19/07/2023 7 articles francesoir.fr  6min #231387

L'accord sur le blé est « de facto terminé », la Russie exige la satisfaction de ses conditions pour le réintégrer

France-Soir

Moissonneuse batteuse œuvrant dans un champ de blé ukrainien.

Image par Игорь de pixabay.com

DÉSACCORD - Après plusieurs jours d'incertitude, la sentence est tombée : la Russie ne prolongera pas l'accord international sur le blé, qui a expiré ce lundi 17 juillet 2023. "L'accord de la mer Noire est de facto terminé", a déclaré le Kremlin. "Dès que la partie (des accords) concernant la Russie sera satisfaite, Moscou reviendra immédiatement à l'accord sur les céréales", a fait savoir le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Une décision prévisible compte tenu des déclarations du président Vladimir Poutine, samedi 15 juillet 2023, qui a souligné que les "obligations fixées dans le mémorandum Russie-ONU sur la levée des obstacles pour l'exportation des produits alimentaires et engrais russes ne sont toujours pas remplies".  

La Russie rejette, à travers cette décision, la proposition du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, de satisfaire une des conditions de Moscou, à savoir la reconnexion de la banque agricole russe au réseau international de paiement SWIFT, en échange du prolongement de l'accord sur le blé.

L'initiative céréalière de la mer Noire est un accord signé entre la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations unies pour permettre l'exportation des céréales de l'Ukraine, important exportateur mondial de tournesol, de maïs, de blé et d'orge. Les navires de guerre russes ont bloqué en février 2022 les ports ukrainiens et réquisitionné 20 millions de tonnes de céréales, provoquant une  hausse mondiale des prix des denrées alimentaires.

L'accord, signé le 22 juillet 2023, permettait à l'Ukraine de poursuivre ses exportations en échange d'un assouplissement des sanctions occidentales contre la Russie, particulièrement ses exportations d'engrais et les transactions financières de ses banques. Le traité a déjà été renouvelé à deux reprises, la seconde fois pour  60 jours au lieu de 120 jours.

Erdogan confiant, Poutine le désavoue

Recep Tayyip Erdogan exprimait pourtant sa confiance vendredi, en  annonçant que son homologue russe "est d'accord avec [lui]" pour l'extension de cet accord céréalier en mer Noire. "Nous nous préparons à accueillir Vladimir Poutine en août et nous sommes d'accord sur l'extension du corridor des céréales en mer Noire", a-t-il déclaré. Le chef de l'État turc a expliqué avoir échangé avec Vladimir Poutine sans préciser la date de cette discussion, espérant que la lettre transmise par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres au président russe pourrait "assurer la prolongation du corridor céréalier". 

Selon  Reuters, Guterres a effectivement proposé à Poutine de prolonger l'accord en échange de la connexion d'une filiale de la banque agricole russe, la Rosselkhozbank, au système de paiement international SWIFT. "L'objectif est de supprimer les obstacles affectant les transactions financières par le biais de la Banque agricole de Russie, une préoccupation majeure exprimée par la Fédération de Russie, et de permettre simultanément la poursuite du flux de céréales ukrainiennes à travers la mer Noire", a expliqué à la presse Stéphane Dujarric, le porte-parole de l'ONU.

C'est Vladimir Poutine qui a désavoué son homologue turc. Dans un entretien téléphonique avec Cyril Ramaphosa, président sud-africain, il a souligné que "les obligations fixées dans le mémorandum Russie-ONU sur la levée des obstacles pour l'exportation des produits alimentaires et engrais russes ne sont toujours pas remplies". La présidence russe poursuit dans un  communiqué : "Le principal objectif de l'accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n'est pas réalisé". 

La Russie ne voit "aucune raison" de prolonger l'accord

Des constats qui suffisent à Moscou pour ne pas prolonger le corridor céréalier, expiré lundi. "L'accord de la Mer noire est de facto terminé. Dès que la partie des accords concernant la Russie sera satisfaite, nous reviendrons immédiatement à l'accord", a indiqué Dmitri Peskov.

