Auteur(s): FranceSoir
"La guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l'esclavage. L'ignorance, c'est la force.", écrivait George Orwell dans 1984... en 1949. Joe Biden semble s'inspirer de cette célèbre dystopie pour trois raisons. D'abord, parce que les États-Unis ne cessent d'augmenter leur budget d'armement pour l'Ukraine sans vraiment considérer l'option diplomatie. Aussi parce que les démocrates américains sont très majoritairement adeptes de la gestion de crise du Covid-19 au moyen des mesures liberticides. Enfin, la dernière en date, parce que le Secrétaire d'État à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a inauguré le 28 avril, devant le Congrès, un "Comité gouvernemental de la désinformation" (Disinformation Governance Board) pour contrer les fake news de la Russie. Les internautes se font d'ores et déjà un malin plaisir de critiquer ce "ministère de la Vérité" !
La vérité, c'est nous !
L'agence de presse Associated Press rapporte que "le ministère de la Sécurité intérieure intensifie ses efforts pour contrer la désinformation en provenance de la Russie, ainsi que les informations trompeuses que les passeurs de clandestins font circuler pour cibler les migrants qui espèrent se rendre à la frontière américano-mexicaine." Cette mission sera remplie par le "Comité gouvernemental de la désinformation", instauré quelques jours après qu'Elon Musk a racheté Twitter en assurant vouloir y restaurer "la liberté d'expression absolue". Timing douteux !
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Le conseil sera dirigé par Nina Jankowicz, "experte en désinformation". Un choix moqué par une poignée d'internautes, notamment à cause d'une vidéo TikTok dans laquelle la jeune femme de 33 ans poussait la chansonnette pour lutter contre les fake news :
Dans une diatribe pour le moins caustique, FoxNews étrille Nina Jankowicz, "la chasseuse de désinformation". Selon Tucker Carlson, elle a qualifié l'affaire de l'ordinateur portable de Hunter Biden de "produit de la campagne Trump." Et en octobre 2020, elle a écrit : "Les électeurs méritent le contexte, et non un conte de fées, concernant un atelier de réparation d'ordinateurs portables." Aujourd'hui, l'affaire est sortie et avérée : Hunter Biden est impliqué dans un gigantesque schéma de création de laboratoires d'armes biologiques en Ukraine.
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Nina Jankowicz est par ailleurs l'auteur de How To Lose the Information War : Russia, Fake News, and the Future of Conflict (Bloomsbury/IBTauris), et a déjà conseillé plusieurs pays (dont l'Ukraine) en matière de communication stratégique pour faire face à la Russie.
Juguler les réseaux sociaux
Cette annonce intervient dans un contexte bien particulier, qui fait dire à de nombreux chefs d'États occidentaux que les réseaux sociaux sont un danger pour la démocratie. Emmanuel Macron, Barack Obama et Ursula von der Leyen en tête d'affiche. Le premier considère qu'il faut "créer un ordre public" en ligne, "comme dans la rue", n'envisageant rien de moins que le démantèlement pur et simple de Facebook. Le second assure que ces plateformes sont "une des causes majeures de l'affaiblissement des démocraties" et qu'elles révèlent "les pires instincts de l'humanité". Quant à Ursula von der Leyen, elle mène simplement la barque Europe en suivant l'étoile Amérique.
Pour finir, citons à nouveau George Orwell : "Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l'accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l'apparence de la solidarité à un simple courant d'air."