AA/Tunis
Quelque 1500 personnes étaient rassemblées samedi en milieu de matinée sur l'avenue des Champs-Elysées pour l'acte 4 de la mobilisation des "Gilets jaunes", ont rapporté des média locaux.
Samedi vers 9h40, déjà 343 personnes avaient été interpellées, a indiqué la préfecture de police essentiellement pour "participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction". A 7h30, 32 personnes avaient par ailleurs été placées en garde à vue, rapporte la radio "franceinfo".
Et de rappeler qu'à la même heure samedi 1er décembre, seulement deux personnes avaient été interpellées, mais les heurts avaient déjà éclaté place de l'Etoile entre des manifestants cherchant à forcer les points de contrôle et les forces de l'ordre.
Alors que de nombreux incidents avaient émaillé la mobilisation parisienne samedi dernier, l'exécutif s'attend cette fois à une journée encore plus violente, souligne la même source.
La présidence de la République avait exprimé mercredi ses craintes d'une mobilisation violente, avec "un noyau dur de plusieurs milliers de personnes" qui viendraient à Paris "pour casser et pour tuer".
Le ministère de l'Intérieur s'est dit, de son côté, être "préoccupé", note la radio française, ajoutant que "les menaces sont prises au sérieux" par la place Beauvau.
D'ailleurs d'importants moyens de sécurité ont été déployés samedi au niveau des différentes points de rassemblement, selon "franceinfo".
Alors que 65 000 membres des forces de l'ordre, dont 5 000 à Paris, avaient été déployés samedi 1er décembre, Edouard Philippe a annoncé que plus de 89 000 membres des forces de l'ordre seraient mobilisés ce samedi en France, dont 8 000 dans la capitale, rapporte la même source, ajoutant qu'une "douzaine de véhicules blindés" de la gendarmerie doivent par ailleurs être utilisés à Paris.
Face à la menace, les commerces situés dans le quartier des Champs-Elysées, à Paris, ont barricadé dès vendredi leurs devantures. Et la plupart resteront fermés samedi, tout comme les "grands magasins" du boulevard Haussmann, ainsi que de nombreux lieux culturels et touristiques, comme la tour Eiffel, l'Arc de triomphe, les musées du Louvre et d'Orsay ou le Grand Palais, toujours selon "franceinfo".
Par ailleurs, et à la demande de la préfecture de police, pas moins de 45 stations de métro et de RER resteront fermées au public. Le périphérique parisien devrait également être très perturbé, certains "gilets jaunes" ayant appelé à s'y rendre.
Une cellule de crise se tenait samedi matin eu ministère de l'Intérieur en présence du Premier ministre Edouard Philippe et du ministre de l'intérieur, Christophe Castaner.
Le président Emmanuel Macron devra quant à lui s'exprimer en "début de semaine prochaine", avait annoncé vendredi le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.
Le mouvement des "gilets jaunes", lancé depuis la mi-novembre sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix des carburants, a rapidement évolué et les revendications se sont étendues au pouvoir d'achat et aux salaires.
Des politiciens ont même réclamé la démission du président Emmanuel Macron, d'autres ont revendiqué la tenue d'un référendum, et d'autres ont appelé à la dissolution du parlement.
De grandes marches ont été organisés à Paris les samedi 17 et 24 novembre et le 1er décembre. Ces marches ont été émaillées de vives violences, touchant des commerces, des monuments historiques, des véhicules et des immeubles.
Déjà 4 personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations et des centaines d'autres ont été blessées.