Indignés par la décision du gouvernement de taxer des applications de messagerie instantanée, des milliers de Libanais sont descendus dans les rues de plusieurs villes. Ce mouvement de protestation intervient dans un contexte économique morose.
Des milliers de Libanais ont pris part ce 17 octobre à des rassemblements improvisés dans les rues de leur capitale, Beyrouth, ainsi que dans d'autres villes du pays, afin de protester contre la décision du gouvernement de taxer des applications de messagerie instantanée telles que WhatsApp, Skype ou Viber. Dans la soirée, le ministre libanais des Télécoms, Mohammad Choucair, a finalement annoncé que le gouvernement renonçait à cette taxe.
«Le Premier ministre Saad Hariri m'a demandé de retirer la décision d'imposer une taxe de 20 centimes sur (les appels) WhatsApp», a ainsi annoncé le ministre à la chaîne MTV, selon L'Orient le jour. Plus tôt, le ministre libanais de l'Information, Jamal Jarrah, avait expliqué que les utilisateurs desdites applications seraient facturés 20 centimes de dollar (18 centimes d'euro) pour chaque appel effectué. Selon le responsable, cette nouvelle taxation permettrait à l'Etat libanais d'engranger 200 millions de dollars par an.
Un budget d'austérité pour 2019
Comme le rapporte l'Agence nationale d'information (ANI), le gouvernement avait approuvé la veille une hausse des taxes sur le tabac. Ces mesures impopulaires s'inscrivent en droite ligne du vote, en juillet dernier par le Parlement, d'un budget d'austérité pour l'année 2019 et dont l'objectif affiché est de faire reculer le déficit de quatre points. A Beyrouth, de nombreux habitants se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Certains ont brandi des drapeaux libanais et chanté l'hymne national pendant que d'autres réclamaient «la chute du régime».
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D'après des correspondants de l'AFP et de l'Agence de presse nationale (ANI), certains manifestants auraient incendié des poubelles et des pneus, bloquant ainsi certains axes.
Ces manifestations interviennent dans un contexte économique morose. Le pays doit notamment faire face à la dégradation de son économie en raison d'un contexte régional instable marqué par le conflit syrien. A titre d'exemple, la dette publique atteint 86 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB.
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