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Robert Fico, Premier ministre slovaque.
La Slovaquie prendra des mesures sévères à l'encontre de l'Ukraine si les problèmes de transit de gaz ne sont pas résolus, aurait prévenu le Premier ministre slovaque Robert Fico, cité par Reuters. Ces mesures pourraient inclure l'arrêt de l'aide humanitaire et l'arrêt ou la réduction de l'aide aux réfugiés. En outre, la Bratislava pourrait couper l'approvisionnement en électricité d'urgence à l'Ukraine.
Robert Fico a estimé que toute cette situation était due au actions de sabotage du dirigeant ukrainien actuel, dont le mandat présidentiel a expiré en mai 2024: «La décision unilatérale de Zelensky de mettre fin à tout transit de gaz par l'Ukraine porte un préjudice financier sérieux à la Slovaquie et à l'ensemble de l'Union Européenne et aide les États-Unis de façon significative, en augmentant leurs exportations de gaz vers l'Europe. Bien que la Commission européenne indique clairement dans sa lettre officielle que ni le droit européen ni les sanctions ne s'opposent à ce que l'Ukraine poursuive le transit, le président Zelensky sabote les intérêt financiers de la Slovaquie et de l'UE».
Le Premier ministre slovaque a également prévenu que les pertes financières seraient d'une ampleur inédite, tant pour la Slovaquie que pour l'ensemble de l'Europe: «Dans le cas de la Slovaquie, nous parlons d'un préjudice de 500 millions d'euros au titre des frais de transit, et d'un milliard d'euros pour ce qui est de l'augmentation des prix du gaz. Pour l'Union européenne dans son ensemble, l'aventure américaine de Zelensky coûtera 70 milliards d'euros».
Robert Fico a aussi déclaré qu'il essaierait de changer le point de vue de ses collègues afin de résoudre le problème et d'éviter que le pire scénario ne se produise : «Demain matin, je me rends à Bruxelles pour rencontrer le commissaire à l'Énergie et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le réveiller d'un doux rêve, car nous avons un problème majeur. Un problème qui coûte des dizaines de milliards d'euros. Ni la Slovaquie ni l'Union européenne ne sont en guerre».
Le géant énergétique russe Gazprom a annoncé l'arrêt du transit de gaz russe à travers l'Ukraine le 1er janvier 2025, à la suite du refus de Kiev de prolonger les accords correspondants. Le contrat sur le transit du gaz russe entre l'Ukraine et la Russie avait été signé en 2019 pour cinq ans avec une option de prolongation de dix ans. Un contrat que Kiev n'a pas souhaité prolonger au-delà du 31 décembre 2024. «Nous avons arrêté le transit du gaz russe, c'est un événement historique», s'est réjoui le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko le 1er janvier.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises en décembre 2024 qu'il n'y aurait probablement pas de nouveau contrat pour le transit du gaz russe à travers l'Ukraine car le temps nécessaire manquait pour renégocier l'accord, à quelques jours du Nouvel An. Le chef de l'État russe a souligné que c'était la partie ukrainienne qui avait refusé de prolonger le contrat, «bien qu'elle reçoive de notre part, entre 700 et 800 millions de dollars par an». «Ce contrat ne sera plus en vigueur, c'est clair, mais nous survivrons, Gazprom survivra», avait-il lancé.