par Resumen Latinoamericano
Le secrétaire d'État des États-Unis Marco Rubio a rejeté jeudi les critiques à l'égard du déploiement militaire de son pays dans les Caraïbes et a déclaré qu'il ne se souciait pas des rapports des Nations unies (ONU) qui nient que le Venezuela soit une source de trafic de drogue.
«Je me fiche de ce que les Nations unies disent, je m'en fiche», a déclaré le responsable étasunien lors d'une conférence de presse à Quito, en Équateur, après une réunion avec le président équatorien Daniel Noboa.
Rubio s'est énervé face à la question d'un journaliste, qui a évoqué les rapports de l'ONU disant que le pays d'Amérique du Sud n'est pas le plus problématique en matière de drogue puisque seulement 5% des stupéfiants transitent par le Venezuela, tandis que 87% du transfert de drogue vers le nord se fait par la route du Pacifique, à partir des ports d'Équateur et de Colombie.
La réaction du fonctionnaire a été de discréditer le rapport, d'attaquer le journaliste, de menacer le média dans lequel il travaille et de qualifier le président vénézuélien Nicolas Maduro, de «trafiquant de drogue» et de «terroriste». Un grand jury de l'État de New York le dit, a-t-il ajouté, sans présenter de preuves de cette grave affirmation.
Les déclarations du représentant du gouvernement Trump arrivent quelques jours après que les États-Unis aient montré la vidéo d'une soi-disant opération dans le sud des Caraïbes qui, apparemment, a fait 11 morts. Bien qu'au début, ils aient affirmé qu'il s'agissait d'un «bateau de drogue», les images ont montré le bombardement d'une petite barque.
Les autorités vénézuéliennes ont remis en question la véracité de l'enregistrement qu'elles considèrent comme ayant été faites avec l'IA, et ont qualifié la vidéo de «manœuvre» de Rubio destinée à encourager le discours de guerre de la Maison-Blanche contre Caracas.
Inquiétude dans la région
Jusqu'à présent, le gouvernement étasunien n'a pas donné de détails sur la façon dont a été réalisée l'opération, qui sont les victimes, combien de drogues transportait le bateau ou comment on a pensé que les membres de l'équipage étaient des membres présumés d'une organisation criminelle.
Toutefois, l'inquiétude de ses répandue dans la région à cause de la façon d'agir disproportionnée de l'armée des États-Unis dans la soi-disant opération de lutte contre la drogue. L'une des voix les plus critiques a été celle du président de la Colombie, Gustavo Petro, qui a estimé que, si c'était vrai, ce serait un assassinat de civils.
Le président colombien - un pays qui, en 2024, a atteint le chiffre record de 794,5 tonnes de cocaïne saisie - a souligné que, «pendant des décennies, des civils transportant des drogues ont été capturés sans être tués». «bombarder le bateau, c'est rompre avec le principe universel de la proportionnalité de la force et faire un assassinat», a-t-il affirmé.
Jeudi, Rubio a déclaré qu'il ne serait «probablement pas nécessaire» pour les États-Unis d'exécuter une action similaire dans des pays «alliés» de la Maison-Blanche, comme l'Équateur, parce qu'ils «vont coopérer» avec Washington.
En août dernier, les médias internationaux ont annoncé un déploiement militaire des États-Unis dans le sud des Caraïbes pour affronter soi-disant les cartels de la drogue. De même, la procureur générale des États-Unis, Pamela Bondi, a doublé la récompense pour les informations menant à l'arrestation du président vénézuélien Nicolas Maduro sur l'accusation infondée de diriger un cartel de la drogue.
Caracas dénonce le fait que les actions hostiles des États-Unis ont l'intention de donner un «coup de griffe terroriste et militaire» destiné à déposer Maduro, après avoir qualifié le déploiement militaire de Washington de «menace» pour la paix du Venezuela et de la région.
Malgré l'augmentation des frictions, Maduro maintient les «canaux, mal-en-point» de communication avec Washington et se montre ouvert au dialogue avec Trump, à condition que la «diplomatie des canons» de Rubio ne soit pas imposée.
source : Resumen Latinoamericano via Bolivar Infos