par Régis de Castelnau
La justice française, parquet et magistrats du siège confondus, continue jour après jour de se déshonorer. Non seulement en appliquant servilement les consignes d'un pouvoir à la dérive, mais allant aussi de plus en plus souvent au-devant des souhaits de celui-ci.
Et naturellement toujours dans le silence de leurs organisations syndicales qui nous avaient pourtant donné tant et tant de leçons.
Il s'est trouvé en effet un Juge des Libertés, magistrat du siège et qui par définition devrait être impartial, pour prononcer un interdit professionnel contre un journaliste qui avait l'heur de déplaire au pouvoir macronien. Sous l'accusation ridicule d'outrage pour un doigt d'honneur en réponse à une insulte proféré par un policier violent, le parquet avait sollicité que l'on fasse taire Gaspard Glanz pour six mois. Aussitôt demandé, aussitôt prononcé.
Erdogan sors de ce corps !
Plutôt que de faire appel l'avocat de Glanz a préféré saisir le tribunal correctionnel devant lequel le journaliste devait comparaître dans six mois (!). Pour demander que la décision liberticide soit rapportée. Aurons-nous lundi prochain le jour de l'audience la bonne surprise de voir enfin des magistrats du siège dignes de la mission qui leur est confiée par le peuple français ?
Quant au parquet, pour l'instant aucune chance.
On a en effet appris l'ouverture d'une enquête préliminaire pour les âneries scandées (« rejoignez-nous ou suicidez-vous ! ») dans une manifestation samedi dernier. Donc, dans le pays où l'on scandait « CRS SS, Poniatowski assassin, Marcellin fasciste nazi et assassin, Chirac salaud le peuple aura ta peau etc. etc. » il serait désormais interdit, de lancer des slogans y compris en disant des bêtises alors même que cette expression EST DIRECTEMENT RATTACHÉE À LA LIBERTÉ CONSTITUTIONNELLE DE MANIFESTATION.
Que le système Macron se caractérise désormais par des dérives liberticides est grave.
Qu'une partie importante de la magistrature accepte d'en être l'instrument est simplement atterrant.
source : Rubrique : actualité du déshonneur