Interrogé par les Echos, le patron de Cisco France estime que le projet de loi Renseignement est un texte "équilibré" entre la sécurité et la vie privée, mais demande à "faire attention" aux craintes qui pourraient rejaillir sur l'économie numérique.
Si l'on a beaucoup entendu les voix contre le projet de loi sur le renseignement depuis la présentation du texte en mars dernier, les voix pour se font beaucoup plus discrètes dans les médias. Il est donc notable que Robert Vassoyan, le directeur général de Cisco, ait choisi de défendre le projet de loi français dans une interview donnée aux Echos.
"Ce n'est pas un sujet simple, cette loi sur le renseignement. Vous savez, tout le monde veut de la liberté, veut que les données soient protégées, que ce soit les individus ou les entreprises. Mais en même temps, on veut plus de sécurité. Et nous, on est bien placé à Cisco pour savoir que pour avoir de la sécurité contre les cyberattaques, contre le terrorisme,... il faut pouvoir surveiller les réseaux de manière permanente", explique-t-il en préambule.
"Le défi pour les pays démocratiques, c'est de trouver cet équilibre entre assurer la liberté et sécuriser. Moi, mon sentiment sur cette loi, c'est qu'elle a trouvé le bon équilibre, avec l'encadrement législatif, l'encadrement technique qui permet notamment d'assurer l'anonymat".
"ON VA VOIR COMMENT COLLABORER"
"Par contre, si l'ensemble des acteurs de la chaîne se posent des questions, il faut quand même faire attention. Il faut pas qu'on perde cet élément essentiel pour notre économie, qui est la confiance".
Donc trouve-t-il que la loi est équilibrée, ou dit-il que la loi est équilibrée pour rassurer ses clients, comme l'a fait OVH ? "Moi je trouve que cette loi va dans le bon sens. Il faut la mettre en oeuvre. Par contre, il faut vraiment, vraiment s'assurer de rester dans le dialogue de manière à ce que l'ensemble des acteurs y adhèrent".
Maline, la journaliste Neila Beyler demande à Robert Vassoyan de préciser : "Comment l'Etat va vous solliciter ?".
Très visiblement embarrassé par la question, le directeur de Cisco France répond par un "on verra" et se racle la gorge. "C'est pas comme ça que ça va être opéré, on va fournir les solutions technologiques permettant de sécuriser les réseaux, on va voir comment collaborer".