour passer la vilenie de Poutine au crible, $fortune vite faite avec $4-$5 millions de revenus l'an... »)

Le dernier message de Medvedev sur la chaîne 'Telegram' est un symbole puissant et dévastateur de l'évolution russe de ces quatre derniers mois. La haine dont il nous fait part est, moralement, absolument justifiée comme volonté de résistance, par la haine existentielle jusqu'à la destruction de la Russie et du Russe qu'exprime depuis des mois et des années le bloc américaniste-existentialiste comme s'il suivait un complot du Diable d'au-dessus des hommes, dans les dessous du Mordor. C'est une haine de survie et de volonté de vivre (citation venue d'un texte russe, message 'Telegram' de Medvedev, repris par  RIA.rus, dont nous avons aménagé la traduction automatique pour qu'elle corresponde au symbole que nous identifions) :

« Les gens me demandent souvent pourquoi mes messages sur Telegram sont si durs... Je réponds : Je les hais... Ce sont des bâtards et des dégénérés... Ils veulent la mort pour nous, la Russie... Et tant que je serai en vie, je ferai tout pour les faire disparaître. »

Voilà pour le symbole de cette analyse, qui vaut bien plus que de longs discours où la  raison-subvertie amollit tout ce qu'un symbole peut avoir de puissance véridique, d'une  vérité-de-situation essentielle à connaître. Pour les Russes, exacerbés par les pressions subies depuis des années, le sentiment est devenu dans certains cas une sorte de "haine de réaction" et "haine de résistance", comme dans le cas de Medvedev, ou indirectement dans celui de Lavrov commentant l'incident de l'interdiction de survol de son avion des pays limitrophes de la Serbie pour l'empêcher d'aller rencontrer le président de la Serbie :

« Entre-temps, M. Lavrov a réagi à l'échec de ce voyage en déclarant que les actions des États de l'OTAN qui ont refusé leur espace aérien étaient "impensables" : "Nous en sommes arrivés à l'impensable"... »

Certains, - qui eux-mêmes montrent cette même "haine de réaction", qui est aussi une "haine de survie" du point de vue de la Russie attaquée par une "haine diabolique" dans son ontologie, dans son existence même, - tentent de rationnaliser plus ou moins ce sentiment. C'est le cas de Andrei Martianov à propos de Medvedev, mais il ne nous convainc pas du point de vue rationnel lorsqu'il décrit ce qui serait en fait la nature fondamentale de l'homme (Medvedev) selon des arguments qui renvoient eux-mêmes, indirectement, au sentiment de la haine. Pour nous, Medvedev a changé de manière foudroyante, et si l'on s'en explique aisément sinon évidemment la cause, ce changement-là reste le point fondamental de notre analyse.

 Martianov : « [La ministre du trésor US] Janet Yellen, cependant, pense qu'elle peut trouver un plan pour "limiter les profits de la Russie", tout en maintenant simultanément le flux de pétrole russe sur les marchés. Cela nous amène bien sûr à la question de l'aliénation mentale des personnes qui prétendent diriger les Etats-Unis..... Cela explique que Medvedev ait qualifié les élites occidentales de "bâtards" et de "dégénérés". Pour l'instant, l'Occident combiné devrait prier pour que Medvedev ne [re]devienne pas président. Ce qui est révélé à son propos au cours des deux dernières années change complètement son image et ce n'est pas, comme certains l'insinuent, sa "préparation" en tant que successeur de Poutine. Poutine a encore de belles années devant lui. Non, ce qui commence à apparaître à propos de Medvedev, c'est qu'il est un vrai faucon. Il a également une très bonne mémoire. Tirez vos propres conclusions, mais dites-vous que c'est une raison pour laquelle Poutine l'a à la fois comme ami proche et comme allié politique très proche depuis de nombreuses années. »

Le constat est qu'un climat de haine s'installe en Russie vis-à-vis de l'Occident (du bloc-BAO) ; et par là même une perception de la nécessité de la destruction. Bien entendu, il importe impérativement de répéter et de répéter les responsabilités absolues : la source de cette haine qui devient réciproque est sans le moindre doute et depuis longtemps ce  bloc-BAO en pleine dégénérescence bien plus et en plus de sa décadence ; lui qui semble comme avoir été piqué par une tarentule chargé du venin du Diable, et qu'il (le bloc) en semble complètement intoxiqué et paralysé sans qu'aucune musque de la tradition (la 'Tarentella') ne puisse rien faire pour cette entité fermée à toute tradition.

