17/03/2011 info-palestine.net  4min #50877

 Bahrein : violente répression contre les manifestants

Sanglante répression au Bahrein

Le personnel hospitalier est débordé par l'afflux de manifestants blessés avec parmi eux, dans certains cas, des policiers en civil.

Al Jazeera

Le roi de Bahreïn a déclaré l'état d'urgence dans tout le pays pour une durée e trois mois. La police locale est désormais soutenus par 1000 soldats saoudiens, qui sont entrés dans le pays lundi après des semaines de mouvements politiques de contestation.

Parmi les personnes blessées dans des manifestations violentes dans les zones chiites de Bahreïn, se trouvent des policiers en civil, et les membres du personnel des hôpitaux sont débordés par l'afflux des blessés.

Le correspondant d'Al Jazeera a envoyé ce document à partir d'un hôpital de la capitale, Manama.

Arrestations

Plusieurs leaders de l'opposition et des militants ont été arrêtés à Bahreïn à la suite de la violente répression des manifestations anti-gouvernementales dans le petit royaume du Golfe.

Parmi les personnes arrêtées se trouvent Hassan Mushaima - revenu le mois dernier d'exil au Royaume-Uni après que les autorités de Bahreïn aient officiellement abandonné les charges contre lui - et Ibrahim Sharif, chef de la Société Politique Waad, un groupe comprenant principalement des membres laïques sunnites.

A aussi été arrêté jeudi matin Abdul Jalil al-Singace, un chef de file du mouvement Haq, qui a été emprisonné en août dernier mais puis libéré à la fin février dans le cadre de concessions faites par la famille royale Khalifa vis-à-vis des manifestants.

Selon le correspondant d'Al Jazeera, « une vague de répression est en cours ici contre les principaux porte-parole de l'opposition ».

« Des membres importants de l'opposition ont été arrêtés durant la nuit, dont certains militants de premier plan. Les soldats ont fait irruption dans les maisons de ces personnes tôt le matin et ont procédé à ces arrestations. »

Les arrestations ont été effectuées quelques heures après que les forces de répression se soient attaquées au rond-point Pearl dans le centre de la capitale et aient violemment dispersé les manifestants pro-démocratie qui y campaient.

Au moins six personnes, dont trois policiers, ont été tuées et plus de 1000 autres blessés dans des affrontements qui ont suivi l'attaque de mercredi.

Un couvre-feu a été imposé dans les zones de la ville à la suite de la répression.

Un médecin-chef de l'hôpital Salmaniya, le plus grand hôpital public du pays, a déclaré à Al Jazeera que « jeudi est un jour critique ».

« Plus de 100 membres du personnel médical sont incapables de sortir. Les soldats ne nous le permettrons pas. Nous sommes à court d'équipements et produits sensibles, tels que des équipements de stérilisation et des bonbonnes d'oxygène. »

Le coeur des manifestations

Le rond-point Pearl avait été le point central des manifestations anti-gouvernementales dans le Bahreïn. Les manifestants critiquent la discrimination et le manque de droits, et veulent des réformes politiques dans le royaume.

La répression de mercredi est intervenue deux jours seulement après que l'Arabie Saoudite ait envoyé ses troupes, et un jour après l'état d'urgence ait été déclaré à Bahreïn pour interdire les manifestations.

Des centaines de soldats envoyés par l'Arabie saoudite sont entrés dans Bahreïn lundi dans le cadre d'une nitiative du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) pour aider à protéger les installations du gouvernementales.

La répression a entraîné des critiques internationales, avec Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, avertissant que Bahreïn et ses alliés du CCG étaient « sur la mauvaise voie ».

Les pays voisins, l'Iran et l'Irak, ont également condamné la violence.

Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien, s'est prononcé contre l'intervention militaire et l'ayatollah Ali al-Sistani, le premier rang dignitaire religieux chiite en Irak, a appelé les autorités de Bahreïn à « cesser d'utiliser la violence contre les citoyens non armés », a déclaré son porte-parole Hamed al-Khafaf.

Notre correspondant a affirmé que la police, soutenue par l'armée, a attaqué les manifestants mercredi matin de tous les côtés et a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Les manifestants, bousculés par le nombre policiers, se sont retirés du rond-point. Vers 17 heures la zone était calme, bien que quelques personnes soient restées dans les rues. Un hélicoptère survolait le site.

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