Le rôle des journalistes dans la propagande de guerre
Le 22 août au soir, les journalistes Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan étaient toujours dans l'attente - avec quelques autres confrères - de pouvoir quitter l'hôtel Rixos au plus vite.
23 août 2011
Lors de notre dernier contact avec Tripoli, le lundi 22 août à 17 heures, il nous a été rapporté que les deux journalistes Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan qui ont été nommément désignés comme devant être tués se trouvaient toujours à l'hôtel Rixos. Le même hôtel où sont logés les « journalistes Embedded » qui les ont menacés et dont nous avons le nom.
Il se trouve que, dans cette guerre, qui sert, encore une fois, uniquement les visées de l'OTAN et non pas la paix des peuples, des « journalistes non Embedded » sont présents. Ils dérangent parce qu'ils ne s'alignent pas sur ce que vont répéter les propagandistes. Il est donc impératif de les faire taire...
Les guerres impériales livrées par l'OTAN - en Irak, en Afghanistan, etc - sont la chasse gardée de vulgaires « journalistes Embedded ».
On comprend qu'ils veuillent faire taire les correspondants qui contredisent leur information biaisée, destinée à accompagner la propagande de l'OTAN.
Appel du 22 août 2011 à 11.00 heures.
Thierry Meyssan, la voix fatiguée, nous dit : « Nous attendons de sortir de l'hôtel. En ce moment ça bombarde partout, avec un acharnement sur les mêmes objectifs, pas loin de l'hotel Rixos. »
Appel du 22 août 2011 à 17.00 heures
Thierry Meyssan, la voix calme mais grave, nous dit : « Nous savons que quatre gouvernements veulent nous aider à sortir. »
Messages envoyé par Thierry Meyssan au Réseau Voltaire la nuit du 22/23 août
« Des missiles sol air ont été apportés en ville. L'OTAN a stoppé les bombardements. Saif al Islam que l'on assurait arrêté a été acclamé par la foule a Bab Al Azizia. »
Depuis nous avons perdu contact avec Thierry Meyssan
Ce qui est important est de savoir que les diplomates de gouvernements engagés à extraire nos confrères menacés sont prêts à les évacuer. Or il apparaît que rien ne peut se faire sans l'aval de la France et des États-Unis qui, cela va sans dire, sont des poids lourds dans cette guerre folle pour ne pas dire criminelle.
Il faut rappeler que les forces spéciales françaises et britanniques sont entrées dans Tripoli, qu'elles sont présentes sur le sol, comme partout en Libye, contrairement à la mission confiée à l'OTAN, par l'ONU.
Silvia Cattori