06/05/2022 reseauinternational.net  4min #207570

 «Hitler avait du sang juif» : les commentaires de Lavrov suscitent l'ire d'Israël

De la géostratégie à la remise en cause de la perception du réel et de l'histoire officielle

par Strategika 51.

Selon des estimations concordantes, il y aurait près de 2000 personnes dont 400 « mercenaires » étrangers coincés à Azovstal. Cette proportion cosmopolite dans une unité militaire privée formée de radicaux et intégrée dans les forces armées ukrainiennes est énorme.

La diplomatie russe a rajouté une couche en évoquant la présence remarquée de « mercenaires » israéliens dans les unités paramilitaires les plus antisémites d'Ukraine. La présence de membres de l'IDF dans des unités radicales comme Kraken ou la milice du parti Sovobda « liberté » est confirmée sur le terrain.

Les Israéliens ont redoublé leurs livraisons d'armes, de munitions et de conseillers militaires à l'Ukraine et cherchent à engager une guerre totale contre la Russie sur ce territoire avec l'aide des autres pays de l'OTAN.

Des observateurs biélorusses redoutent l'éventualité d'un false flag britannique ou israélien utilisant une charge nucléaire de faible puissance ou une bombe sale au Donbass pour accuser Moscou d'avoir utilisé en premier l'arme nucléaire.

Washington ne cesse d'élargir la gamme des sanctions contre la Russie en adoptant un embargo pétrolier progressif, lequel nuira gravement à l'économie des pays de l'Union européenne. L'embargo pétrolier total est en général un casus belli pour n'importe quel État-nation, même dépourvu de moyens de défense.

Des sociétés allemandes tentent de contourner les sanctions à travers l'ouverture de comptes auprès de banques situées dans des pays tiers non membres de l'OTAN suscitant la colère du régime de Kiev. D'autres pays d'Europe tentent de trouver des voies alternatives pour échapper à un véritable piège mettant en péril leur stabilité en accusant en privé l'obsession de certains pays de l'OTAN à aggraver le conflit et le faire durer le plus longtemps possible.

L'implication de plus en plus manifeste du Mossad israélien dans l'assassinat d'oligarques russes pourtant opposés à Moscou et le rôle de premier plan qu'a joué le renseignement électronique israélien dans le ciblage de généraux russes tués sur le théâtre des opérations marquent un changement de la posture israélienne qui entretenait une ambiguïté pour se réserver le rôle de médiateur entre les acteurs agissant à l'ombre dans ce conflit.

Le fait que les dirigeants israéliens condamnent des « crimes de guerre » russes alors qu'ils sont les champions du monde toutes catégories en la matière confirme la radicalisation israélienne à l'égard de la Russie dès le moment où celle-ci a décidé de dévoiler une infime partie du jeu de dupes dans lequel excellent les stratèges israéliens et leurs soutiens.

Il y a quelques années, nous avons abordé une telle éventualité. Une modélisation d'un scénario de simulation basé sur des précédents historiques défavorables à la Russie aboutissait à un processus d'usure lent et complexe. Le réfèrent historique se situant à partir du règne et de l'assassinat du Tsar Alexandre II et les conséquences qu'il induit par la suite sur les relations entre le pouvoir d'État russe et les faux mouvements révolutionnaires anarchistes déguisant l'agitation proto-sioniste. C'est pour cette raison que des sources russes estiment qu'ils maîtrisent mieux que quiconque ce sujet et que Lavrov a probablement évité à son pays la « Une » célèbre d'un journal britannique paru en 1933 dans le cadre de la guerre hybride mais pas une implication militaire israélienne limitée en Europe orientale.

Une du Daily Express, « La Judée déclare la guerre à l'Allemagne », vendredi, 24 mars 1933.

Ce conflit devient donc extrêmement intéressant et même capital puisqu'il réunit non seulement tous les ingrédients d'une guerre mondiale déjà en cours dans ses aspects hybrides mais une remise en cause de façon radicale de la narration historique et de la perception du réel imposées après 1945. C'est un conflit disruptif au premier degré et aucun belligérant de ce conflit ne cache les objectifs poursuivis : Washington veut refonder sa superpuissance unipolaire et assurer un statu quo concernant le système financier mondial tandis que Moscou affirme, via le ministre Lavrov que sa guerre en Ukraine vise la fin de l'oppression occidentale et l'émergence d'un ordre multipolaire.

source :  Strategika 51

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