07/05/2024 mondialisation.ca  8min #248151

 Les pays de l'Otan se préparent discrètement à envoyer des troupes en Ukraine

Troupes de l'Otan en Ukraine: «On est dans la fake news caractérisée», selon un général français

Par  Pierre Duval

Selon Stephen Bryen, qui a été directeur du personnel de la sous-commission pour le Proche-Orient de la commission sénatoriale des relations étrangères et sous-secrétaire adjoint à la défense pour la politique, l'OTAN commence à déployer des troupes de combat en Ukraine. Des soldats de Pologne, de France, du Royaume-Uni, de Finlande et d'autres membres de l'OTAN arrivent en plus grand nombre.

Même si la Russie affirme qu'il y a plus de 3.100 mercenaires en Ukraine, ces troupes nouvellement arrivées ne sont pas, selon Stephen Bryen, des mercenaires. Ces soldats sont en uniforme du pays d'origine. Ils sont pour la plupart concentrés dans la partie occidentale en Ukraine, même si, dans certains cas, ils sont proches des combats qui ont lieu dans l'est.

L'OTAN fait savoir qu'il ne s'agit pas de soldats pour le combart, mais qu'ils sont en Ukraine  pour faire fonctionner du matériel occidental sophistiqué. Mais, s'ils tirent sur les Russes, la seule bonne façon d'interpréter leur présence est qu'ils jouent un rôle actif dans la guerre en aidant et orientant des tirs.

C'est plus ou moins le même schéma que celui utilisé par les États-Unis lorsqu'ils ont envoyé des «conseillers» au Vietnam. En fait, il s'agissait de forces spéciales américaines engagées dans les combats.

L'administration Biden, du moins pour l'opinion publique, se déclare opposée à l'envoi de soldats de l'OTAN en Ukraine. Mais en réalité, Joe Biden attend peut-être sa réélection avant de donner l'ordre aux soldats américains de combattre en Ukraine. Une fois Joe Biden réélu, il aura les mains libres. L'adoption récente d'une aide de 60 milliards de dollars pour l'Ukraine indique que le Congrès acceptera tout ce que l'administration Biden veut faire pour «combattre les Russes».

Les responsables de la sécurité nationale craignent une victoire russe en Ukraine. Cela constituerait un revers majeur dans la stratégie de sécurité américaine et porterait un coup, voire fatal, à l'OTAN.

Il semblerait que l'armée russe soit désormais 15% plus nombreuse qu'elle ne l'était avant la guerre en Ukraine. Elle est également beaucoup plus expérimentée et les Russes ont trouvé des moyens de gérer les systèmes américains de haute technologie, tels que le brouillage et l'usurpation d'identité.

Pendant ce temps, l'OTAN est loin derrière la Russie en matière d'armes, en personnel et pour la puissance industrielle. En outre, les stocks d'armes sont très faibles et des équipements censés être destinés à la défense nationale ont été envoyés en Ukraine, ce qui laisse à désirer en matière de défense.

L'opinion consensuelle au sein de l'establishment américain de la sécurité nationale est que l'Ukraine est en train de perdre sa guerre contre les Russes et pourrait potentiellement être confrontée à l'effondrement de son armée. «Pour la CIA, l'Ukraine pourrait perdre la guerre contre la Russie en 2024 sans nouvelle aide américaine»,  avait annoncé La Tribune.

Selon certaines informations, des brigades des forces armées ukrainiennes auraient refusé les ordres de leurs commandants. Il s'agit notamment de la 25e brigade d'assaut aéroportée; la 115e brigade; la 67e brigade mécanisée (qui a abandonné ses positions à Tchassov Iar) et la 47e brigade mécanisée (qui a exigé une rotation après plus d'un an sur la ligne de front). Il s'agit de brigades supérieures de l'armée et non d'unités de défense territoriale.

Les Russes savent ce qui se passe et ciblent les forces étrangères tout en détruisant les unités combattantes ukrainiennes, leur infligeant de lourdes pertes. Les Russes affirment que l'Ukraine  a déjà perdu près de 500.000 soldats dans la guerre et le nombre de soldats détruits au combat augmente de jour en jour.

L'Ukraine cherche désespérément de nouvelles recrues et reçoit de l'aide de pays où se cachent des réfugiés ukrainiens en âge de servir. Des vidéos circulent aussi sur le rapt d'hommes ukrainiens dans la rue par les militaires ukrainiens. La Lituanie envisage de renvoyer chez eux les hommes ukrainiens en âge de servir. La Pologne aussi. L'Allemagne aussi dont Bild  titre ce lundi: «Déportons-nous bientôt les Ukrainiens au front?» car «l'Ukraine a besoin de tous dans la lutte contre la Russie». En outre, l'âge de la mobilisation  est passé de 27 à 25 ans.

