Le porte-avions à propulsion nucléaire USS Abraham Lincoln, dans l'océan Atlantique, le 30 janvier 2019 (photo d'illustration).
Alors que «l'axe de la résistance», piloté par Téhéran, a promis une riposte à la mort de Fouad Chokr et d'Ismaël Haniyeh, les États-Unis envoient des renforts militaires dans la zone afin de soutenir leur allié israélien.
Selon un article du New-York Times (NYT) paru le 2 août, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a ordonné le même jour l'envoi «d'avions de combat et de navires de guerre lanceurs de missiles supplémentaires au Proche-Orient en réponse aux menaces de l'Iran et de ses mandataires».
Selon cette même source, les États-Unis vont ainsi envoyer «un escadron supplémentaire de chasseurs F-22» ainsi qu'«un nombre non spécifié de croiseurs et de destroyers supplémentaires [...] capables d'intercepter des missiles balistiques» et «si nécessaire» davantage de systèmes antiaériens.
Le porte-avions à propulsion nucléaire USS Abraham Lincoln va prendre la relève de l'USS Theodore Roosevelt, actuellement en opération dans le golfe persique, au large des côtes iraniennes.
De surcroît, certains navires présents à l'ouest de la méditerranée vont se rapprocher des côtes israéliennes. «Le secrétaire Austin a ordonné des ajustements à la posture militaire américaine destinés à améliorer la protection des forces américaines, à accroître le soutien à la défense d'Israël et à garantir que les États-Unis sont prêts à répondre à diverses éventualités», a déclaré Sabrina Singh, attachée de presse adjointe du Pentagone, dans un communiqué repris par le NYT.
Le Hezbollah et l'Iran promettent de répondre
L'article a également précisé que le Pentagone se préparait à une réponse conjointe des mouvements de «l'axe de la résistance», en provenance de l'Iran, de l'Irak avec les milices pro-iraniennes, du Liban avec le Hezbollah ou encore du Yémen avec les Houthis. En avril dernier, après le bombardement de l'annexe consulaire iranienne à Damas ayant tué un haut responsable des Pasdaran, Mohammad Reza Zahedi, Téhéran avait envoyé dans la nuit du 13 au 14 avril plus de 300 missiles et drones contre l'État hébreu, pour la plupart interceptés grâce à l'aide américaine, française, britannique et jordanienne. L'effort diplomatique de nombreux pays avait finalement calmé la situation qui risquait d'entraîner la région dans une escalade incontrôlable.
L'inquiétude de Washington avait été rapportée dès le 30 juillet par The Telegraph. Le quotidien britannique signalait alors que trois navires américains faisaient route vers les côtes du Proche-Orient : l'USS Wasp, l'USS New York et l'USS Oak Hill. Ces navires auraient à leur bord 2 200 militaires prêts à entreprendre une opération d'évacuation en cas d'escalade.
Suite aux assassinats de Fouad Chokr dans la banlieue sud de Beyrouth le 30 juillet et d'Ismaël Haniyeh dans le nord de Téhéran dans la nuit du 30 au 31 juillet, le Hezbollah et l'Iran ont promis de riposter. «Avec cet acte, le régime sioniste criminel et terroriste a préparé le terrain à un châtiment sévère pour lui-même, et nous considérons qu'il est de notre devoir de venger le sang qui a été versé sur le territoire de la République islamique d'Iran», a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique iranienne, dans un communiqué publié le 31 juillet par l'agence de presse officielle Irna.
De son côté, Hassan Nasrallah, secrétaire général du mouvement chiite libanais, a prévenu lors d'un discours le 1er août que «c'est à l'ennemi et ceux qui se tiennent derrière lui d'attendre maintenant».
Anticipant une riposte, Benjamin Netanyahou a indiqué qu'Israël était à un «niveau très élevé» de préparations pour n'importe quel scénario, «tant défensif qu'offensif», selon un communiqué de son bureau. «Nous ferons payer un prix très élevé pour tout acte d'agression contre nous», a également précisé le document.