Les forces de répression à Bahreïn ont expulsé violemment les manifestants pro-démocratie qui campaient au rond-point Pearl dans la capitale, Manama.
Al Jazeera
Tandis que des hélicoptères survolaient la scène, les troupes appuyées par des chars ont envahi le site de la protestation mercredi matin, selon les informations envoyées par un correspondant d'Al Jazeera.
De multiples explosions ont été entendues et de la fumée a été aperçue flottant sur le centre de Manama.
Notre correspondant a affirmé que la police, appuyée par l'armée, a attaqué les manifestants de tous les côtés et a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Les manifestants, bousculés par l'importance des forces de répression, se sont retirés du rond-point.
Des centaines de manifestants auraient subi des blessures. L'agence de nouvelles Reuters a déclaré que deux policiers auraient été tués dans l'attaque.
État d'urgence
L'attaque par les forces de répression intervient un jour après que l'état d'urgence ait été déclaré sur l'île, et au moins deux personnes ont été tuées dans des affrontements dans la banlieue chiite de Sitra à l'extérieur Manama.
Une ordonnance du roi « autorise le commandant des forces de défense de Bahreïn à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité du pays et ses citoyens, » proclame une déclaration lue à la télévision le mardi.
Des centaines de soldats envoyés d'Arabie Saoudite sont entrés dans Bahreïn lundi dans le cadre d'une initiative du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) pour aider à protéger les installations du gouvernementales dans un contexte d'escalade dans les protestations.
Au moins 500 manifestants campaient au rond-point Pearl
Il n'était pas immédiatement clair si la vaste opération répressive de mercredi impliquait les troupes saoudiennes.
Syed Al Alawi, un témoin, a déclaré à Al Jazeera que les troupes étaient stationnées autour de l'hôpital Salmania et ne permettaient pas des médecins et des infirmières d'y entrer.
Appellant à l'aide, Alawi, a déclaré : « Les troupes du CCG sont destinées à lutter contre des forces étrangères, et au lieu de cela elles s'attaquent à la population de Bahreïn. Quelle est notre faute ? Nous revendiquons nos droits légitimes... »
Au moins 500 manifestants campaient au rond-point Pearl.
Le petit royaume, à majorité dominante chiite a vu de nombreuses manifestations au cours des dernières semaines. Les manifestants protestent contre la discrimination et l'absence de droits, et exigent des réformes politiques.
L'arrivée de troupes étrangères fait suite à une demande des membres du CCG à Bahreïn.
Les Émirats arabes unis ont également envoyé près de 500 policiers à Bahreïn, selon Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, le ministre des Affaires étrangères des Emirats. Le Qatar, quant à lui, n'a pas exclu la possibilité d'y joindre ses troupes.
Sheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al-Thani, premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, a déclaré à Al Jazeera : « Il y a des responsabilités et des obligations communes aux pays du CCG ».
Préoccupation internationale
Les États-Unis, qui compte le Bahreïn et l'Arabie saoudite parmi leurs alliés, ont appelé à la retenu, mais se sont abstenu de dire s'ils soutenaient ou non le déploiement des troupes.
Hillary Clinton qui s'exprimait depuis l'Egypte, a déclaré que les Bahreïnites devaient « prendre des mesures maintenant » pour une résolution politique de la crise.
Pour sa part, l'Iran a mis en garde contre « les ingérences étrangères ».
« Les manifestations pacifiques à Bahreïn font partie des problèmes intérieurs à ce pays, et créer une atmosphère de peur et utiliser des forces militaires d'autres pays pour réprimer ceux qui revendiquent n'est pas la solution », a déclaré Hossein Amir Abdollahian, un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères.