Al Jazeera
Des tribunaux militaires, réunis à huit clos, ont condamné quatre hommes à mort pour le meurtre de policiers lors des manifestations, selon les dires des médias gouvernementaux.
Saeed Abdul Jalil Saeed (1) et Qassim Hasan Mattar Ahmed (5) font partie des condamnées à mort
Au Bahreïn, un tribunal militaire a condamné quatre manifestants chiites à mort et trois à des peines de prison à vie pour le meurtre de deux policiers lors des manifestations du mois dernier, selon les médias d'Etat.
Les verdicts de jeudi sont les premiers à faire suite aux manifestations contre la famille régnante du royaume qui ont commencé en février.
Les sept accusés ont été jugés à huis clos, pour soit-disant avoir tué avec préméditation des agents du gouvernement, ce qu'ont nié les avocats des accusés.
Un responsable de l'opposition chiite a identifié les personnes condamnées à mort comme étant Ali Abdullah Hasan, Qasim Hassan Mattar, Saeed Abdul Jalil Saeed, et Abdul Aziz Abdullah Ibrahim.
Il a déclaré à l'AFP que Issa Abdullah Kazem, Sadiq Ali Mahdi et Hussein Jaafar Abdul Karim ont été condamnés à la prison à vie.
Cheikh Ali Salman, président du Bahreïn Al Wefaq, le plus grand groupe chiite politique dans le pays, a déclaré à Al Jazeera que les peines n'étaient pas étayées par des preuves.
« Je persuadé que ces peines devraient être révisées et que la communauté internationale doit intervenir pour faire cesser cela », a-t-il dit.
Il a ajouté que la procédure était sans précédent » et que des points d'interrogation demeurent sur les conditions de vie imposées aux détenus.
Des responsables gouvernementaux ont déclaré que quatre policiers avaient été tués pendant les manifestations qui ont traversé le pays en février et mars, et au moins trois d'entre eux auraient été renversés par des voitures le 16 mars.
Des centaines de milliers d'opposants chiites du Bahreïn ont revendiqué plus de droits et de libertés face à la monarchie sunnite.
Les autorités ont arrêté des centaines d'opposants depuis que la loi martiale a été décrétée, le mois dernier, pour étouffer toute dissidence.
Mercredi, un responsable du Bahrein a déclaré que 405 détenus avaient été déférés devant les tribunaux militaires, et que 312 autres avaient été libérés.
« Soixante-deux cas pour les affaires pénales et 343 cas de délit ont été renvoyés devant les tribunaux de la sécurité nationale », a déclaré le cheikh Fawaz bin Mohammed Al-Khalifa, chef de l'Information Affairs Authority.
Il a prétendu que 312 détenus avaient été libérés, « certains pour des raisons de santé », et d'autres après que la période de leur détention ait été considérée comme suffisante.
Les autorités de Bahreïn ont fait l'objet de vives critiques des organisations internationales de défense des droits humains, à cause de la violente campagne de répression contre les opposants.
Plus tôt cette semaine, les États-Unis ont fait part de leurs inquiétudes [tardives et hypocrites - N.d.T] concernant le sort des détenus, en notant que certains sont morts en prison.
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