Qui plus est et outre de naître en Russie et dans la psychologie et l'âme russe, cette haine se manifeste à l'intérieur du bloc-BAO lui-même, où l'emprisonnement partagé dans une folie hystérique de haine finit bien entendu par affecter les relations internes. A cet égard, il s'agit essentiellement de signaler quelques situations, tensions et déroutes de ce bloc-BAO, totalement prisonnier de sa folie métahistorique et de la bêtise métahistorique qui va avec, et agissant comme messager et exécutant des ambitions diaboliques de la créature de ce même ordre, sans nécessité de géopolitique ni de complot, - sinon comme des spasmes tactiques de cette folie.

Z et les haines intérieures

• La personnalité de Zelenski, Mister-Z pris comme symbole de l'Ukraine-en-guerre, ses antécédents, son entourage, son comportement et ses emportements, sa mise en scène permanente, ses rapports avec son 'sponsor' dont le pouvoir est manifestement divisé vis-à-vis de lui, la corruption générale qui caractérise les "élites" ukrainiennes dont il fait partie, tout cela implique un aspect interne du sentiment de haine générale caractérisant l'attitude antirusse de la clique du bloc-BAO.

Les doutes les plus récents  exprimées d'une façon générale par Z vis-à-vis de certains de ses "alliés" essentiellement européens et américanistes concernent des matières spécifiques mais également cette psychologie de la haine partagée.

« Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a reconnu lundi que le conflit actuel entre Moscou et Kiev suscite une lassitude croissante dans le monde entier. Par conséquent, "les gens veulent un résultat quelconque pour eux-mêmes" et la pression sur le pays pour parvenir à une résolution pacifique des hostilités "est de plus en plus forte", a-t-il affirmé.

» "Bien sûr, tout le monde veut nous pousser un peu vers un certain type de résultat, certainement défavorable pour nous, parce que... c'est bénéfique pour certaines parties qui ont leurs propres intérêts, à la fois financiers et politiques". »

• Parmi les accrochages déjà très nombreux entre Z et ses "alliés" européens, le plus remarquable et plus significatif pour notre propos est celui que Zelenski a eu (et continue d'avoir) avec la Hongrie. Tous les ingrédients de la haine, essentiellement de la part de Z à l'encontre des Hongrois, sont présents, jusqu'au reproche de caractère très-improbable de l'antirussisme des Hongrois et de la tentation à peine dissimulée de la Hongrie pour la récupération de la partie occidentale peuplée de Magyars de l'Ukraine.  Un récit des divers échanges d'avant jusqu'après le dernier week-end sont instructifs quant au degré de tension que génèrent des relations de communication sans aucun doute marquées par des sentiments réciproques qui sont montées jusqu'à la haine.

« Le ministre hongrois des affaires étrangères Peter Szijjarto a soutenu lundi le président du parlement Laszlo Kover, estimant qu'il avait raison d'affirmer que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait un "problème mental" pour avoir menacé les pays qui tentaient de l'aider. Les commentaires de Laszlo Kover, exprimés lors d'une interview télévisée au cours du week-end, avaientt suscité une furie de condamnations supplémentaires de la part de Kiev.

» "Alors que des dizaines de milliers de personnes ont travaillé en Hongrie ces derniers mois pour aider l'Ukraine déchirée par la guerre et le peuple ukrainien, les politiciens ukrainiens parlent constamment de la Hongrie sur un ton inacceptable, nous provoquent, racontent des mensonges et nous diffament", a déclaré Szijjarto dans un post Facebook. "Sur la base de tout cela, Laszlo Kover a absolument raison, même si cela contrarient les Ukrainiens".

