© Gonzalo Fuentes Source: Reuters
L'ex-ministre de l'Intérieur a dénoncé un «usage disproportionné de la force» pendant la crise des Gilets jaunes. Pour lui, les dizaines de blessés graves parmi les manifestants posent question sur les techniques de maintien de l'ordre.
Les relations entre Gérard Collomb et La République en marche (LREM) ne sont décidément pas au beau fixe depuis que ce dernier a quitté le gouvernement. Alors qu'il n'a pas à l'heure actuelle sollicité l'étiquette LREM dans la course à la mairie de Lyon, l'ancien ministre de l'Intérieur a adressé une pique à ses successeurs de la place Beauvau pour leur gestion des manifestations des Gilets jaunes.
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«Maintenir l'ordre dans des circonstances pareilles, c'est extrêmement compliqué. Je ne veux pas porter de jugement. C'est vrai qu'il y a eu des cas où l'on voyait un usage disproportionné de la force», a-t-il ainsi confié au micro d'Europe 1 ce 30 juin, n'employant toutefois pas le terme de violences policières, que le gouvernement réfute. «L'IGPN fait des enquêtes et l'IGPN le dira», a-t-il simplement souligné à ce propos.
Concernant l'usage du LBD, responsable de nombreux blessés graves, Gérard Collomb a regretté qu'ils aient parfois été mis entre les mains de policiers qui n'étaient pas formés à leur utilisation. «Il faut avoir une formation adaptée. Comme il fallait utiliser l'ensemble des forces devant la grandeur de la menace dans les grandes villes, il n'y avait pas toujours des gens aptes à utiliser ce genre d'armes», a-t-il déclaré. «Cette arme est une arme dangereuse, si l'on s'en sert sans formation. Il est clair qu'à bout portant, elle peut faire des blessures terribles. Il faut un usage adapté», a-t-il insisté.
Pour l'édile, la trentaine de mutilés dénombrés depuis le début du mouvement pose «un problème sur notre technique de maintien de l'ordre».
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