24/03/2011 oulala.net  8min #51131

 L'Onu instrument de l'agression coloniale contre la Lybie !

La Libye Sous Les Bombes « humanitaires » De L'onu

robertbibeau@hotmail.com

 robertbibeau.ca

Il était une fois un berger qui, entendant ses agneaux en émoi et son troupeau aux abois, s'approcha pour constater les dégâts... Un vieux loup à demi édenté s'était faufilé dans sa bergerie et dévorait tous les animaux qu'il pouvait attraper... Le berger courut dans la forêt demander assistance au chef de la meute. Décrivant son embarras, il quémanda secours à ce loup étranger : « Sire venez sauver mes agneaux innocents, d'ici peu votre compagnon mécréant, même à demi édenté, aura terminé la curée. ».

Le chef de meute, un loup tartufe, rassura le berger : « Avant la nuit j'aurai neutralisé ce gêneur, vous serez sorti de ce guêpier et il s'échappera sans vous importuner, soyez en assuré. Où se trouve votre bergerie que je trotte libérer vos protégés ? » Sitôt dit sitôt fait, en deux temps trois mouvements, le loup perfide eut vite fait de chasser ce canidé à demi édenté. Sur cette lancée il prit sa place dans la bergerie apaisée et termina lui-même la curée. Le berger, risée du comté, raconte partout à la ronde les mérites de ce chef de meute, nabot enragé, soi-disant épris de « liberté », lequel, quant à lui, ne cesse de réciter ses festivités dans la bergerie d'un berger demeuré.

Le bombardement du peuple libyen par les avions de guerre et les canons américains, français, britanniques, canadiens et italiens a-t-il de quoi surprendre la « gauche » et les  médias occidentaux, la Ligue Arabe, la Russie de Poutine (1), la Chine et le Brésil abstentionnistes et les autres imposteurs qui s'étonnent soudain d'apprendre la multitude des victimes collatérales de l'agression néo-coloniale contre un pays africain insurgé et contre ses chefs de clans en guerre tribale opposant royalistes sur le retour et tyran sur le départ ? Il y a parfois de ces querelles entre clans stipendiés à propos du partage du butin attribué aux sous-fifres locaux par les exploiteurs occidentaux (2).

Quand un vieux chef de guerre ne fait plus l'affaire, les puissants le remplacent et espèrent qu'il s'éclipsera gentiment dans sa datcha à Charm-el-Cheik ou à la Mecque avec ses milliards si mal gagnés. On proclame alors la « Révolution victorieuse » et chacun rentre chez-lui vaquer à ses occupations d'exploité ou d'aliéné. Si le démis n'entend pas raison, il faut parfois que les maîtres étrangers rappellent le tyran à sa mission et lui imposent leur médiation pour le bénéfice des commissions à distribuer à chacun des héritiers. Parfois, les maîtres séants doivent châtier ce chef mécréant afin de donner une leçon à tous ces malfrats qui pourraient être tentés de l'imiter.

Ne croyez surtout pas qu'un chef de l'ALBA sud-américaine puisse venir proposer sa médiation pour trancher parmi les insurgés. Ce n'est pas à un révolté de faire justice parmi les néo-colonisés (3). Il y aura des morts collatérales pour avoir refusé cette médiation charitable mais c'est le prix à payer pour rétablir la « paix » des exploiteurs parmi les spoliateurs.

Présentement les maîtres interviennent en Libye afin de mettre fin à la chicane inter clanique et ramener chaque camp gourmand à la raison. Les livraisons de ressources pétrolières ne souffrent pas de telles perturbations. L'Italie est en difficulté et ne souhaite pas payer son pétrole plus cher que d'accoutumée.

Le secrétaire d'État à la défense (« à l'attaque » serait plus approprié), M. Robert Gates, avait pourtant parfaitement décrit les sévices qu'il ferait subir à la Libye si jamais il engageait ses troupes d'agression dans l'action. Imposer une « zone d'exclusion aérienne » ça signifie, disait-il la semaine dernière sur les ondes de la télévision américaine, bombarder les infrastructures militaires anti-aériennes, les tours de contrôle aériennes civiles et militaires, les pistes d'atterrissage civiles et militaires, les radars, les centres de télécommunications et les tours de télécommunications (qui sont nécessairement en zones urbaines), les centres de transmission de télévision et de radiodiffusion, les infrastructures de transport, et quelques autres objectifs civils à bombarder pour assurer la sécurité des pilotes et des navires d'agression, au prix évidemment de l'insécurité totale des populations civiles à soi-disant protéger des griffes du malin, c'est-à-dire du clan qui n'est plus adoubé par l'Occident après avoir été son préféré. Il y a parfois de ces revirements d'alliances chez les grands et les puissants.