» Kover préside l'Assemblée nationale hongroise et est un membre fondateur du parti Fidesz au pouvoir. Dans une interview accordée samedi à la chaîne d'information hongroise HirTV, il s'était plaint que Zelenski se montrait inutilement impoli et hostile envers les pays auxquels il demandait de l'aide, - et pas seulement la Hongrie, mais également l'Allemagne.

» "Je ne me souviens pas qu'un dirigeant d'un pays ayant besoin d'aide ait osé s'exprimer contre qui que ce soit de la manière dont le président Zelenski l'a fait", a déclaré Kover. "Il faut menacer ses ennemis, pas ceux dont on veut faire des amis. Il y a une sorte de problème mental personnel [chez Zelenski], et je ne sais pas ce que l'on peut faire à ce sujet."

» Les officiels de Kiev se sont offusqués de ses remarques. Le chef de cabinet adjoint de Zelenski, Andrey Sibiga, a réagi sur Facebook en dénonçant les "remarques inacceptables et vicieuses de 'politiciens de caniveau' comme le chef sans autorité du corps législatif hongrois". »

Haines de l'entre-soi des amis de Z

• Z est également un objet de haine entre les différentes factions du pouvoir de l'américanisme. La faction disons neocon et pathologique (autour de Biden), se trouve principalement du côté du directeur du NSC (conseiller de Biden) Jack Sullivan et au département d'État (Blinken, Nuland). Elle croît même jusqu'à un état de confiance entre Z et eux, comme le rapporte avant-hier  Scott Ritter :

» "Les Ukrainiens nous ont donné l'assurance qu'ils n'utiliseront pas ces systèmes [HIMARS] contre des cibles situées sur le territoire russe", a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken un jour après les assurances prodiguées par Biden dans ce sens. "Il existe un lien de forte confiance entre l'Ukraine et les Etats-Unis". »

Cette position à la fois angélique et guerrière est l'objet d'une haine coriace, notamment du Pentagone (donc la DIA), en même temps que les Ukrainiens eux-mêmes. Z et sa clique sont l'objet de tous les soupçons des militaires US et de nombre d'agences de sécurité nationale, et la fuite majeure d'avant-hier au New York 'Times', reprise avec entrain  par RT.com et divers autres médias, en est à notre sens un signe indubitable. Elle est une accusation indirecte violente contre les Ukrainiens, que la faction Blinken-Sullivan-Biden charge de toutes les vertus. On croirait même à l'hypothèse que le Pentagone aimerait obtenir des informations sur les Ukrainiens de la part des Russes, en même temps que leur transmettre ce dont ils savent de l'état des lieux !

« Le gouvernement américain dispose de meilleures informations sur les troupes russes en Ukraine que sur les forces ukrainiennes, a rapporté mercredi le New York Times, citant des responsables américains. Kiev garde son plus grand sponsor militaire dans l'ignorance, et pourrait même induire Washington en erreur afin de protéger le généreux flux d'aide américaine dans le pays, affirme le journal.

» Selon les sources du journal, le gouvernement ukrainien donne aux États-Unis "peu de briefings classifiés ou de détails sur leurs plans opérationnels". La capacité de la communauté du renseignement américain à collecter des données en Ukraine est limitée, car elle s'est longtemps concentrée sur la Russie.

» "En ce qui concerne les Ukrainiens, les États-Unis ont travaillé "à la mise en place de leur service de renseignement, et non à l'espionnage de leur gouvernement", affirme le rapport. La collecte de renseignements a également été compliquée par le temps nuageux en Ukraine, qui fait des satellites aériens un outil limité pour surveiller les troupes ukrainiennes.

» "Le goût du secret de l'Ukraine a forcé les responsables militaires et du renseignement américains à essayer d'apprendre ce qu'ils pouvaient des autres pays opérant en Ukraine, des sessions de formation avec les Ukrainiens et des commentaires publics du président ukrainien Zelenski", a déclaré le NYT en citant ces sources.

» Cette tactique s'accompagne d'une mise en garde évidente : toute nation engagée dans un conflit militaire est incitée à projeter une image de force, quelle que soit la situation réelle sur le terrain. Les responsables de Kiev "ne veulent pas présenter des informations qui pourraient encourager les États-Unis et leurs autres partenaires occidentaux à ralentir le flux d'armes", indique le journal.

