Chaque révolution a son héros. Les occupants de Wall Street ont peut-être trouvé le leur en la personne du capitaine Ray Lewis. Il a fait sa carrière à Philadelphie, il est retraité depuis peu. On l'a vu se faire arrêter en uniforme, avec plus de 200 autres manifestants, lors de l'évacuation du parc Zanotti. Muni de pancartes, droit dans ses rangers, il manifestait avec le mouvement des « 99 % » : « Policiers de New York, ne soyez pas les mercenaires de Wall Street. » Et d'ajouter : « Les policiers ne se rendent pas compte qu'ils sont des travailleurs au service des 1 % et ne réalisent pas qu'ils sont exploités. » Il ne mâche pas non plus ses mots concernant la charge policière validée par le maire, Michael Bloomerg, contre les occupants : « Une farce ! Sous le prétexte d'un parc "sale", on déploie d'énormes moyens policiers dans une ville où des gens crèvent de faim, de froid, dorment dans le métro... Et leur préoccupation, c'est la saleté d'un parc ? C'est arrogant, stupide, répugnant. » Image marquante d'un policier menotté par ses pairs. Trois charges ont été retenues contre lui : violation du droit local, conduite inappropriée incluant la perturbation du trafic et le refus de coopérer. Qu'à cela ne tienne, Ray Lewis continuera de soutenir par sa présence les Indignés. Lors de sa détention, il a reçu le soutien de certains policiers : « You got bowls. » En attendant, furieux des conditions d'évacuation du parc Zanotti, le capitaine en profite pour rappeler quelques règles de base à son audience : « La loi impose de n'user de la force que pour protéger la vie de quelqu'un, ou pour éviter des blessures. En dehors de ces deux cas, l'usage de la force est illégal. »