Dorénavant les deux clans en guerre ont le choix des bombes qui meublent leur enfer. Personnellement je préfèrerais être bombardé par les mercenaires de Kadhafi, beaucoup moins efficaces et meurtriers que les nouveaux mercenaires américains, français, britanniques, canadiens et italiens du camp royaliste de l'Est libyen (4). Notez que le clan de l'Est libyen n'a pas lui non plus l'aval du maître américain qui ne semble pas le contrôler suffisamment. Par moment, cette coalition « humanitaire » occidentale donne l'impression anarchique d'un gang de voleurs sans chef de bande, ce qui ne se produirait jamais chez les loups j'en conviens avec vous.

Cette guerre coloniale illégale que les pays agresseurs ont lancée en contravention avec leur propre constitution dite « démocratique » vise à donner une leçon de « démocratie » à un peuple coincé entre deux belligérants qui ne parviennent pas à se partager l'usufruit des ressources nationales dilapidées. Quant à lui, le premier ministre canadien Harper n'a jamais présenté de déclaration de guerre à la sanction du parlement canadien, non plus qu'au Conseil des ministres, en contravention absolue avec la Constitution « démocratique » bourgeoise du Canada. Le chef de l'opposition au parlement canadien s'en dit parfaitement satisfait car il aurait fait de même s'il avait été ainsi pressé par ses amis États-uniens. Comment ces gens peuvent-ils porter une leçon démocratique en Afrique ?

Vous entendez déjà les mensonges à propos des frappes « chirurgicales » manquées qui tuent et blessent les victimes collatérales, ces innocents libyens, justement ceux que l' ONU était venue protéger, mais aussi sur la peine que ces massacres infligent à la « communauté des pleureuses démocratiques internationales » venue déchiqueter à coup de bombes à fragmentation ces gens révoltés, qu'ils veulent prétendument libérer (libérer de la vie - oui) ; et toute cette « gauche », cette droite, ces analystes et ces experts télématiques qui déjà préparent la « victoire » des forces coalisées comme en Irak (où elles prennent la poudre d'escampette après avoir tout saccagé), au Kosovo (où elles sont encore incrustées avant d'être chassées), en Afghanistan et au Nord Pakistan (où elles achèvent d'être expulsées après avoir beaucoup tué) (5).

Rien à attendre des dieux de la peste... Combien de massacres les peuples du monde devront-il subir avant que l'on se souvienne du passé ? Mais n'ayez crainte, les peuples du monde n'ont pas mordu à cet hameçon grossier et d'ici peu vous apprendrez que les gouvernements occidentaux ont agi en abusant de leur autorité, sans rien demander à quiconque, car la population, si on exclut la « gauche humanitaire », n'a jamais cru en cette sirène de la délivrance des peuples opprimés par leurs oppresseurs.

Un loup « libérateur » au milieu d'une bergerie n'est jamais la solution pour un berger sensé. Forces néo-coloniales française, britannique, américaine, canadienne et italienne, hors de Libye ! Cessez de tuer le peuple libyen révolté, il saura très bien se défendre si seulement vous cessiez de supporter et d'armer ses oppresseurs d'hier et d'aujourd'hui.

ANNEXES

1. Vladimir Poutine : « Ce qui se passe en Libye se fait sous la bannière de la défense des civils. Mais lorsque l'on bombarde le territoire libyen, ce sont les mêmes civils pacifiques libyens qui meurent. Ou est la logique ou est la morale ? Nulle part. »  sergeadam.blogspot.com

2. La Ligue arabe critique les frappes de la coalition... Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué les frappes aériennes et maritimes de la coalition en déclarant qu'elles dépassaient le cadre des objectifs proclamés, s'agissant de protéger la population civile, annoncent dimanche les  médias arabes. "Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au Caire. Il a également annoncé son intention de convoquer une réunion d'urgence du Conseil de la Ligue arabe afin de discuter de la situation dans les pays arabes, notamment en Libye et au Yémen. Lors d'une réunion précédente au Caire, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe ont appelé l' Onu à instaurer en Libye une zone d'exclusion aérienne. Jeudi 17 mars, le Conseil de sécurité de l' Onu a adopté une résolution permettant un recours à la force pour protéger la population libyenne des troupes du colonel Mouammar Kadhafi. Une opération militaire a été lancée samedi par la coalition des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie et le Canada.

Les premières frappes ont été portées par les chasseurs français. 110 missiles de croisières ont été tirés par la coalition dans la nuit du samedi au dimanche. Selon les  médias officiels libyens, la coalition a frappé des sites civils dans les villes les plus importantes du pays, notamment à Tripoli, Benghazi et Zouara, ainsi que les dépôts de pétrole à Misrata. La télévision libyenne a également annoncé la mort de 50 civils dont des enfants, des femmes et des personnes âgées.

3. fr.wikipedia.org 4.  mondialisation.ca 5. À propos du dictateur Kadhafi :  aloufok.net 6.  mondialisation.ca et aussi  internationalnews.fr

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