» Beth Sanner, une ancienne officier des services de renseignement, a estimé qu'ainsi le renseignement US se tendait un piège potentiel à lui-même. "Nous ne nous demandons pas si l'Ukraine pourrait être en mesure de vaincre [les Russes]. Et pour moi, j'ai l'impression que nous nous préparons à un autre échec du renseignement en ne parlant pas de cela publiquement", a-t-elle déclaré au journal. »

Analysant ces informations données par le NYT,  Larry Johnson qui est un ancien analyste de la CIA, développe une approche logique et expérimentée d'où il ressort que les militaires (la DIA) devraient savoir peu ou prou ce qu'il se passe du côté des Ukrainiens mais ne le communiquent pas aux centres de position politiques, ou n'osent pas, ou le font sans être crus. Nous gardons pour notre compte ce qui nous paraît l'essentiel, qui est la rupture complète, et la rupture haineuse, entre le Pentagone (la DIA principalement dans ce cas) et la direction politique NSC/département d'État :

« Franchement, j'ai du mal à croire qu'il n'y a pas de solides analystes à la Defense Intelligence Agency qui connaissent les réponses à toutes ces questions [sur la situation réelle des Ukrainiens]. Le vrai problème n'est peut-être pas un manque de renseignement. Non. C'est la peur de dire aux politiciens des vérités difficiles qu'ils ne veulent pas entendre. »

• Une autre source de tension entretenue  par la haine "hystérique" qui caractérise l'attitude des Européens vis-à-vis d'Ukrisis, et de la Serbie dans le cas cité ici, lorsque les voisins de la Serbie ont interdit de vol de l'avion devant amener Lavrov en visite officielle en Serbie, jugeant la Serbie comme un "traître" méritant une haine sans limite. Pour eux, il n'était pas question que le ministre des affaires étrangères russe puisse survoler leur territoire et séjourne en Serbie (qui n'a aucun autre accès avec la Russie), alors que le sujet à discuter était notamment la livraison d'hélicoptères russes Ka-32 de lutte contre les incendies de forêt. Cet acte est une violation sans précédent de toutes les normes internationales et diplomatiques dans de telles circonstances. Comme on l'a vu, Lavrov l'a qualifié d'« impensable ».

« Lors d'une allocution télévisée lundi, [le président serbe] Vucic a déclaré que les campagnes organisées, contre un petit pays comme la Serbie, au sujet de la visite prévue de M. Lavrov, étaient quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis longtemps, [sinon jamais]. Il a noté que les pays qui se livrent à cette "hystérie" ne sont pas en mesure d'influencer directement la Russie, et qu'ils s'en prennent donc à la Serbie.

» "Regardez tout, leur environnement, leurs médias et leurs politiciens... Nous avons dû subir l'attaque d'articles et d'émissions comme jamais, ils n'attendaient que cela, attaquer et insulter la Serbie", a déclaré Vucic. "Et qu'est-ce que la Serbie a fait de mal ? À qui avons-nous fait du mal ou s'agit-il simplement de notre désaccord ?" a-t-il interrogé. »

La réaction des USA (département d'État) à cette affaire qui ne les concernait en rien a consisté à recadrer sévèrement la Serbie, en lui communiquant avec une violence haineuse (toujours cette interprétation de notre part) ses instructions comme à un vassal auquel aucune forme de courtoisie n'est due.

« Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré que les décisions de la Bulgarie, de la Macédoine du Nord et du Monténégro de refuser leur espace aérien à l'avion du ministre étaient des "décisions souveraines" prises par "trois pays souverains", reflétant une détermination à tenir la Russie "responsable de son agression non provoquée et injustifiée en Ukraine".