Un rapport sur la formation des pilotes ukrainiens de F-16 est également révélateur. Selon certains officiers occidentaux travaillant avec les Ukrainiens, les progrès, même après un an d'apprentissage des pilotes sur le fonctionnement des F-16, ont été loin d'être un succès. Il s'est avéré que les barrières linguistiques et la méconnaissance des systèmes et des tactiques de combat occidentaux ralentissent le processus d'apprentissage. Selon les rumeurs, lorsque les F-16 commenceront enfin à arriver en Ukraine cet été, les avions seront probablement pilotés par des pilotes «à la retraite» des forces aériennes européennes.

Le plan de l'OTAN pour tenter d'éviter le désastre semble être de combler les lacunes des forces ukrainiennes en faisant venir des «conseillers», en attendant que les États-Unis engagent leur armée dans la bataille après les élections de novembre. Les Russes le savent et ils sont engagés dans une course pour vaincre l'armée ukrainienne avant que Joe Biden ne revienne au pouvoir, si jamais cela en était le cas. Si les Russes réussissent, une guerre plus grave en Europe sera évitée. Dans le cas contraire, avec l'arrivée des forces américaines, l'Europe sera plongée dans la Troisième Guerre mondiale.

Un nouvel article  est apparu dans Asia Times de Stephen Bryan stipulant la présence de soldats français en Ukraine. Observateur Continental  a souligné l'intervention de Dmitri Peskov, secrétaire de presse du président russe qui a martelé: «Il est nécessaire de vérifier si les informations concernant l'envoi de troupes françaises en Ukraine sont vraies».

Pour le général français (2S) Dominique Delawarde, ancien chef «Situation-Renseignement-Guerre électronique» à l'Etat-major interarmées de planification opérationnelle, contacté par Observateur Continental ce matin: «On est dans la fake news caractérisée». «Ma réponse ne change pas. L'information n'est pas fiable. Peut-être y a-t-il quelques mercenaires qui pourraient être anciens de la Légion étrangère et de nationalité ukrainienne (il doit y avoir beaucoup d'Ukrainiens aujourd'hui à la Légion étrangère). Mais, je répète qu'il n'y a aucune unité de la Légion étrangère en Ukraine et encore moins du 3ème RI qui n'existe plus. Le 3ème REI  est en Guyane Française».

Plus tôt, alors que cette information sortait sur d'autres sites sur le Net, Dominique Delawarde avait donné son expertise à Observateur Continental: «On est dans la fake news caractérisée. Le 3ème Régiment d'Infanterie de Légion étrangère n'existe pas»; «Le 3ème REI (3ème Régiment Étranger d'Infanterie) est un régiment français de Légion étrangère stationné à Kourou (Guyane Française) et chargé, entre autres, de participer à la sécurisation du Centre Spatial Guyanais. Il y est toujours et l'on peine à voir le moindre rapport entre Kourou et Slaviansk. Il est le seul régiment stationné en Guyane». «Pour avoir servi dans ce régiment, je peux affirmer qu'il n'y a pas la moindre trace d'observateurs avancés d'artillerie dans ce régiment plutôt spécialisé dans les opérations de Jungle que dans le combat de haute intensité auquel il n'est pas entraîné. Ce régiment ne dispose d'aucun véhicule blindé qui ne seraient d'ailleurs d'aucune utilité en Guyane», faisait-il savoir. «J'ajoute que cette rumeur n'est pas confirmée par l'agence TASS et qu'elle est démentie, à juste titre par Paris», concluait-il.

«Le président français Emmanuel Macron évoque l'éventuel envoi de troupes occidentales en Ukraine pour une question d'ego», «d'image personnelle»,  a affirmé Marine Le Pen, ce matin.

Est-ce que cette nouvelle annonce parue dans Asian Times fait partie de la nouvelle stratégie de la France de dissuasion qui consiste à répandre le doute? Ou, est-ce simplement la volonté de se faire mousser? Ou avons-nous un fou en Occident?

UPD: Le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères 𝕏 vient de confirmer l'analyse d'Observateur Continental: «Les campagnes de désinformation sur le soutien de la France à l'Ukraine ne faiblissent pas, la preuve –> NON, la France n'a pas envoyé de troupes en Ukraine».

Pierre Duval

La source originale de cet article est  Observateur continental

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