23/11/2019 histoireetsociete.wordpress.com  8 min #164896

Bolivie : la lutte des classes en cours

Féministes voyons si nous allons nous réveiller par Cecilia Zamudo

Cecilia Zamudio est une feministe révolutionnaire- marxiste espagnole qui m'envoie des textes passionnants, bouillants de révolte et que je n'ai pas toujours le temps de traduire, je l'ai fait pour celui-ci parce qu'il me semble d'actualité y compris sur des questions que nous nous posons en France. A propos de ce qui se passe en Bolivie Cecilia Zamudo interpelle des « féministes bourgeoises » et marque les camps :Voyons si nous allons nous réveiller et nous comprenons que les intérêts de la bourgeoisie ne sont pas les mêmes que ceux de la classe ouvrière, et que non, il ne peut pas y avoir de « Sororité » avec des génocidaires sanglants comme le dictatrice putschiste añez. Féminisme oui, de classe et révolutionnaire ; pas cette arnaque du pseudo « féminisme » Bourgeois qui encourage la bourgeoisie à aller au bout de ses fins odieuxses... (note et traduction de danielle Bleitrach)

Il y a des gens si minables qu'à partir de leur positionnement profondément bourgeois, ils s'emploient à consolider un coup d'état raciste, misogyne, et fanatique religieux en Bolivie. Il est regrettable que madame segato, qui se prétend « féministe », soit ainsi en train de soutenir un coup d'état qui a déjà perpétré plusieurs massacres, et qui va redonner aux femmes de la classe exploitée à l'époque coloniale.

Je suis sûr que Mme Segato va avoir l'air très « féministe » alors que les militaires putschistes sont en train de bafouer et d'humilier les femmes autochtones. d'autant plus que le vrai féminisme, le féminisme communautaire, le féminisme de classe et révolutionnaire est fort en Bolivie, et que des compagnes comme Adriana Guzman informent de la résistance au coup d'état, depuis les mêmes communautés autochtones, paysannes, de quartier (évidemment elles ne bénéficient pas de la couverture des grands médias de désinformation massive, mais elles s'expriment dans r des radios, par des réseaux, etc.)... quelque chose de très différent des dames segato et galindo, qui approuvent le coup d'état (Mesdames qui, par contre, ô curiosité, oui profitent de l'espace dans les grands médias). Bourgeoises ou petite bourgeoises enfin, fidèle à sa classe. Fidèles au point d'être des partenaires du déni d'un coup d'état qui est en train de détruire la vie des peuples autochtones, des paysans, de la classe ouvrière, de millions de femmes et d'hommes. Un coup d'état qui a déjà tué une demi-centaine de personnes.

Il est assez artificiel de la part de Segato de mener sa soi-disant lutte contre l'autoritarisme quand elle est capable de faire une ellipse olympique sur la demi-centaine de personnes tuées en moins de deux semaines par les bottes putschistes. Quand elle est capable de contourner l'arrestation de centaines de personnes, la fermeture des radios communautaires, la persécution politique, les lynchages, le décret signé par la putschiste Añez qui exonère les militaires de toute responsabilité pour les meurtres et les violations qu'ils commettent, la Persécution contre les journalistes non alignés, le fait d'avoir expulsé du pays des dizaines de médecins et de journalistes ou de les avoir emprisonnés sous l'accusation de « sédition » pour avoir osé informer sur les massacres commis par les putschistes, parce qu'ils ont osé informer sur la massive répudiation populaire contre le coup d'état. Mais non, elle ne voit pas de coup d'état, elle fait des jonglerie rhétoriques, tout comme son homologue Maria Galindo. Beaucoup de « performance » et de rhétorique avec des paillettes, mais nul travail communautaire, nul accompagnement et apprentissage en écoutant les femmes du peuple, aux chola qui aujourd'hui affrontent les chars militaires, quelque chose de très concret et tangible de la capacité des femmes du peuple à Se battre pour ses droits.

Ces femmes font partie de la même communauté, et elles ont travaillé toutes ces années pour l'émancipation concrète des femmes de la classe ouvrière, l'immense majorité. Et aujourd'hui, ielles sont bien sûr en train de lutter contre le coup d'état, dans les rues, avec leurs jupes et leurs wiphalas, qui peuvent être arrêtés ou tués à tout moment par les balles putschistes, en agissant au milieu des agents chimiques que lance la police, en aidant à guérir et évacuer les blessés, exigeant l'apparition en vie des personnes disparues, en accompagnant les familles pour essayer de savoir où ils ont leurs filles et enfants détenus les putschistes, en donnant le soutien aux compagnes qui ont été déshabillées, humiliés,, violées, par Les forces répressives au service des putschistes.