» Price a exhorté la Serbie à se concentrer sur ses tentatives d'adhésion à l'UE, impliquant "la synchronisation de sa politique étrangère et de défense avec le reste de l'Europe [sic]", de diversifier ses ressources énergétiques et de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. »

• Il y a aussi la folie mécanique du simulacre américaniste qu'autorise la haine du Russe : chacun des alliés de l'OTAN disposera de sa bombe nucléaire comme il l'entend ! Il y a cette déclaration stupéfiante de Camille Grand, l'adjoint US (pardon, Français, mais c'est la même chose) de Stoltenberg chargé de surveiller étroitement le Secrétaire Général de l'OTAN, à propos des bombes nucléaires que les USA pourraient bien s'empresser de déployer en Suède et en Finlande (lorsque ces deux pays seront autorisés à adhérer à l'OTAN par... la Turquie, maîtresse de l'obstruction dans ce cas grâce son veto, et qui se fiche des USA dans cette occurrence). Grand  affirme implicitement cette extraordinaire narrative du type 'Alice in Wonderland' (en français dans le texte, de la part du collabo), que les armes nucléaires déployées dans les deux pays nordiques seront "déployées" selon une décision souveraine de ces deux pays. Grand croit parler à des débiles, et il ne se trompe pas, - et par son intermédiaire la France déploie toute la haine nécessaire comme réaction à sa propre faillite...

« L'OTAN n'est pas disposée à donner à la Russie des garanties de sécurité concernant le déploiement d'armes nucléaires sur les territoires de ses deux nouveaux membres potentiels, la Finlande et la Suède, a déclaré le secrétaire général adjoint de l'organisation, Camille Grand.

» "Chaque pays est libre, dans le domaine nucléaire, de déployer ou non de telles armes. Il ne s'agit pas d'établir des restrictions de principe sur les actions possibles de l'alliance", a déclaré le responsable de l'OTAN au radiodiffuseur suisse RTS dans une interview publiée mardi.

» "Chaque pays membre de l'OTAN décide souverainement de cette question. Et aujourd'hui, cette question ne se pose pas. Mais je ne pense pas que, dans la situation actuelle, il soit nécessaire de donner à la Russie des garanties concernant notre dispositif militaire dans la région". »

La haine comme "anéantissement du non-moi"

Ce sont des exemples parmi d'autres, - il y en a tous les jours, - qui montrent combien la haine est le moteur des agissements des élites du bloc-BAO, complètement asservis à un  affectivisme de haine pure. C'est donc bien cette haine désormais générale (Russie et bloc-BAO) qui est ici l'objet de notre intérêt, sans jamais perdre de vue la responsabilité première dans cette épisode hystérique maniaque caractérisant la situation.

Nous devons en donner une analyse générale, chronologique et selon la cause première, - c'est-à-dire la responsabilité totale des américanistes-occidentalistes du  bloc-BAO. Dans l'un des derniers essais avant sa mort du philosophe Günther Anders auteur de 'L'obsolescence de l'homme' et premier mari de Hannah Arendt, - dans 'La haine à l'état d'antiquité' donc, nous trouvons très largement une ample matière pour obtenir les réponses qui nous importent, qui à la fois expliquent l'état de notre psychologie (nous, bloc-BAO), de notre situation géopolitique et surtout du déferlement de notre effondrement métahistorique. L'explication est très largement psychologique, ce qui nous convient parfaitement, comme l'on s'en doute (dans les citations de Anders, le gras est de l'auteur) :

« Il y a [le principe] énonçant que le moi se 'pose' lui-même par l'anéantissement du non-moi [qui est la définition même de la haine]. Ce qui vaut même déjà au sens psychologique. »

Ce constat nous engage par conséquent à citer plus en détails la définition qu'Anders donne de la "haine", par quoi l'on voit que dans le cas qui nous occupe avec la haine (antirusse dans ce cas) comme production toute entière venue du bloc-BAO et s'exprimant dans tous les domaines, jusqu'aux plus insensés et aux plus bouffons (de la "cancellation" de Dostoïevski à celle des chats russes dans les concours internationaux), il s'agit d'une mission psychologique "spéciale" et ultra-urgente de sauvegarde du "moi" de la civilisation occidentale, de l'hégémonie de l'Ouest, du triomphe moral du libéralisme et ainsi de suite.

