Par The Cradle
Une vidéo de surveillance militaire israélienne de la frontière avec la bande de Gaza datant du 7 octobre, jour de l'attaque surprise du Hamas, a disparu, a rapporté le 3 décembre le site d'information israélien Walla.
Lors de la visite d'un officier supérieur de l'état-major général de l'armée israélienne dans les différents quartiers généraux de division, des officiers supérieurs de la réserve ont fait remarquer qu'une "main invisible" a supprimé les vidéos de différentes caméras de surveillance militaires montrant les événements de ce jour-là, a indiqué le site en hébreu.
Les vidéos ont été supprimées du réseau militaire connu sous le nom de "ZeeTube", potentiellement pour empêcher leur utilisation dans le cadre d'une enquête approfondie sur la manière dont des milliers de combattants du Hamas ont réussi à franchir la barrière frontalière et à s'infiltrer en Israël pour perpétrer l'attaque.
"Nous nous sommes entretenus avec l'un des généraux et nous allions lui montrer une vidéo sur l'un des événements, lorsque nous avons découvert que quelqu'un les avait supprimées", a déclaré un officier supérieur de réserve de l'une des divisions, ajoutant : "C'était très embarrassant. Les soupçons se sont alors portés sur les raisons pour lesquelles quelqu'un aurait fait cela. Et pour finir, des excuses ont été invoquées pour justifier la décision d'accorder des privilèges spéciaux à certains officiers afin qu'ils puissent visionner les séquences. Les officiers de nos rangs ont-ils besoin de privilèges ? Cela ressemble à une guerre entre généraux et fonctionnaires. On a l'impression que tout le monde essaie maintenant de se protéger pour le jour"où aura lieu l'enquête sur les événements de cette journée-là.
Les responsables israéliens, y compris les plus hauts gradés et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont reconnu que l'attaque du Hamas, au cours de laquelle 1 200 soldats et civils israéliens ont été tués, résultait d'une défaillance des services de renseignement. Toutefois, ils insistent sur le fait que les événements de cette journée ne pourront faire l'objet d'une enquête qu'après la fin de la guerre à Gaza, au cours de laquelle quelque 20 000 Palestiniens ont été tués par les bombardements israéliens.
Les fonctionnaires de la Division de Gaza ont déclaré qu'il y avait également eu une "perturbation" dans les enregistrements des communications audio à partir du 7 octobre. Selon eux,
"certains enregistrements ont disparu ou ont simplement été téléchargés du réseau et transférés ailleurs sur ordre des commandants. Quelqu'un a décidé de les transférer ou de les effacer pour que personne ne les entende. Les enregistrements retracent l'histoire complète de ce qui s'est passé ce jour-là, ce que nous avons fait, en particulier au cours des huit premières heures et ensuite."
En réponse à ces affirmations, un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré à Walla qu'aucune vidéo n'avait été supprimée des systèmes opérationnels après les événements du 7 octobre. Les vidéos auraient été inaccessibles aux personnes non autorisées afin d'éviter d'être visionnées par curiosité ou par voyeurisme. Les vidéos seraient toutes conservées dans l'intérêt de l'enquête approfondie qu'Israël a dit vouloir mener sur le sujet pour les parties concernées, a déclaré le porte-parole.
Un responsable militaire aurait déclaré :"Dans le système en question, les vidéos sont automatiquement supprimées après quelques jours. Si nécessaire, on les sauvegarde dans un dossier séparé. Dans le cas présent, toutes les vidéos ont été sauvegardées".
Article original en anglais : new.thecradle.co
Traduction : Spirit's of Free Speech
Image : Un véhicule de l'armée israélienne patrouille à la frontière avec la bande de Gaza pendant les affrontements entre les manifestants palestiniens et les troupes israéliennes près de Nahal Oz, à la frontière avec la bande de Gaza, le 22 septembre 2023. (Crédit photo : EPA)
La source originale de cet article est The Cradle
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