Téhéran empêche la progression atlantiste vers Moscou et Pékin
Par Mohamed Sâdegh Hosseini
Tout ce qui se passe en mer d'Oman et dans le golfe persique, entre guerre des pétroliers, incitation et observation, bras de fer des volontés et diplomatie du tissage de tapis, suggère ce qui suit :
La crise dite américano-iranienne, qui se déroule actuellement dans le Golfe persique, dans la mer d'Oman et dans le reste de la région, du Yémen à l'Irak, en passant par la Syrie, le Liban et la Palestine, n'est pas une crise ordinaire, mais une bataille stratégique majeure entre deux blocs internationaux :
- La butte iranienne, représentée par sa géographie, son régime et sa nation, et l'Axe de la Résistance, avec le soutien russo-chinois multidimensionnel.|
- Les États-Unis d'Amérique, totalement appuyés par l'OTAN et les régimes arabes serviles dans la péninsule arabique, ainsi que l'entité sioniste bien sûr.|
Dans un sens, cela signifie mettre fin à l'hégémonie unipolaire étasunienne sur le monde.
Il n'y a aucune perspective, ni tactique ni stratégique, pour atteindre les objectifs étasuniens, ni dans la zone de conflit ouvert actuel, ni dans d'autres régions de confrontation, telles l'Asie centrale, la mer de Chine ou la mer Noire/Ukraine. Il en va de même dans la région de la mer Baltique au nord-ouest de la Russie, où d'importantes forces de l'OTAN continuent d'être mobilisées près des frontières nord-ouest russes, soit près de Leningrad, ce symbole historique et national russe, qui n'a pas capitulé alors qu'elle était assiégée par les armées allemandes pendant 900 jours.
L'aspect stratégique de la bataille en cours est que l'Iran affronte directement les tentatives américaines de contrôler non seulement les ressources pétrolières de la péninsule arabique et de l'Iran afin de contrôler les approvisionnements énergétiques des marchés chinois, pakistanais et est-asiatiques pour ralentir la croissance économique de ces pays et affaiblir leur capacité à concurrencer les États-Unis au niveau international, mais les objectifs américains vont au-delà, car la nature de cette confrontation comprend avant tout les enjeux économiques internationaux. Plus précisément, Washington et les pays de l'OTAN tentent de contrôler la zone de conflit actuelle, qui s'étend de la côte ouest de la Palestine occupée jusqu'aux côtes orientales de la Chine et de la Russie sur l'océan Pacifique.
La clé de cet aspect stratégique est le projet chinois Road and Belt Initiative (BRI), qui est un projet international et transcontinental, et qui vise à mettre fin au contrôle économique et financier exercé par les États-Unis sur les capacités des peuples du monde.
Cela signifie que le combat actuel de l'Iran, avec l'axe de la résistance, contre les parties coloniales susmentionnées, est une bataille pour imposer une stratégie, dont le but pour l'Iran et ses alliés, est :
- Le respect des droits de l'Iran, non seulement dans le domaine nucléaire, mais aussi dans le maintien de la sécurité maritime dans toute la région, du golfe d'Aden à l'océan Indien occidental. Cela constitue une barrière solide ou une première ligne de défense des frontières occidentales de la Chine et des frontières sud-ouest de la Russie.|
- Mettre fin aux tensions ravivées dans la région en déracinant ses origines, à savoir la présence militaire américaine intensive dans la péninsule arabique et les mers de la région jusqu'en mer de Chine méridionale, d'autant que les forces navales iraniennes sont assurément compétentes et capables de sécuriser efficacement les voies de navigation.|
Le mécanisme de protection souhaité peut être facilement mis en place grâce à la mise en œuvre de la proposition iranienne, présentée depuis des mois, qui prévoit la création d'un système de sécurité régional auquel participeront tous les pays de la région, arabes et non arabes, comme le Pakistan et l'Iran, et l'évacuation des bases et des flottes étrangères de la région.
Quant aux contingences dans le processus de cette lutte et à son évolution sur le terrain, elles ne dépasseront pas le stade de la négociation « sous le feu », c'est-à-dire que les parties en conflit, en particulier l'Iran et l'Axe de la Résistance, continueront à prendre des mesures pour exercer une pression militaire sur l'ennemi, sur tous les fronts, en raison de leur totale confiance en soi et en leur potentiel d'abord et en leur certitude des capacités limitées de l'ennemi ensuite.
Lorsque nous parlons des limites des capacités de l'ennemi, nous ne voulons certainement pas dire que le potentiel militaire de l'Iran est supérieur à celui de l'autre camp, mais plutôt la capacité limitée de l'ennemi à utiliser son potentiel militaire. C'est ce qu'on appelle en sciences politiques : le recours limité à la force. Cela est dû à des raisons multiples qui ne peuvent être énumérées dans ce contexte....
Il est toutefois bon d'en rappeler la plus importante, à savoir que l'actuel président américain n'a pas vraiment l'intention de faire la guerre à l'Iran et à ses alliés, outre le fait que le président Trump craint que toute action contre l'Iran, aussi limitée soit-elle, ne se transforme en guerre totale que les États-Unis ne peuvent se permettre de risquer, car une telle escalade nécessiterait le déploiement d'au moins 750 000 soldats américains et atlantistes sur le théâtre des opérations en Iran, en Irak et en Syrie, en plus de l'inévitable requiem pour la base militaire de Washington en Palestine occupée, « Israël », qui cessera d'exister dans les premières heures qui suivront le début de la guerre.
En conséquence, les États-Unis disposent d'une puissance militaire gelée, paralysée ou ligotée, en raison des conditions politiques et militaires sur le terrain, alors que le commandement iranien a les mains libres pour prendre des décisions fermes fondées sur des circonstances objectives et favorables ; ce qui fait qu'à la lecture objective du théâtre des opérations, on aboutit à une conclusion incontestable :
Dans cette confrontation, la partie la plus puissante sera certainement celle qui bénéficie de la géographie et de l'héritage culturel iranien, le plus grand et le plus profond, sur lequel se base l'Imam Ali Khamenei pour mener la bataille et faire part de ses décisions et directives à la machine politique, diplomatique et militaire de l'Iran, s'appuyant sur une jurisprudence islamique dynamique et révolutionnaire plus profonde et plus mobilisatrice que tout ce que les politiciens traditionnels peuvent imaginer.
Une nouvelle équation prend forme dans la politique internationale et suggère des défaites retentissantes qui guettent les Américains et leurs affidés, et des victoires majeures, sans précédent sur la scène internationale, en faveur de l'Iran et de ses alliés.
Article en arabe : al-binaa.com
traduit par Rania Tahar