22/10/2025 legrandsoir.info  3min #294071

 Venezuela : Le véritable objectif du Commandement Sud sur les côtes vénézuéliennes

Petro : « Ça rend Trump furieux que la Colombie ne soutienne pas une invasion du Venezuela »

Telesur

« Bolívar n'a jamais voulu une relation à genoux avec les États-Unis. Je suis bolivarien », a affirmé le président colombien en rejetant les accusations de Trump qui le lient au narcotrafic.

Le président de la Colombie, Gustavo Petro, a assuré ce lundi 20 octobre que le président Donald Trump l'accuse faussement d'être lié au narcotrafic parce que durant son mandat l'armée colombienne ne participera pas à une invasion du Venezuela, qualifiant d'acte insensé le fait d'attaquer un peuple frère. Dans une interview avec le journaliste Daniel Coronell, le mandataire a affirmé : « Ça le rend furieux, Monsieur Trump, que je ne soutienne pas les Nord-Américains avec l'armée colombienne pour envahir le Venezuela. Non, Monsieur. À quel stupide Colombien pourrait-il venir à l'idée d'aider à envahir l'endroit où se trouvent ses cousins, ses enfants, ses gens, les Colombiens qui sont quatre millions, pour qu'on les tue comme à Gaza ? ».

Il a signalé que « les mêmes missiles qui tombent sur Gaza tombent dans la mer des Caraïbes près de nous », et qu'un président doit parler « avec la dignité de l'humanité, pas seulement de son peuple ».

De même, le président a critiqué la politique extérieure des États-Unis, comparant les actions actuelles à des violations historiques du Droit International : « Comme ils ont violé tous les traités internationaux, sur les droits humains, construits par une sagesse, telle que les États-Unis sont les principaux acteurs ». Par ailleurs, le président colombien a demandé l'élimination des tarifs douaniers imposés par l'administration de Donald Trump sur les exportations colombiennes, argumentant qu'ils violent le Traité de Libre-Échange (TLC) en vigueur entre les deux pays depuis 2012. « Il n'aurait pas dû mettre aucun tarif, parce qu'il y avait un Traité International de Libre-Échange entre les États-Unis et la Colombie qu'il a violé ».

En dialogue avec M. Coronell, il a annoncé une réunion avec le chargé d'affaires des États-Unis pour aborder ces tensions et le rappel pour consultations de l'ambassadeur colombien à Washington, Daniel García-Peña.

« Je ne vais pas concéder ; je vais exiger. Enlevez le tarif de huit pour cent sur les exportations. Si nous voulons en finir avec la cocaïne, la paysannerie doit avoir accès à de la terre fertile », a-t-il déclaré, proposant la substitution de cultures avec le soutien d'entreprises états-uniennes.

Petro a contrasté son expérience avec deux gouvernements états-uniens : « J'ai parlé directement avec l'ex-président Biden et, par l'intermédiaire d'envoyés, avec Trump. Les attitudes ont été différentes - décente avec Biden, grossière et ignorante avec Trump ». Le Président a signalé que le TLC aurait dû être négocié avec les paysans colombiens. Si cela avait été le cas, a-t-il affirmé, le résultat aurait été d'en finir avec le narcotrafic, pas de le stimuler.

« On signe le TLC, des millions d'hectares qui étaient semées en pomme de terre, maïs, entre autres choses, ont été ruinées, et la production de cocaïne a augmenté », a souligné le mandataire.

En relation avec la politique antidrogue, il a indiqué « ce qu'ils ont construit de la politique antidrogue est une politique de domination sur la Colombie et l'Amérique Latine. Ils tuent 1 million de Latino-américains et il n'a pas diminué un gramme de cocaïne dans la demande des États-Unis, qui augmente aussi en Europe ».

« Ce n'est pas vrai que nous sommes inondés de cocaïne, ce n'est pas vrai que nous inondons le monde de cocaïne. Le monde se remplit, d'abord aux États-Unis, de fentanyl qui est 30 fois pire et on ne prend pas en compte une politique de réduction des risques », a souligné Petro.

Traduction : Le Grand Soir.

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