Par Hocine Chougui
L'auteur (photo ci-dessous) est écrivain, journaliste et doctorant en science politique - IEP de Lyon.
L'avenir du monde arabe est l'un des sujets de prospective les plus importants et les plus difficiles pour les spécialistes de ce domaine. Surtout à un moment où notre monde vit des ruptures et des mutations prévues de longue date par ces mêmes spécialistes. Les principales questions que se posent aujourd'hui les chercheurs et les spécialistes sont : « Quel est le rôle de l'"anarchie créatrice" dans le façonnement de l'avenir du monde arabe ? Comment évoluera cette partie du monde dans les dix prochaines années ? Sera-t-il "démocratique" ou "islamiste"..., plus uni ou plus divisé ? ». Ce qui est sûr, c'est qu'une partie de son avenir se joue en ce moment.
Comprendre l'« anarchie créatrice »
Pour comprendre la matrice idéologique de cette théorie nommée « anarchie créatrice », il convient de se référer en premier lieu à la Révolution française qui vit ériger en doctrines politiques des principes philosophiques que nous pouvons résumer par les slogans : « Liberté, Égalité, Fraternité ». En dépit de ses principes généreux, la Révolution française n'en fut pas moins génératrice d'effets secondaires néfastes, qui virent la mutation de la révolution en « anarchie totale », avec une instabilité politique. Cette phase d'incertitude chronique contribua à l'érosion puis à l'essoufflement du processus révolutionnaire aboutissant au Coup d'État du 18 Brumaire en 1799 et à l'affirmation d'une politique étrangère brutale. Cette politique étrangère, qui avait pour but exporter l'esprit révolutionnaire à travers l'Europe, se transforma rapidement une guerre de conquête faisant fi de la spécificité des pays dominés (1).
Comme son nom l'indique, l'anarchisme est une théorie politique visant à créer l'anarchie, c'est-à-dire « l'absence d'un maître, d'un souverain. » (2) En d'autres termes, l'anarchisme est une théorie politique qui vise à créer une société dans laquelle les individus sont amenés à vivre ensemble dans l'égalité la plus complète. Il ne doit exister nul contrôle hiérarchique - que ce soit le contrôle par l'État ou du capitalisme - car ils sont considéré comme nuisible à l'individu. (3)
Dans le domaine géostratégique, l'anarchie dite créatrice renvoie directement à la stratégie américaine - validée par les élites académiques et les décideurs politiques - pensée pour faire face aux problèmes posés par le monde arabe. Le terme approprié dans les études stratégiques est celui de « gestion des crises ». Avec des mécanismes et des moyens différents, la définition la plus simple de l'« anarchie créatrice » est « une situation politique ou humanitaire devant être stable après une période d'anarchie involontaire. » (4)
Le christianisme et sa vision messianique, pour certaines doctrines évangélistes, compose l'essentiel du substrat intellectuel de cette stratégie américaine. Ce terme se retrouve également dans la littérature ancienne de la franc-maçonnerie, comme l'a noté le chercheur américain Dan Brown (5). Le père David J. Fleming, de l'Église d'une communauté chrétienne située à Pittsburgh en Pennsylvanie, disait que « La Bible nous assure que l'univers a été créé à partir de l'anarchie et que le Seigneur a choisi l'anarchie pour créer l'univers, et malgré notre manque de connaissance, nous savons que l'anarchie est une étape importante dans le processus de création (...). »
Le fondateur de nouvelles approches en psychothérapie, Martin Gross, confirme que « l'anarchie est l'un des facteurs importants dans la formation et de la psychothérapie (...) la personne perd tous ses contrôles et ses lois, lorsque il accède au bord du l'anarchie, et il est alors possible de parler de miracles... il devient capable de créer une nouvelle identité, avec des valeurs et des concepts innovants et modernes, assistée par le développement de son environnement. » (6)
En 1942, l'économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) développa ce point théorique important de la situation anarchique des sociétés. Dans son célèbre ouvrage sur « Le capitalisme, le socialisme et la démocratie », il expose sa perception du fonctionnement du système capitaliste et les explications du socialisme pour la démocratie (7).