Mission "spéciale" et urgente, - et "mission impossible" certes, puisque le transhumanisme n'existe pas encore et ce qui agonise en fait de civilisation occidentale est bien mort déjà... Puisque l'effondrement déferle et que nous sommes emportés par les flots mortels de la  GrandeCrise, l'esprit dévoré par la dégénérescence complète à laquelle nous nous offrons dans les plaisirs les plus pervers de l'inversion.

« Plus vrai que le célèbre 'principe ergo' de Descartes, il y a cet autre, vulgaire, quasi universellement reconnu : "Je hais, donc je suis". Ou, plus précisément : "Donc, je suis moi". Ou, finalement : "Donc, je suis quelqu'un".

» En effet, la haine n'est pas seulement la forme première (pré-théorique) de la négation, elle n'est pas seulement le plaisir anticipé (sadique) d'anéantir l'autre, mais simultanément aussi l'affirmation de soi par négation et destruction de l'autre....

» Le dit de la haine "il faut qu'il ne soit pas, pour que moi je sois", culmine alors, après l'acte d'anéantissement, dans l'énoncé que voici : "Il n'est plus, donc je suis, moi qui reste l'unique". »

Tenant compte de la rapidité que nous avons rappelée de la GrandeCrise et de l'effondrement du Système, on comprend la rapidité extraordinaire avec laquelle on est passé d'une tactique assez prudente d'encerclement de la Russie par des bases et diverses opérations de "révolutions de couleur" plus ou moins réussies, à une brutale attaque incroyablement risquée de la destruction (de la "cancellation") de la Russie ; d'abord par la mise en place grossière et sans aucune prudence du piège pour susciter l'attaque russe (surarmement de l'Ukraine, préparation de l'attaque contre le Donbass déclenchant l'attaque russe précentive) ; ensuite, par l'annonce immédiate dès l'attaque, de la destruction totale de l'économie russe grâce aux "sanctions de dingues" de ce petit monde ; enfin, par l'annonce fin-mars du but nécessaire de la chute de Poutine impliquant l'"annulation" totale, l'anéantissement de la Russie, par son néantissement comme si elle n'avait pas existé.

« Leonid Chebarchine, ancien chef du service de renseignement extérieur russe: "L'Ouest ne veut qu'une seule chose de la Russie : que la Russie n'existe plus" (et l'on ajouterait : "qu'elle n'ait jamais existé"). »

Dans ce cadre ainsi tracé, il nous faut revenir à ce qui a fait l'entame de cette analyse, savoir la haine désormais évidente des Russes pour les américanistes-occidentalistes, notamment exprimée par l'ex-doux et libéral Medvedev. Voyons Anders à nouveau, qui a rencontré pour la première fois la haine en lisant 'Mein Kampf' de Hitler. Il donne un enseignement essentiel sur la valeur et la signification de la haine, entre ceux qui l'expriment par la nécessité diabolique de la dégénérescence par quelque voie que ce soit de leur être qui conduit à vouloir l'anéantissement de l'autre, et ceux ("l'autre") qui l'adoptent pour pouvoir lutter contre l'esprit malade des fondateurs et producteurs de la haine conduisant à la fin du monde (retourner contre son adversaire ses propres armes).

« Apprendre cela [la haine de 'Mein Kampf'] avait été bien nécessaire. Car celui qui ne hait pas l'infamie ne fait pas seulement preuve de lâcheté, mais s'attire aussi le soupçon d'être de mèche avec lui. Et un beau matin, il constate, incrédule, qu'il se trouve effectivement de mèche avec l'infâme, qu'il passe pour son ami et ne peut plus faire marche arrière ; et par là il se rend à son tour haïssable, et se voit même ensuite haï à bon droit. En l'occurrence, par ceux dont il y va : ceux qui, haïssant la haine, néanmoins haïssent. »

