13/07/2019 reseauinternational.net  4 min #159105

Les Royal Marines s'emparent d'un pétrolier iranien sous les ordres des États-Unis

Pétrolier piraté: les Usa reculent

Les autorités locales de Gibraltar disent avoir saisi de façon indépendante et pas sous la pression d'autres États, dont les États-Unis, le pétrolier transportant du pétrole iranien.

Le chef du gouvernement du territoire britannique a annoncé ce vendredi 12 juillet que Grace-1 contenait 2,1 millions de barils de brut, soit sa capacité maximale. « Après des tests en laboratoire, il est désormais confirmé que 2,1 millions de barils de brut forment la cargaison » du Grace-1, a déclaré Fabian Picardo devant le Parlement de Gibraltar.

Gibraltar prétend le soupçonner d'avoir voulu livrer du pétrole à la Syrie, en violation des sanctions européennes contre le gouvernement de Bachar al-Assad. Ce que dément Téhéran, qui a dénoncé un acte de « piraterie ».

Fabian Picardo a rejeté certains rapports selon lesquels Gibraltar aurait reçu l'ordre des États-Unis de saisir le Grace-1, rapporte Sputnik. « Toutes les décisions relatives à Grace-1 ont été prises de façon indépendante » parce que le gouvernement de Gibraltar était convaincu que les sanctions européennes contre la Syrie avaient été violées, a-t-il expliqué, alors que même des sources occidentales estiment probable que cette décision ait été prise en coopération avec la marine britannique et en coordination avec les États-Unis.

Le capitaine et le second du pétrolier Grace-1 ont été arrêtés le 11 juillet par la police du territoire britannique, qui les soupçonne d'avoir violé les sanctions contre la Syrie, avait annoncé la police de Gibraltar.

De nombreux observateurs et d'anciennes autorités européennes n'ont pas été convaincus de la logique qui a poussé les responsables britanniques à ordonner l'arraisonnement illégitime du pétrolier transportant du pétrole brut iranien. L'ex-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Suède, Carl Bildt, a dit être « intrigué » par la « légalité de l'arraisonnement » par la Grande-Bretagne de ce tanker.

L'ancien Premier ministre suédois et désormais co-président du think tank Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) a écrit sur Twitter qu'il n'était pas convaincu de la logique sur laquelle s'était fondée les forces britanniques pour saisir le pétrolier transportant du pétrole iranien dans le détroit de Gibraltar.

« Ils font référence aux sanctions de l'UE contre la Syrie mais l'Iran n'est pas membre de l'Union Européenne. Et l'UE en principe n'impose pas ses sanctions aux autres. C'est ce que font les États-Unis. »

La saisie du pétrolier « crée un dangereux précédent et doit cesser maintenant », a pour sa part affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

S'interrogeant sur la légalité de cet acte, il a rappelé que « l'Iran n'est ni un membre de l'UE ni fait l'objet d'un quelconque embargo pétrolier européen. L'Europe est censée être contre l'extraterritorialité, contrairement aux États-Unis », a-t-il écrit sur Twitter.

« La saisie illégale par la Grande-Bretagne d'un navire-citerne avec du pétrole iranien pour le compte de l'équipe B est de la piraterie pure et simple », a-t-il encore dit, utilisant une expression qui fait notamment allusion au conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton.

Le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, a prétendu que les sanctions de l'UE ont été appliquées au pétrolier Grace-1, car sa destination était « un régime qui utilise des armes chimiques contre son propre peuple ».

source: parstoday.com

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