Malgré les divergences de vues sur le classement de l'ouvrage - entre sciences politiques, sciences économiques ou philosophie - et sur la classification de l'auteur - libéral, marxiste ou autre -, la popularité du ce livre et de son auteur vient de sa thèse principale : La « destruction créatrice » qui semble être dépassée après plus de soixante ans, ce qu'avait prévu Schumpeter.
Paul K. Feyerabend est certainement le dernier des philosophes post-positivistes des sciences. L'attitude avec laquelle il aborde la philosophie des sciences est assez originale et se trouve synthétisée dans la présentation de Contre la Méthode (1979) : « Le présent essai est écrit avec la conviction que l'anarchisme, tout en n'étant peut-être pas la philosophie politique la plus attrayante, est certainement un excellent remède pour l'épistémologie et pour la philosophie des sciences. » Pour lui, la raison de cette conviction est facile à trouver : « L'histoire en général, et plus particulièrement l'histoire des révolutions, est toujours plus riche de contenu, plus variée, plus multiforme, plus vivante, plus ingénieuse, que ne le pensent les meilleurs historiens et les meilleurs méthodologues. » (8)
Dans le sens politique actuel, Michael Ledeen (9) utilise ce terme pour la première fois en 2003 dans un essai remarqué paru dans la National Review Online. Dans cet essai, il affirme que : « La destruction créatrice est notre plus grande vertu. Nous la faisons automatiquement (...) le temps est venu une nouvelle fois d'exporter la révolution démocratique. » (10) Selon lui, l'Irak, l'Iran et la Syrie sont les principales nations où devrait se produire cette « destruction créatrice ».
Le processus par lequel cette « destruction créatrice » devrait être accomplie est nécessairement violent, et correspond à la « guerre totale », qui fut définie par Carl Von Clausewitz dans De la Guerre. (11)
Dans un discours prononcé pour le forum politique du JINSA (l'Institut Juif pour les Affaires de Sécurité Nationale), à Washington, Michael Ledeen a déclaré : « Le temps de la diplomatie arrive à son terme ; le temps est venu pour un Iran libre, une Syrie libre et un Liban libre. » (12) Le projet de bouleversement complet dans le « grand Moyen-Orient », lancé par Ledeen, reposait sur l'idée qu'il fallait faire la promotion du libéralisme politique conjugué à des réformes économiques et sociales dans les pays de la région ; cela en s'inspirant des deux soubassements de la stratégie de J. Schumpeter : la démolition et la reconstruction.
Entre l'idée et la planification
Ces stratèges se référaient aux « révolutions colorés » de Géorgie et d'Ukraine, où les manifestants adoptèrent comme symbole de leur mouvement une couleur ou une fleur. Le succès de ces manifestations résida avant tout dans la menace de recours à la force par les États-Unis. Ces deux événements sont capitaux pour comprendre la véritable transformation de la politique étrangère américaine, qui est passée de la phase du « double endiguement » (13) durant la guerre froide à une stratégie d'américanisation du monde par la force. Cela passe obligatoirement par des changements de régimes politiques et une modification des frontières géographiques. Ces bouleversements sont rendu possible l'« anarchie créatrice », qui peut, si nécessaire, se traduire par une occupation directe en l'absence de stratégies de dissuasion.
La théorie américaine de l'« anarchie créatrice » est basée sur ce que Samuel Huntington a appelé « l'écart de stabilité ». (14) L'élargissement de l'écart, conduit à la frustration et au ressentiment dans la société. Cela sape la stabilité politique surtout s'il y a un manque de liberté sociale et économique, et si les institutions politiques ne disposent pas des capacités et des moyens d'adaptations permettant de satisfaire ce ressentiment, qui peut rapidement évoluer en demandes politiques pressantes et parfois inattendu. Les institutions politiques d'un régime mettent en place des réformes en élargissant la participation politique qui doit désormais être effective, ceci constituant le cadre légal et normatif en réponse à ces demandes. (15)
Si ces institutions sont régies par les perspectives unilatérales, il sera difficile de répondre à toutes les demandes, et l'anarchie prendra le pas. Huntington estime que cela conduira in fine à remplacer les règles du jeu et les joueurs.