L'information est confirmée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. "La Russie a officiellement notifié les parties turque et ukrainienne, ainsi que le secrétariat des Nations unies, de son objection à l'extension de l'accord". 

La décision russe a rapidement fait réagir, Erdogan en premier. "Mon ministre des Affaires étrangères doit s'entretenir par téléphone (avec le ministre russe) et je parlerai à M. Poutine dès mon retour", a-t-il déclaré. La porte-parole adjointe du gouvernement allemand, Christiane Hoffmann, a exhorté Moscou à "ne pas faire supporter les conséquences de ce conflit aux plus pauvres de la planète". Londres a regretté une annonce "très décevante". La France a condamné la décision russe, exigeant de Moscou de "cesser son chantage sur la sécurité alimentaire mondiale". La présidente de la Commission européenne a regretté une "décision cynique" tandis que Washington  fustige un "acte de cruauté". 

Le 4 juillet, le Kremlin  déclarait déjà ne voir "aucune raison" de prolonger cet accord, en raison des entraves que subissent ses livraisons de produits agricoles. "La Russie a prolongé l'accord de manière répétée dans l'espoir de changements positifs. Cependant, ce que nous constatons désormais ne nous donne aucune raison d'accepter de maintenir le statu quo", a déclaré l'émissaire russe auprès des Nations unies, Gennady Gatilov. Une position réitérée jeudi. "Pas une seule des demandes russes" n'a été prise en compte, a renchéri Poutine."Nous allons réfléchir à ce que nous allons faire, nous avons encore quelques jours pour cela", a-il ajouté.

Si les exportations russes d'engrais et de produits agricoles ne sont pas soumises aux sanctions occidentales, l'exclusion de la Russie du réseau SWIFT, les restrictions sur les paiements et la logistique constituent des obstacles aux expéditions. C'est la banque américaine JPMorgan Chase & Co qui traite des paiements d'exportation de céréales russes, sur demande de l'ONU.

Les Nations unies ont également annoncé en mai 2023 travailler avec la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) pour créer une plateforme qui facilitera le traitement des transactions pour les exportations russes de céréales et d'engrais vers l'Afrique. "Nous travaillons avec Afreximbank et créons une plateforme qui permettra une diligence raisonnable plus agile avec les clients pour se conformer aux sanctions, tout en permettant les transactions de nourriture et d'engrais avec l'Afrique", a déclaré Rebeca Grynspan, responsable de la mise en œuvre de l'accord des Nations unies avec la Russie.

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Pas de «prolongation» de l'accord sur les céréales et Poutine a expliqué pourquoi

par Andrei Martyanov

Prévisible.

Comme on pouvait s'y attendre, Vladimir Poutine n'a pas été impressionné.

«Selon Poutine, la Russie a été «simplement forcée» de se retirer de l'accord sur les céréales : l'Occident continue de bloquer sa mise en œuvre en termes d'exportations agricoles russes, et a également, pour ne pas dire plus, trompé Moscou sur l'objectif principal des accords.

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Dès le début de l'accord céréalier, l'Occident n'a pas été disposé à aider les pays africains, a indiqué Sophia Tesfamariam, représentante permanente de l'Érythrée auprès de l'ONU.

«Ils n'ont pas été disposés à aider. L'Afrique est un prétexte très pratique pour tout ce qu'ils veulent faire. Dans le cas de l'accord céréalier, c'était un bon moyen d'accuser la Russie en utilisant les Africains», a-t-elle déclaré à l'agence russe Sputnik.

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La prolongation de l'accord par la Russie au cours des six derniers mois s'expliquait par plusieurs raisons politiques, mais au final, le mécontentement vis-à-vis d'autres participants l'a emporté. Il est très probable qu'il n'y ait pas de retour à la même configuration approuvée il y a un an. Si la question des exportations agricoles devait être à nouveau abordée, ce serait sur d'autres bases.

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Le 17 juillet, l'accord sur les céréales de la mer Noire a expiré et la Russie a décidé de ne pas le prolonger, étant donné que l'accord n'a jamais été mis en œuvre dans son intégralité par le collectif occidental.