Ainsi, pour en finir avec la haine et lui (re)donner un sens opérationnel pour ce qui est des "événements" tels qu'ils se sont ordonnés eux-mêmes, nous emprunterons un autre passage à Martyanov, qui est celui, parmi les commentateurs que nous suivons, qui nous paraît le plus apte à suggérer ce sens, lui qui use de cette haine depuis déjà longtemps, - selon une tactique de la dialectique nous l'espérons (retourner contre l'adversaire ses propres armes), et non par pur possession et addiction à la chose. Il  parle ici d'une façon critique de l'Américain Mearsheimer, qui est certes plutôt de son côté mais dont il juge qu'il n'a pas compris ce qu'est devenu l'enjeu d'Ukrisis, et il devient alors évident que la haine, avec toute sa puissance et son jusqu'auboutisme, a un sens, - et que ce sens préfigure et annonce, justement, un jusqu'auboutisme opérationnel qui ira bien au-delà de l'Ukraine, jusqu'à la chute de l'Occident :

« Une "Ukraine neutre" a cessé d'être une "solution" il y a environ deux mois et il ne s'agit plus de l'Ukraine. En fait, elle ne l'a jamais été depuis le début, en 2014. Il s'agit, en effet, d'une lutte existentielle pour la Russie et Poutine est l'une des "colombe" de la direction russe. De plus, ce que Mearsheimer ne parvient pas à comprendre, c'est que la Russie n'a pas encore déployé ses gros canons parce qu'ils sont gardés en réserve au cas où la Russie déciderait, ce qui semble devoir être le cas, d'"élargir" ses objectifs militaro-politiques pour l'"Opération Militaire Spéciale" et est maintenant en train de briser l'OTAN. Dans ce cas, ce que les États-Unis veulent ou ce dont ils se soucient n'a vraiment pas d'importance, - tout est lié à la domination dans l'escalade que possède la Russie et j'ai mis en garde à ce sujet dès 2015-16. Il ne s'agit pas de Poutine, il s'agit du peuple russe, en tant que nation et nous avons dépassé depuis longtemps le point de toute négociation sur l'Ukraine. Comme je l'écris depuis 8 ans sur ce blog, - le sujet des négociations est de savoir quelles seront les conditions de reddition de l'Occident dans son entièreté. J'espère que Mearsheimer commence à comprendre cela. »

Quant au rôle de la haine pure et originelle de la séquence, celle du bloc-BAO, parfaitement représentée par le crétinisme pathologique de la direction américaniste, on empruntera la fin du dernier article de Scott Ritter,  du 7 juin...

« En fait, la Russie paie un lourd tribut en Ukraine, non pas en raison d'un quelconque acte agressif d'acquisition territoriale mené par l'armée russe, mais plutôt en conséquence directe des politiques entreprises par l'OTAN et l'Ukraine pour menacer les intérêts légitimes de sécurité nationale de la nation russe, ainsi que la vie de la population d'origine russe du Donbass et d'autres territoires de l'est de l'Ukraine. Tout ce à quoi que les systèmes HIMARS contribuent dans ce processus, c'est à l'augmentation du nombre de morts sans que cela ne change rien du résultat. En cela, l'effet HIMARS résume parfaitement la politique ukrainienne de Biden dans son ensemble, où il est prêt à sacrifier les vies et la viabilité du peuple et de la nation ukrainiens dans le but d'infliger des dommages à la Russie, sans espoir de modifier l'issue des événements sur le terrain. »

Et l'on mettra en exergue la toute dernière phrase du même article, exprimant le dégoût de Ritter qui est pourtant un commentateur de sang-froid ; décrivant le pur produit final, ou "produit fini", avec une bonne productivité selon les normes du capitalisme américaniste, de la politique de haine de la fantomatique direction Biden de l'américanisme, - effectivement, crétinisme sénile, dégénérescence en zombie, politique exprimée en une haine totale, aveugle, hystérique, se transformant en monstre de néantissement qui porte la marque du Diable, - lequel, finalement, ne doit pas être fier du crétinisme de ses employés. Ce jugement de Ritter relève de la métahistoire et d'une interprétation diabolique de la séquence, où la "politique de haine" devient "politique de mort" :

« Il s'agit d'une politique de mort pure et simple et, en tant que telle, elle incarne le rôle joué par l'Amérique dans le monde d'aujourd'hui. »

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