La journée du 7 octobre est passée au scalpel par David Sheen, journaliste indépendant originaire du Canada qui vit désormais en Israël (et qui a travaillé pour le quotidien Haaretz).
Nous reproduisons le début de ce dossier de 24 pages traduit par Pourlapalestine.be (Charleroi), et produisons le lien pour une lecture de l'article intégral.
« Quand les forces israéliennes ont repris les territoires temporairement occupés par le Hamas un peu plus tôt ce jour-là, le commandant de l'unité nationale de secours du Commandement du Front intérieur de l'armée israélienne, le colonel Golan Vach, a dirigé la récupération des cadavres dans la région, qui s'étendait sur plusieurs centaines de kilomètres carrés. Une semaine plus tard, Vach se mettait à affirmer que les guerriers du Hamas avaient brutalement exécuté « huit bébés » dans une seule maison du kibboutz de Be'eri.
« Ils s'étaient concentrés là et ils les avaient tués, puis les avaient brûlés », avait expliqué Vach à un parterre de journalistes le 14 octobre, montrant de la main ce qui restait d'une fenêtre dans le living calciné de Pessi Cohen, une résidente du kibboutz.
Toutefois, selon les deux seules captives à avoir survécu au bain de sang, un total de 13 civils étaient morts, à la maison de Cohen, y compris Cohen elle-même, mais il n'y avait parmi les morts ni de bébés ni d'enfants en bas âge.
Toutes ces personnes étaient d'âge moyen, voire plus âgées, hormis deux jumeaux adolescents pris en otage à la maison d'à côté. Aucun des 13 civils tués n'a été exécuté et seul l'un d'entre eux a été tué à coup sûr par les combattants du Hamas, qui ont conquis le kibboutz maison par maison le matin du 7 octobre, déclarent les survivants. Les 12 autres ont été tués quelques heures plus tard, lors de la contre-offensive israélienne en vue de reconquérir le territoire.
Israël tue ses propres ressortissants : la directive Hannibal
Une enquête effectuée en décembre par le journal israélien Yedioth Ahronoth a révélé qu'Israël avait appliqué une version de sa directive Hannibal contre ses propres civils capturés le 7 octobre. Bien que l'application par Israël de la directive Hannibal ait été répandue le 7 octobre, son utilisation à la maison des Cohen ressort du fait qu'un plus grand nombre de captifs ont été tués là que dans toute autre structure le même jour. Un officier supérieur israélien a qualifié les actions de « Hannibal a un degré exponentiel ».
Et, au contraire d'autres captifs israéliens qui ont été tués en route vers Gaza, ces 12 civils se trouvaient à Be'eri, à des kilomètres de l'enclave et juste à quelques centaines de mètres de l'entrée du kibboutz, où des centaines de soldats israéliens lourdement armés étaient stationnés en attendant des ordres.
En février, à la suite d'une campagne lancée par des proches des civils tués à la maison des Cohen, l'armée israélienne a ouvert une enquête autour de l'incident et la démolition de la maison a été reportée tout le temps qu'a duré l'enquête proprement dite.
En mars, l'armée a nié que ses officiers avaient sciemment tué des captifs dans la maison des Cohen. Mais, fin décembre, l'officier supérieur qui dirigeait la reconquête du kibboutz par Israël - le commandant de la 9e Division d'Infanterie et à l'époque commandant en attente de la Division Gaza, le brigadier général Barak Hiram - admettait dans les colonnes du New York Times qu'il avait commandé à un char israélien de tirer des obus sur la maison, bien qu'il ait su qu'il y avait toujours des captifs israéliens vivants à l'intérieur.
Lire la suite de ce document sur : charleroi-pourlapalestine.be
CAPJPO-Europalestine