Dans ce thème du féminisme communautaire, de classe et révolutionnaire, contre le pseudo « féminisme » si bien vu par la bourgeoisie, la Bolivie nous donne une autre leçon (parmi les nombreuses qu'elle nous donne) : ce n'est pas la même chose l'honnêteté et la sensibilité du féminisme communautaire, de Classe et révolutionnaire, que les émois d'un pseudo « féminisme » Bourgeois, raciste, rayano anticommuniste, qui se met du côté de la bourgeoisie, et même du côté d'un coup d'état fanatique religieux, misogyne, profondément raciste et qui déploie sa fureur résolument génocidaire.

Une fois de plus, on peut le dire : le concept de la « Sororité interclasista » est une arnaque gigantesque et dangereuse. Nous, les femmes autochtones, les personnes d'ascendance africaine, les métisses du abya yala, les femmes de la classe ouvrière du monde entier, nous ne sommes ni ne serons jamais les sœurs de ceux qui assassinent les peuples, nous ne sommes ni ne serons jamais les sœurs de la raciste et antiavortement !, yeanine añez (la putschiste dictatrice de Bolivie), nous ne sommes pas non plus des sœurs de la thatcher, de la Cristine Lagarde du FMI et d'autres institutions vautours, des reines, des banquiers qui expulse des familles entières, des femmes entrepreneurs qui font travailler des milliers De femmes dans des gouffres d'effroi (parce que tant les hommes que les femmes de la bourgeoisie commettront l'exploitation), nous ne sommes pas non plus les sœurs des proxénètes, ni de celles qui asservissent d'autres femmes dans l'aberration des « ventres de location », ni non plus Nous sommes ni nous ne serons jamais les sœurs de la directrice de la CIA qui porte la torture et la mort à toute la planète, nous ne sommes ni ne serons jamais les sœurs d'aucun exploitaneur Nos sœurs sont les femmes du peuple, les femmes de notre classe, de la classe exploitée, de la classe ouvrière.

C'est tpour nous tellement dégoutant que la bourgeoisie essaie de manipuler et de gagner des sympathies envers ses plus brutales dictatures, en utilisant aussi un certain pseudo « féminisme ». c'est pourquoi nous ne nous lasserons pas de le dire, haut et clair : le vrai féminisme ne peut pas être complice de la bourgeoisie, Ni soutenir les coups d'état, ni soutenir le racisme institutionnalisé, ni l'obscurantisme religieux.

C'est une veille tactique : la bourgeoisie met ses chevaux de Troie dans tous les mouvements, les pousse, soutient et finance, pour qu'ils aillent faire leur travail néfaste, en ôtant tout contenu vraiment révolutionnaire aux mouvements, en enlevant toute la compréhension de la nature des classes De ce système socio-économique qui est le capitalisme (système qui, nous le comprenons ou non, nous explose tous les jours et définit en grande partie nos vies). La bourgeoisie met ses chevaux de Troie dans tous les mouvements, pour essayer de les amener dans les ruelles sans issue de l'inefficacité, et aussi pour essayer de les utiliser.

Les marionnettes du type Segato et Galindo sont tellement « féministes » Qu'elles en deviennent muettes sur les femmes autochtones violées, torturées, arrêtées disparues et tuées en ces 10 jours par les putschistes. Ils sont tellement « féministes » Qu'ils se taisent sur le fait évident que la création d'une assurance universelle de la santé, de l'alphabétisation et de l'accès gratuit à l'éducation que le gouvernement d'evo morales a réussi, a participé de manière décisive au début de la libération de la plupart des Les femmes de Bolivie. Ils sont tellement » féministes » la Segato et la Galindo qui sont muettes sur la barbarie obscurantiste et raciste de ce coup d'état de la bourgeoisie, qui a déjà clairement annoncé » sortir la pachamama » (mère terre) du Palais, de la constitution et Des croyances de la Bolivie. Qu'il fête clairement la privatisation de la santé et de l'éducation, qui fête déjà avec la bourgeoisie transnationale le livrer les richesses naturelles au pillage des multinationales, avides du lithium, du gaz et autres richesses de la pacha mama. Elles sont tellement « féministes » la Degato et la Galindo qu'elles prennent pour des idiotes toutes les femmes féministes, et ont essayé de les duper avec une présentation incroyablement simpliste de la réalité bolivienne, dans laquelle, selon elles, il n'y a ni racisme, ni exploitation de classe.

Voyons si nous allons nous réveiller et nous comprenons que les intérêts de la bourgeoisie ne sont pas les mêmes que ceux de la classe ouvrière, et que non, il ne peut pas y avoir de « Sororité » avec des génocidaires sanglants comme le dictatrice putschiste añez. Féminisme oui, de classe et révolutionnaire ; pas cette arnaque du pseudo « féminisme » Bourgeois qui encourage la bourgeoisie à aller au bout de ses fins odieuxses...

-- Texte Cecilia Zamudio
(texte en développement, je le compléterai ces jours-ci)

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