Certains analystes et chercheurs prétendent que l'« anarchie créatrice » trouve ses origines théoriques dans la pensée de deux grandes écoles américaines :
- La première a pour chef de file Francis Fukuyama. Dans son ouvrage intitulé La Fin de l'histoire, (16) le monde est divisé en deux. D'un côté, une partie du monde est plongée dans les bouleversements historiques et les guerres, et n'a pas rejoint le modèle démocratique américain et occidental. De l'autre, un monde, celui de l'après-historique, qui est le monde libéral et démocratique suivant strictement le modèle américain et occidental. Il estime que les facteurs du nationalisme, de la religion et des structures sociales sont les principaux obstacles à la démocratie.
- La deuxième école est incarnée par S. Huntington, l'auteur du célèbre Choc des civilisations, pour qui les conflits et les divisions dans le monde seront d'ordre culturel et civilisationnel. Selon lui, « les lignes de démarcation entre les civilisations seront les lignes de combat dans le futur. »
Malgré certaines contradictions, ces deux écoles s'accordent sur la nécessité de construire un nouvel ordre mondial dirigé par les États-Unis dans lequel la civilisation islamique aurait supplanté le communisme comme entité ennemie de la culture et des valeurs de la civilisation occidentale.
Professeur au Naval War College des États-Unis et un des intervenants les plus importants au Pentagone, Thomas Barnett fut l'un des premiers chercheurs à développer la théorie de l'« anarchie créatrice ». Pour lui le monde est divisé en deux grandes catégories : le « coeur fonctionnel » et la « poche non intégrée ».
Le « coeur fonctionnel » comprend l'espace mondialisé : la majeure partie de l'Europe, l'Amérique du Nord, une grande partie de l'Amérique du Sud, l'Australie, le Japon et l'Afrique du Sud ainsi que de nouveaux venus dans l'univers de la mondialisation et du commerce mondial, c'est-à-dire la Russie, la Chine ou l'Inde (17). Il compte quelque quatre milliards d'habitants. Il est régi par des règles minimalistes - précisant ce qu'il ne faut pas faire mais non ce qu'il faut faire - et par la règle du droit qui permet le commerce, les investissements et la croissance économique (18). Dans le « coeur fonctionnel » règne donc une paix kantienne et les gouvernements sont stables, même s'ils ne sont pas toujours libres.
La « poche non intégrée » représente le « trou d'ozone » de la mondialisation, caractérisé par l'absence de commerce, d'investissements et de croissance économique, c'est-à-dire l'absence d'interconnectivité (19). Or cette poche essentiellement sans loi ni droit compte deux milliards de personnes vivant dans les zones les plus pauvres et les plus instables de la planète : les Balkans, le Moyen-Orient, l'Asie du Centre et du Sud-est, presque toute l'Afrique et les régions anarchiques des Amériques, notamment Haïti et la Colombie. La guerre y est souvent asymétrique et non traditionnelle, surtout lorsque les États-Unis interviennent. Elle est causée par l'incurie des États et par des crises humanitaires. C'est le vivier d'al-Qaïda. Les gouvernements sont souvent instables ou héréditaires, et une petite élite profite du peu de richesses du pays, qu'il s'agisse du pétrole ou des métaux précieux. L'éducation est limitées et les femmes sont souvent marginalisées et laissées pour compte. C'est un univers hobbesien, sans loi ni stabilité. (20)
Par conséquent, les principaux pays du « coeur fonctionnel » doivent travailler à diminuer l'écart les séparant des pays de la « poche non intégrée ». Les relations diplomatiques avec les pays du Moyen-Orient ne sont plus viables car les régimes arabes, après la chute de l'Irak, ne menacent plus la sécurité des Etats-Unis. Les menaces réelles pour la sécurité américaine sont la relation inégale entre les gouvernants et les gouvernés dans les pays arabes (21). Barnett conclut sa théorie, l'« anarchie créatrice » en expliquant la nécessité de l'intervention d'une force extérieure pour contrôler la situation et reconstruire les pays de la« poche non intégrée ». Afin de légitimer les interventions états-uniennes à venir, il explique : « Nous sommes le seul pays qui peut changer la région. » La thèse centrale de Barnett est que le renforcement de la sécurité dans le « coeur fonctionnel » est tributaire du rétrécissement de la « poche non intégrée » et du resserrement des liens entre les deux univers.
