Par Al Qassam
Étant donné les événements actuels et les protestations contre les régimes au pouvoir dans plusieurs pays arabes et la chute des présidents égyptien et tunisien, le commandement central de l'armée israélienne en Cisjordanie suit de près ce qui se passe dans le monde arabe et actualise ses plans opérationnels pour anticiper un soulèvement non violent dans les territoires occupés.
Bien que les plans pour faire face à des protestations massives en Cisjordanie soient déjà prêts, l'armée a commencé à ajuster ces plans, suite aux révolutions en Égypte et en Tunisie, rapporte le quotidien israélien Ha'aretz (1).
Ha'aretz, un des plus importants journaux en Israël, déclare que selon des anciens et actuels commandants militaires en Cisjordanie, Israël ne peut pas faire face à des protestations non violentes généralisées, telles les révolutions tunisienne et égyptienne. Pourtant, ces commandant pensent également que "les chances d'une révolution totalement non violente dans les territoires occupés sont faibles," et que "certains éléments mettront la situation à profit pour attaquer l'armée israélienne."
Pourtant, les Palestiniens, soutenus par des activistes israéliens et internationaux, qui mènent des protestations de masse contre le mur d'annexion et les colonies, sont engagés dans des protestations pacifiques et sont déterminés à poursuivre l'approche pacifique et populaire, malgré la force excessive que l'armée exerce contre eux.
Selon Ha'aretz, un officier de l'armée a dit que même avant les protestations en Tunisie et en Egypte, Israël a anticipé de tels événements, et mis sur pied des plans pour faire face à de telles situations, y compris les méthodes et les moyens de dispersion des foules qui seraient utilisés.
Ha'aretz déclare qu'avec l'utilisation actuelle des réseaux sociaux, l'armée a réalisé qu'il était nécessaire que les plans ne soient pas seulement basés sur le renseignement, au sujet des intentions des groupes palestiniens, mais aussi sur ce que les Palestiniens et leurs partisans diffusent sur le net, en particulier sur les sites de réseaux sociaux comme Twitter et Facebook.
Mais les commandants militaires dans les territoires occupés disent que tant que les protestataires n'essaient pas de marcher sur les colonies juives, l'armée n'a pas besoin d'empêcher les protestations de masse dans les territoires occupés.
Les commandants envisagent aussi la possibilité que les manifestants essaient d'endommager des sections du mur d'annexion ou des checkpoints, et que si de tels incidents avaient lieu, "l'armée ferait usage de grenades lacrymogènes et de balles caoutchouc-acier."
Cependant, les expériences en cours sur la façon dont l'armée traite les protestations non violentes contre le mur et les colonies poussent les leaders palestiniens locaux non violents à penser que l'armée aura recours à des armes plus létales, en particulier parce que l'usage excessif de la force par l'armée contre les manifestants non violents a déjà fait des dizaines de victimes.
En ce qui concerne les forces sécuritaires de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, et tout en "reconnaissant leur rôle stratégique et la coopération sécuritaire avec Israël au cours des deux dernières années," les services israéliens de sécurité ne pensent pas les forces de l'AP seraient utiles dans le cas d'un soulèvement populaire, et qu'à ce sujet, l'armée essaie de localiser d'autres canaux au sein des leaders civils locaux dans les territoires.
De plus, plusieurs commandants de bataillon impliqués dans des tâches opérationnelles dans les territoires occupés participent actuellement à des séminaires, des sessions de formation et des ateliers, pendant que les commandants de brigade participent à des discussions sur les plans d'opération en préparation pour anticiper de telles protestations populaires massives, conclut le Ha'aretz.
(1) "IDF is preparing for mass civil uprising in West Bank", Ha'aretz, 9 mars 2011.
Source : Al-Qassam
Traduction : MR pour ISM