© Rob Grabowski Source: AFP
Roger Waters sur scène à Chicago le 27 juillet (image d'illustration).
8 août 2022, 12:44
Connu pour ses nombreux engagements, le bassiste et chanteur Roger Waters a accordé un entretien à la chaîne américaine Pink Floyd co-founder explains meaning behind warning at the top of his show diffusé le 6 août pour s'expliquer sur les nombreux messages contenus dans son spectacle «This is not a drill» («Ce n'est pas un exercice»).
Interrogé sur un passage du concert où le visage de Donald Trump et celui de Joe Biden se succèdent sur des écrans géants accompagnés de la mention «Criminel de guerre», le co-fondateur du groupe légendaire Pink Floyd a expliqué ce qu'il reprochait au président démocrate.
«[Joe Biden] alimente le feu en Ukraine pour commencer. C'est un crime énorme. Pourquoi les Etats-Unis d'Amérique n'encouragent-ils pas [le président ukrainien Volodymyr] Zelensky à négocier, évitant ainsi la nécessité de cette guerre horrible, abominable, qui tue ?», a-t-il déclaré.
«Regarder dans l'Histoire»
Relancé par son interlocuteur lui opposant que l'opération russe était une agression à l'initiative de la Russie, l'artiste britannique a tenu à recontextualiser les événements. «Toute guerre quand elle commence, ce que vous devez faire est de regarder dans l'Histoire []... Cette guerre concerne essentiellement l'action et la réaction de l'OTAN poussant jusqu'à la frontière russe, ce qu'ils ont promis de ne pas faire», a-t-il déclaré, évoquant les engagements pris auprès du dirigeant de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev lors de l'effondrement de l'Union soviétique. Pour Roger Waters, les ramifications du conflit remontent à 2008, faisant apparemment référence au sommet de l'OTAN de Bucarest au cours duquel l'intégration de l'Ukraine et la Géorgie à l'alliance avait été évoquée.
Dans les mois et jours précédent l'intervention russe en Ukraine, le président Volodymyr Zelensky est devenu de plus en plus pressant sur cette intégration à l'OTAN ce qui a grandement accentué la tension avec Moscou. Cette version des faits est contraire à celle martelée par les dirigeants occidentaux - dont Emmanuel Macron et Joe Biden - qui ont dénoncé une «attaque non provoquée» sur l'Ukraine.
En mars, dans une lettre ouverte à une fan ukrainienne, Roger Waters avait condamné l'opération russe en ces termes : «J'ai lu votre lettre, je ressens votre douleur, je suis dégoûté par l'invasion de l'Ukraine par Poutine, c'est une erreur criminelle, à mon avis, l'acte d'un gangster, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat.».
Egalement interrogé sur la récente crise taïwanaise, déclenchée par la visite de Nancy Pelosi, le chanteur a rappelé que le territoire était considéré comme partie intégrante de la Chine par la «communauté internationale».