Bahrain Freedom Movement
Alors que la crise au Bahreïn s'aggrave, un tollé international s'amplifie contre le soutien américain et britannique à l'occupation saoudienne et au nettoyage ethnique en cours contre la population musulmane chiite.
Des centaines de personnes de l'opposition ont été arrêtées, certaines étant mortes ensuite sous la torture - Photo : Gallo/Getty
Washington et Londres ont accordé une légitimité à l'invasion et l'occupation par les Saoudiens qui veulent maintenant imposer au pays leur wahhabisme, lequel est directement lié à la culture du terrorisme et à l'extrémisme.
Quinze des 19 kamikazes qui ont attaqué le World Trade Center en 2001 étaient des Saoudiens formés dans des écoles musulmanes financées par la famille régnante Al Saoud.
Au cours des trois dernières semaines les Bahreïnites ont été attaqués par des milices portant cagoule et armés d'épées et de haches, rappelant les méthodes utilisées par les terroristes basés en Arabie saoudite qui avaient décapité des étrangers. Le dernier martyr, Sayyed Hameed Sayyed Mahfoodh, âgé de 57 ans et de la ville de Sarre, a été en partie décapité, sans doute par une épée.
Les images de ses blessures ont confirmé que les Saoudiens pourraient avoir été impliqués dans l'enlèvement et le meurtre, le mardi 5 avril. Sayyed Hameed été kidnappé alors qu'il se rendait dans un magasin proche. Son corps a été retrouvé le lendemain matin, avec des blessures graves infligées avec un couteau ou une épée.
Pendant ce temps la famille Al Khalifa a poursuivi ses actes criminels contre des Bahreïnites. Les descentes dans les maisons se font sur une base quotidienne, en particulier aux petites heures de la journée lorsque les gens sont endormis. Le 5 avril, la maison du docteur Abdul Jalil Al Singace, un membre éminent de l'opposition arrêté peu après l'invasion par l'Arabie saoudite, a été mise à sac et son contenu détruit.
Ces actes ont été condamnés par le Parlement européen qui a débattu des révolutions en cours dans le monde arabe. A la différence des Etats-Unis et du Royaume-Uni, les autres pays occidentaux semblent avoir moins de sympathie pour le terrorisme d'Etat pratiqué par la famille Al Khalifa contre les habitants bahreïnites. Même le prince héritier, qui était en mesure de se présenter faussement comme un réformiste, n'a pas pu résister à la tentation de tuer, de torturer et de mutiler des Bahreïnites.
Hier, il a prononcé un discours tout à fait creux à la télévision officielle, ne faisant que confirmer que plus d'attaques seraient lancées contre les libertés. Il a promis de persécuter ceux qui avaient exprimé leur opinion de manière pacifique au cours des manifestations de masse de ces dernières semaines. Contrairement aux apparitions précédentes, il est devenu encore plus belliciste, plus assoiffé de sang, content de son rôle de dictateur à la gâchette facile.
Ses commentaires ont été bénédiction en ce sens qu'il ne peut plus tromper personne lorsqu'il parle de dialogue.
Alors qu'un mouvement d'opinion favorable (à l'opposition) se développe à travers le monde, les Al Khalifa et leurs bailleurs de fonds saoudiens, américains et britanniques sont progressivement confrontés à des accusations graves, y compris de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité, d'exécutions extra-judiciaires, d'attaques contre les libertés civiles, de violations de la primauté du droit, de répression de toutes les libertés publiques et, le plus grave, de génocide.
Aujourd'hui, l'Apartheid est devenue la doctrine du régime. Les habitants musulmans chiites qui constituent plus de 70% de la population sont pris pour cible et se voient refuser les moyens de base pour la survie. Des centaines ont été licenciés de leur emploi, beaucoup plus privés de leurs salaires, et des centaines d'entre eux ont été emprisonnés et torturés. Les associations Human Rights Watch, Amnesty International et le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies s'intéressent de près à ce qui se passe à Bahreïn.
En même temps d'autres Bahreïnites ont été détenus pour avoir exprimé leur opinion. Ce matin, plusieurs maisons dans le village de Dair ont été perquisitionnées et plusieurs personnes ont été arrêtées. Parmi elles se trouvaient Musa Madan et Kamel Hassan Ta'an. Ali Nasser Harim a été aussi arrêté. D'autres arrestations ont eu lieu : Mohammad Hussain de la ville de Aali, Sayyed Noor Sayyed Al Jawad Wada'ei et Ali Ibrahim de Ma'amir. Deux jeunes garçons, Hassan et Hussein, les fils d'Abdul Amir Rahdi, de Ma'amir, ont été arrêtés et leur voiture confisquée.
Une femme de Bahreïn, Khadija Ali Ahmad Al Gazzaz, a été arrêté à l'un des points de contrôle quand elle a refusé d'être maltraitée par les soldats saoudiens. La FIFA (fédération internationale de football) se serait plaint de l'arrestation par les Al Khalifa de nombreux footballeurs dont Alaa et Mohammad Hubail.
Plus de 100 taxis ont été détruits ces derniers jours parce que leurs propriétaires avaient pris part à une manifestation le mois dernier.
Aujourd'hui, des manifestations ont eu lieu dans de nombreux pays en soutien aux Bahreïnites, y compris en Egypte, en Iran, au Yémen, en Irak, au Liban, et au Koweït. Les manifestants appelaient à mettre fin à l'occupation et à un changement de régime politique.