Les pays producteurs de pétrole ont conclu un accord sur une baisse mondiale historique de la production, de près de 10 millions de barils par jour, qui devrait entrer en vigueur le 1er mai. Conséquence de la crise du Covid-19, la demande a chuté.
La réunion par vidéoconférence des pays producteurs de pétrole ce 12 avril a débouché sur un accord concernant une baisse mondiale de la production, visant à faire remonter les prix en pleine crise mondiale du coronavirus.
Après quatre jours de négociations intenses, cet accord a été atteint à l'unanimité des participants (les membres de l'Opep plus les principaux pays producteurs, tels que la Russie), selon le ministre mexicain de l'Energie Rocio Nahle, et portera sur une baisse de 9,7 millions de barils par jour à compter du 1er mai. Une information confirmée sur Twitter par le ministre koweitien du pétrole Khaled al-Fadhel : «Nous annonçons avoir abouti à un accord historique pour réduire la production des Etats membres de l'Opep+ de près de 10 millions de barils par jour, à compter du 1er mai.»
Après confirmation officielle de l'accord, le Kremlin a fait état d'une conversation téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump, dans laquelle les dirigeants ont «noté encore une fois la grande importance de l'accord au format Opep+».
Les mesures de confinement prises aux quatre coins de la planète afin de lutter contre la pandémie de Covid-19 se sont traduites ces dernières semaines par une chute drastique de la demande de pétrole, qui a elle-même débouché sur une baisse des cours.
Cette baisse de la production, inédite dans l'histoire de l'organisation internationale, survient après que le président américain Donald Trump avait menacé l'Arabie saoudite, à la tête de l'OPEP, de taxes supplémentaires si Riyad ne réglait pas le problème de la surproduction. L'industrie pétrolière américaine a en effet été fortement impactée par la conjoncture de ces dernières semaines.
Afin de parvenir à cet accord, Riyad et Moscou, qui ont présidé le tour de table ce 12 avril, avaient réengagé le dialogue après une guerre des prix enclenchée suite à leur dernière conférence, le 6 mars à Vienne, en Autriche, au siège de l'Opep.
Alors qu'ils tournaient encore autour de 60 dollars il y a quelques mois, les cours ont atteint en début de semaine dernière des niveaux plus vus depuis 2002. Le prix du baril selon le panier de l'Opep, qui sert de référence au cartel, se situe juste au-dessus de 21 dollars.
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