Les mécanismes de l'« anarchie créatrice »
Les théoriciens de cette thèse croyaient que l'anarchie et l'instabilité mèneraient inévitablement à la construction d'un nouveau système politique garantissant la sécurité, la prospérité et la liberté. Cette stratégie est semblable à un électrochoc.
L'une des principales références de la politique étrangère américaine concernant le monde arabe est Nathan Sharansky, auteur de La cause de la démocratie, qui s'appuie sur ce concept d'« anarchie créatrice ». Cet ancien dissident soviétique, qui occupa un poste de ministre dans le gouvernement d'Ariel Sharon, a été lu et approuvé par George W. Bush et les membres de son administration comme Condoleezza Rice. Sharansky développe l'idée que l'Islam est vecteur de « terrorisme », ne menaçant pas seulement Israël, mais tout le monde occidental. Sharansky postule que l'éradication du « terrorisme » ne peut se faire qu'en combinant deux volets : un premier volet sécuritaire fondé sur un recours nécessaire à la force avec une politique d'assèchement des ressources finançant le « terrorisme » ; un deuxième volet prévoyant de s'attaquer aux causes profondes générant le terrorisme en remettant directement en cause la politique des régimes arabes autoritaires et corrompus propageant une « culture de la haine ». En cela la proposition de Sharansky complète la célèbre thèse de Huntington car ils affirment toutes deux que l'Islam a remplacé le danger communiste comme ennemi de la civilisation occidentale.
La thèse centrale de cette théorie est que la stabilité dans le monde arabe incarne un obstacle majeur au progrès des intérêts américains dans la région. Les États-Unis et l'Occident doivent impérativement adopter une série de mesures et de procédures visant à assurer la réalisation de cette vision. Celle-ci a pour objectif de contrôler et dominer le monde arabe, caractérisé, selon cette théorie, comme un monde secrétant des idées hostiles, tout en étant riche en pétrole. Cela crée une menace directe pour les intérêts occidentaux.
Pour répondre à cette menace, Robert Satloff (22) propose l'exclusion des termes « arabes » et « monde musulman » du dictionnaire diplomatique américain. Il appelle à traiter le monde arabe à travers une approche spécifique à chaque pays. La lutte contre le « fondamentalisme islamique » doit constituer un axe prioritaire et commun à tous ces pays.
Le chercheur américain Michael Mc Phail a écrit que les États-Unis ne pouvaient plus maintenir le statu quo actuel. Ils doivent procéder à un changement rapide qui ne peut être que de nature agressive. Dans cette configuration, l'ennemi qui est essentiellement l'idéologie du « totalitarisme islamique », doit être détruit. Mc Phail appelle l'Occident à utiliser la force militaire pour changer les régimes arabes, comme cela fut le cas en Afghanistan, en Irak ou en Libye, et à adopter une politique de dissuasion et de menace par la force. Cela doit se traduire par une instabilité dans un monde arabe marqué par des tensions communautaire et confessionnelles de plus en plus graves, instrumentalisées pour créer l'anarchie, comme c'est le cas dans plusieurs pays arabes comme l'Égypte, la Tunisie, le Yémen, la Syrie, le Liban.
