07/07/2011 2 articles alterinfo.net  3min #54923

 La révolution égyptienne est en danger !

Egypte: Appels à manifester vendredi contre l'armée

 afriquejet.com

Manifestation-armée-Egypte - Cinq mois après la chute du régime Moubarak, les Egyptiens sont appelés à descendre à nouveau en masse dans la rue vendredi, sur fond de mécontentement croissant face à la manière dont l'armée, qui dirige le pays, gère la transition promise vers la démocratie. Responsables de l'ancien régime impunis, clémence pour des policiers meurtriers, multiplication des procès de civils devant des cours militaires: l'armée, portée aux nues après la démission du raïs, est aujourd'hui la cible de vives critiques. "Nous voulons un réel nettoyage, de vrais procès, un vrai gouvernement" lance sur sa page Facebook la Coalition des jeunes de la révolution, principale fédération de mouvements d'internautes qui ont initié le soulèvement en janvier.

Pour l'un de ses membres, Moustafa Shawky, "il faut dire clairement que la politique n'est pas l'affaire de l'armée".

"Ce pays doit changer, et les corrompus doivent être jugés", proclame l'un des sites les plus influents de la contestation, la page Facebook "Nous sommes tous Khaled Saïd" (du nom d'un jeune Alexandrin mort en 2010 à la suite de violences policières).

L'Association nationale pour le changement, proche de l'opposant Mohamed ElBaradei, réclame "la fin de la réédition des méthodes répressives de l'ancien régime". Et une association de jeunes salafistes (fondamentalistes musulmans) s'est également jointe aux appels à descendre dans la rue.

Des rassemblement sont prévus à travers le pays, en particulier sur l'emblématique place Tahrir du Caire, haut lieu de la révolte du début de l'année.

Le puissant mouvement des Frères musulmans, qui avait initialement prévu de ne pas s'associer aux manifestations, a finalement a annoncé hier qu'il s'y joindrait afin que "les droits soient rétablis, les criminels punis et que les revendications de la révolution soient satisfaites".

Cette participation a été décidée après que les organisateurs des défilés eurent décidé de mettre en sourdine les appels à un report des élections législatives de septembre et de rédaction préalable d'une nouvelle Constitution, sujets de désaccord entre les Frères et les formations laïques.

Le report des procès de nombreux policiers accusés d'avoir tué des manifestants en début d'année et la mise en liberté sous caution de certains d'entre eux ont ravivé le sentiment d'injustice d'une partie de la population.

A Suez (Nord-Est), cela a conduit hier des centaines de personnes à mettre le feu à des voitures de police et à attaquer des bâtiments officiels.

La relaxe mardi de trois anciens ministres de Hosni Moubarak poursuivis dans des affaires de corruption a encore aggravé cette frustration.

La multiplication des procès de civils devant des tribunaux militaires -- 7 à 10.000 depuis février selon des organisations égyptiennes et internationales -- accentue également le trouble sur les méthodes de l'armée.

La semaine dernière, la place Tahrir s'était à nouveau embrasée, avec des affrontements entre quelque 4.000 manifestants et les forces anti-émeutes.

Dans ce contexte tendu, l'indice de référence de la Bourse du Caire a chuté hier de 2,2%.

L'armée a tenté de calmer le jeu en annonçant à la hâte la création d'un fonds d'aide sociale et médicale de 16 millions de dollars pour les familles des quelque 850 personnes tuées en janvier et février.

Le numéro deux de l'armée égyptienne, le général Sami Anan, a aussi répondu aux critiques en affirmant l'engagement des militaires à "organiser des élections libres et transparentes". Il a également estimé qu'après une montée de l'insécurité ces derniers mois, la situation s'était améliorée.

La Presse/07/07/2011

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