19/03/2019 reseauinternational.net  9min #153609

 Gilets jaunes : un acte 18 pour marquer une nouvelle phase de la mobilisation (En Continu)

Acte 18 des Gilets Jaunes : quelle violence dérange le plus ?

D’un côté des magasins, de l’autre des vies saccagées, mutilées. Des espoirs gazés, matraqués. Finalement quelle violence est la plus médiatisée ? Contre quelle violence le pouvoir attend-il une réaction d’indignation de la société ? De ces questions découlent les priorités étiques de notre société, qui s’inquiète manifestement beaucoup plus pour les capitaux que pour les hommes. C’est simplement un constat.

Dans chaque manifestation, les risques de violence existent de part et d’autre, c’est normal, cela fait presque partie des règles du jeu. Du côté des manifestants, car l’on ne sort pas dans la rue tous les samedis pendant des mois lorsque l’on est satisfait; et du côté des forces de l’ordre – et du pouvoir en place – qui doivent normalement maintenir un minimum d’ordre public. Mais dans le cas des manifestations des Gilets Jaunes, l’on a depuis longtemps dépassé les limites du normal.

Les violences contre les personnes sont courantes, disproportionnées et inquiètent même la communauté internationale, qui s’interroge sérieusement sur la gestion de la crise par le pouvoir. Notamment en ce qui concerne la sécurité. Ces  interrogations émergent également dans les milieux professionnels nationaux concernés : les gens formés à procéder aux interpellations sont bizarrement écartés.

 

 Pendant ce temps, 80 magasins sur les Champs-Elysées sont saccagés, les black blocs circulent sans entraves et sont extrêmement nombreux – la technique des « interpellations préventives », appliquée aux Gilets Jaunes, ne leur semble pas ici avoir sa place … Etrange.

 

 Parallèlement, le net regorge d’images choquantes de manifestants et de journalistes rien de moins « qu’agressés » par des représentants des forces de l’ordre, dont le comportement laisse planer des doutes quant à sa légitimité : poursuites de journalistes, coups contre leurs appareils, coups contre des hommes et femmes à terre, interventions médicales d’urgence de plus en plus nombreuses …

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 Si le  décompte est impossible, l’a mpleur des blessures est anormale en temps de paix.

L’on retrouve même certains policiers avec des ajouts surprenants sur leur uniforme, ce qui donne une impression malsaine de dérive étique :

Et l’indignation contre la violence affichée chez les politiques est particulièrement bien reprise dans les médias, avec une vision uniforme chez la plupart d’entre eux, celle du pouvoir :

 

Dans cette vision sans nuances, il n’y a aucune place pour les blessures humaines, un léger dysfonctionnement du système de sécurité peut-être envisagé par l’Elysée, non pas en raison des blessures faites aux manifestants, mais parce que les  commerçants des Champs-Elysées perdent patience et veulent une réunion au sommet – et les commerçants des Champs ne sont pas des commerçants comme les autres …

Ainsi, Aurore Bergé, avec toute la force de la bêtise, à laquelle elle ne cesse de nous habituer, déclare:

 

 Veut-elle ainsi accuser Castaner d’avoir laissé faire ? Les CRS de n’être pas intervenus ? Ou bien les Gilets Jaunes de ne pas avoir fait le travail des forces de l’ordre, qui avaient manifestement reçu des consignes assez … étranges ?

Non, elle suit la ligne Macron :

 

 Or, les Gilets Jaunes ne remettent pas en cause la République, mais la Macronie, image caricaturale de ce que la globalisation peut produire de pire au niveau national. Beaucoup déclarent ne plus s’interposer lorsqu’il y a des dégradations, car ils commencent à réaliser que seule la violence peut faire chavirer ce régime. Ce qu’avaient, par ailleurs, parfaitement compris les « manifestants » de Mai 68, qui ont depuis pris le pouvoir. Et ce qui se passe aujourd’hui est un jeu d’enfants en comparaison des violences alors commises.

 

 Mais des slogans contre le système idéologique commencent à faire leur apparition :

 

C’est cette « République » qu’incarne et défend Macron et dont il craint la disparition.

Finalement, lorsque l’on parle des « violences », il est particulièrement malsain de voir systématiquement tues les violences physiques et psychologiques infligées aux Gilets jaunes, à ceux qui se battent pour leurs idées, même si et justement parce qu’elles ne correspondent pas à l’idéologie dominante. En défendant aussi primitivement le capital contre l’homme, en les dissociant de manière aussi radicale, nos dirigeants vont finir par nous faire revivre les idées de gauche, celles d’avant la boboïsation, la gauche caviar et globaliste, qu’ils avaient mis tant d’efforts à discréditer. 

Karine Bechet-Golovko

source: russiepolitics.blogspot.com

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