L'utilisation du terme « créatrice » comme adjectif de « l'anarchie » montre que les stratèges veulent créer un certain type d'anarchie et non pas l'anarchie dans sa forme absolue. Dans cette approche, il y a une violation de la logique et du paradoxe scientifique, l'anarchie n'est pas décrite comme créatrice car elle est destructrice et contre-productive. Dans cette optique, l'anarchie n'est pas un but, mais juste une étape transitoire de l'état temporaire à l'état permanent idéale. Cependant, l'objectif de la nouvelle stratégie américaine est complexe, car il est difficile, voire même impossible, de soumettre la communauté arabe et musulmane, dans les dix ans à venir, à ce processus de l'« anarchie créatrice », conformément à ce que voudraient certains théoriciens. D'ailleurs, Zbigniew Brezinski affirme que « Le changement dans le Moyen-Orient sera beaucoup plus complexe que la reconstitution de l'Europe après les deux guerres mondiales. La reconstitution sociale reste plus simple que le changement social. Il est donc nécessaire de traiter les traditions islamiques, les croyances religieuses et les habitudes culturelles par la patience et le respect, avant de dire que le temps est venu pour la démocratie au Moyen-Orient. »
L'anarchie n'est pas et ne sera pas « créatrice » ou « constructive », sauf si elle est destinée à servir les intérêts des États-Unis. Cette vision du monde équivaut à la morale d'un proverbe arabe affirmant que « La perte d'un homme est l'intérêt d'un autre ».
Notes de lecture :(1) Daniel Guérin, Anarchism: From Theory to Practice, October 2009. Texte en anglais, format PDF.
(2) PJ Proudhon, What is Property? : An Inquiry into the Principle of Right and of Government, 1995, p. 264
(3) Daniel Guérin, ibid
(4) Jeff Draughn, Between Anarchism and Libertarianism: Defining a New Movement, Spunk Library, 2002, p.25
(5) Greg Taylor, Le code Dan Brown pour comprendre la clé de Salomon, Editeur Guy Tredaniel, 2006
(6) Martin Gross, Les Psychocrates, éd. Robbert Laffont, 2001, pp67-71
(7) Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie (Traduction française, 1942), document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, Les classiques des sciences sociales, la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec, 2002
(8) Paul Feyerabend, Contre la méthode, éd. Seuil, paris, 1988. Pour savoir plus: Paul Feyerabend, L'anarchisme épistémologique, traduit de l'anglais par Baudouin Jurdant - Alliage, numéro 28, 1996
(9) Ledeen est un chercheur à l'American Enterprise Institute (AEI), titulaire de doctorats en Histoire et en Philosophie de l'Université du Wisconsin. Il est un ancien employé du Pentagone, du Département d'État et du Conseil de Sécurité Nationale (NSC).
(10) Michael Ledeen, The Temperature Rises, National Review Online, le 12 November 2002
(11) William O. Beeman, Qui est Michael Ledeen ?, traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-François Goulon, Pacific News Service, le 8 mai 2003
(12) Michael Ledeen, Iran: Back the freedom fighters ,
Jewish World Review, le 24 juin 2003
(13) Endiguement (Containment) : Politique étrangère d' « endiguement », annoncée en 1947 par le président Truman. Elle tend à enrayer l'expansion soviétique dans le monde par une politique de fermeté et par une aide économique accordée aux pays menacés par le communisme. Elle fut formulée par George Kennan en 1947, dans un article publié dans Foreign Affairs : « Le principal élément de toute politique des États-Unis vis-à-vis de l'URSS doit être un endiguement des tendances expansives de la Russie, à long terme, avec patience, mais fermeté et vigilance.» (Questions Internationales).
(14) Mohamed Moro, Le choc des civilisations et la quatrième guerre mondiale, Alexandria, Egypte, 2002 (en arabe)
(15) Samuel Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob, 2000
(16) Francis Fukuyama, La Fin de l'histoire et le dernier homme, éd. Flammarion, 1993
(17) Thomas P. M. Bamett, The pentagon's new map: War and peace in the twenty-first century, G.P. Putnam's Sons, New York, 2004, p.23
(18) Ibid, p.38
(19) Critique de livre : The pentagon's new map: War and peace in the twenty-first century, compte-rendu du Major Ian P.Rutherford, 2008, Journal DND.ca
(20) Ibid.
(21) Thomas P. M. Bamett, op. cit. p. 130
(22) Robert Satloff est le directeur exécutif de "Washington for Near East Policy", un centre d'études proche des positions israéliennes, l'un des leaders de l'anarchie créatrice, et qui est un grand fan des idées de Bernard Lewis.