© KENZO TRIBOUILLARD Source: AFP
Guy Mettan, député au parlement genevois, a déposé le 27 mai un projet de résolution visant à proscrire la vente de LBD à la France. L'arme de fabrication suisse a été souvent accusée d'avoir infligé de graves blessures chez les manifestants.
La polémique autour de l'utilisation par les forces de l'ordre françaises de lanceur de balle de défense s'invite dans le débat suisse. Le 27 mai, un projet de résolution visant à interdire l'exportation de cette arme fabriquée par l'entreprise bernoise Brügger & Thomet, a été déposé par Guy Mettan, député de centre droit au Parlement genevois. «Des Gilets jaunes sont venus se plaindre au Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU à cause de l'usage du LBD», explique le député suisse cité par Le Point. «Je me suis dit que ce n'était pas logique qu'une entreprise suisse contribue à ces dérives.»
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La même source rapporte que Guy Mettan s'est appuyé sur l'article 5 de «l'ordonnance sur le matériel de guerre adoptée en 1998» pour faire aboutir à une interdiction. L'article en question stipule que le matériel de guerre ne peut être exporté «s'il y a de forts risques que, dans le pays de destination, le matériel de guerre à exporter soit utilisé contre la population civile». Pour l'heure, le LBD est considéré comme une arme non-létale, c'est-à-dire, conçue de manière à ce que la cible ne soit pas tuée ou gravement blessée.
Alors que l'arme est responsable de cas de blessures graves, voire de mutilations, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, son usage dans le cadre du maintien de l'ordre a fait pourtant l'objet de vives critiques jusqu'au sein même des forces de l'ordre.
Le 28 janvier, le Collectif autonome des policiers d'Ile-de-France avait déjà alerté sur l'usage intensif de la force et des armes non-létales dans les manifestations des Gilets jaunes et avait prévenu : «Les collègues qui font n'importe quoi, il faudra qu'ils assument, mais ce ne sont pas forcément ceux qui auront le plus mal agi qui seront les plus sanctionnés.»
De son côté, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner continue à défendre l'usage de cette arme controversée par les forces de l'ordre. Le 5 avril, il avait réitéré que le LBD était, selon lui, «une arme de défense nécessaire».
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