© ludovic MARIN Source: AFP
Selon une enquête Harris Interactive/agence Epoka, les deux tiers des personnes interrogées n'ont pas trouvé Emmanuel Macron convaincant lors de sa conférence de presse, jugeant qu'il n'a pas répondu à leurs attentes.
Pas de référendum d'initiative citoyenne en toutes matières, pas de reconnaissance du vote blanc, une introduction très limitée de la proportionnelle : censé répondre à la crise démocratique que traverse le pays et qui s'exprime à travers les Gilets jaunes, Emmanuel Macron n'a pas convaincu lors de sa conférence de presse le 25 avril.
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C'est en tout cas ce que montre un sondage Harris Interactive/agence Epoka réalisé pour LCI, RTL et LeFigaro. Sur les 807 personnes interrogées, seules 7% l'ont trouvé «très convaincant» et 30% «convaincant». La grande majorité (63%) n'a pas été satisfait de cette intervention qui devait définir les grandes lignes de l'acte 2 de son quinquennat.
Dans le détails, les mesures touchant au temps de travail ont été les plus mal reçues. Ainsi, 65% des sondés se sont prononcés contre l'augmentation du temps de travail voulue par le chef de l'Etat. Une mesure par ailleurs justifiée par Emmanuel Macron en affirmant que les Français travaillaient moins que leurs voisins européens, ce qui est factuellement faux selon les chiffres même d'Eurostat (l'agence statistique officielle de la Commission européenne). 58% des personnes interrogées sont en outre contre l'allongement de la durée de cotisation pour avoir une retraite à taux plein. Et concernant la suppression de l'ISF, mesure emblématique de son quinquennat, 59% pensent que l'annonce de son non rétablissement est «une mauvaise chose».
En revanche, plusieurs annonces - à caractère social - ont recueilli l'adhésion des Français. L'absence de fermetures d'écoles et d'hôpitaux jusqu'en 2022 sans accord du maire de la commune (86%), la réindexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l'inflation (84%), la baisse de l'impôt sur le revenu (83%) ont ainsi été plébiscitées. Autre signe marquant, le possible abandon par Emmanuel Macron d'une de ses promesses de campagne, la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, a été approuvé par 65% des sondés.
Mais ces mesures ne répondent pas à la crise et ne marquent pas le virage annoncé par Emmanuel Macron pour les Français : seuls 39% d'entre eux estiment que les mesures proposées constituent une modification importante de la politique menée depuis mai 2017. 65% soutiennent qu'elles ne répondent pas à leurs attentes. Et que le président ne se berce pas d'illusions, 80% des sondés estiment que le mouvement des Gilets jaunes va se poursuivre.
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