© Mark Schiefelbein Source: AP
Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la célébration de la Journée nationale des anciens combattants, à Arlington, en Virginie, le 11 novembre (photo d'illustration).
Citant des responsables américains, le New York Times a rapporté ce 17 novembre que Joe Biden, à deux mois de la fin de son mandat, aurait donné son accord à Kiev pour l'emploi de missiles à longue portée fournis par les États-Unis pour frapper le territoire russe dans sa profondeur.
«L'autorisation donnée aux Ukrainiens d'utiliser des missiles à longue portée, connus sous le nom de systèmes de missiles tactiques de l'armée, ou ATACMS, est une réponse à la décision surprise de la Russie d'engager des troupes nord-coréennes dans le combat», a précisé le quotidien américain, citant ses sources.
Ces missiles semi-balistiques, pouvant être tirés par les lance-roquettes mutiples HIMARS, peuvent atteindre des cibles à plus de 300 kilomètres.
La Maison Blanche refuse de commenter
Bien que les responsables aient déclaré qu'ils ne s'attendent pas à ce que ce changement modifie fondamentalement le cours du conflit ukrainien, l'un des objectifs de ce changement de politique, ont-ils déclaré, est d'envoyer un message aux Nord-Coréens que leurs forces sont vulnérables et qu'ils ne devraient pas en envoyer davantage.
Contacté par Reuters, la Maison Blanche a refusé de commenter les informations concernant ce revirement du positionnement de Joe Biden qui, jusqu'à présent, avait refusé les demandes de Kiev. «Pour le moment, nous refusons de commenter», a répondu le service de presse du Pentagone à nos collègues de RT International.
L'emploi de missiles à longue portée occidentaux pour frapper en profondeur le territoire russe était réclamé par le régime de Zelensky depuis des mois. Au-delà des seuls Ukrainiens, plusieurs diplomaties européennes - en l'occurrence la France et la Grande-Bretagne - entendaient convaincre Biden de franchir ce cap pour les missiles SCALP avant son départ de la Maison Blanche, avait rapporté le 10 novembre The Telegraph.
Vers une escalade ? Les avertissements russes ignorés
La Russie a prévenu à plusieurs reprises qu'une telle autorisation serait considérée comme «une implication directe» des pays de l'OTAN dans le conflit en Ukraine, notamment en raison des moyens occidentaux que ces missiles nécessitent pour être opérés.
Mi-septembre, le président russe Vladimir Poutine a averti que cela «changerait considérablement l'essence et la nature même du conflit». «Cela signifiera que les pays de l'OTAN, les États-Unis et les pays européens sont en guerre contre la Russie», a-t-il précisé. Cette dernière sera alors contrainte de prendre des «décisions appropriées», toujours selon le chef de l'État russe.
Un avertissement réitéré, dans la foulée, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, par le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l'ONU Vassili Nebenzia. «Si la décision de lever les restrictions est prise, cela signifiera qu'à partir de ce moment, les pays de l'OTAN entreront directement en guerre avec la Russie», avait-il déclaré.