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Pour l'acte 31 de la mobilisation, les Gilets jaunes avaient choisi de faire de Toulouse la «capitale» nationale du mouvement. La ville a longuement baigné dans les gaz lacrymogènes, dans une ambiance particulièrement tendue.
Plus d'un millier de Gilets jaunes se sont rassemblés samedi à Toulouse avant d'être dispersés par les forces de l'ordre, qui ont chargé quelques minutes après le départ du cortège. Comme à Montpellier la semaine dernière, un appel avait été lancé sur les réseaux sociaux pour faire de Toulouse la «capitale» nationale du mouvement pour ce 31e acte.
«On avançait joyeusement, on chantait, et d'un coup des dizaines de policiers se sont rués sur nous, arrachant les banderoles et matraquant les manifestants en tête du cortège», raconte Bastien, les yeux rougis. Le reporter web de RT France sur place a filmé de près différentes scènes qui témoignent de l'ambiance tendue qui règne sur place.
En quelques secondes, sous un épais nuage de gaz lacrymogène, le cortège s'est dispersé. Des passants, dont des familles avec enfants, paniqués, ont couru se réfugier dans les commerces environnants. Mireille et son mari, tous deux retraités et Gilets jaunes de la première heure, sont choqués. «Je n'ai raté aucune manifestation depuis le début du mouvement [le 17 novembre], mais en général je me retire vers 16h, avant le début de la castagne», dit la septuagénaire, une canne à la main.
«Qu'est-ce qu'ils nous veulent? Pourquoi tant de violence?», s'émeut-elle, encore essoufflée d'avoir couru pour se mettre à l'abri. Comme à l'accoutumée dans la ville, la manifestation n'avait pas été déclarée. Sur la terrasse d'un café, un serveur s'emploie frénétiquement à nettoyer tables et chaises aspergées de peinture jaune. A côté, un magasin de chaussures tire son rideau de fer.
Un bar, Le Cardinal, situé dans le centre de la ville rose, a semble-t-il été investi assez brutalement par les forces de l'ordre au cours de la manifestation. Interrogé par RT France, l'un des serveurs raconte qu'elles ont chargé à l'intérieur du bar. Il ajoute avoir reçu plusieurs coups de matraque alors qu'il était en train de travailler.
Pourtant, ce 15 juin, se tient à Toulouse une grande braderie des boutiques du centre-ville, destinée précisément à redynamiser leur activité, durement touchée par le mouvement des Gilets jaunes. La préfecture a une nouvelle fois interdit aux manifestants l'accès à la place du Capitole, où va être retransmise ce soir, sur écran géant, la finale du Top 14 entre le stade Toulousain et l'ASM Clermont Auvergne. La Ville rose inaugure également ce samedi une esplanade Johnny Hallyday devant le Zénith de Toulouse en présence de la veuve du chanteur, Laeticia, et de ses deux filles Jade et Joy.
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