Face à la progression du Covid-19, il a annoncé dans un discours ce lundi 16 mars au soir que « dès demain [mardi] midi et pour 15 jours au moins nos déplacements seront fortement réduits. » Seuls les déplacements strictement nécessaires pour des questions de santé, faire des courses, aller travailler quand le télétravail est impossible et faire de l'exercice seront autorisés. Le non respect de ces règles sera sanctionné, a précisé Emmanuel Macron. Les modalités devraient être détaillées par le gouvernement prochainement.
D'autres mesures ont également été annoncées :
- Le second tour des élections municipales est reporté. « La décision a fait l'objet d'un accord unanime », a-t-il précisé ;
- Les réformes en cours sont suspendues, à commencer par la réforme des retraites ;
- Un projet de loi permettant au gouvernement de prendre par ordonnance des mesures exceptionnelles sera présenté mercredi en conseil des ministres et jeudi au Parlement ;
- Toutes les frontières à l'entrée de l'Union Européenne et de l'espace Schengen seront fermées dès mercredi midi. « Tous les voyages seront suspendus pendant 30 jours. Les français qui souhaitent rentrer pourront rejoindre leur pays », a précisé le Président ;
- Les « plus précaires » seront « nourris et protégés » ;
- Côté entreprises et salariés, un « dispositif exceptionnel » est mis en place, avec report de charges fiscales et sociales, des factures et loyers, et un chômage partiel « massif ».
Là encore, ces mesures seront détaillées demain par le gouvernement. « Nous vivons un moment très difficile. Nul ne peut en prévoir la durée », a également indiqué le président.
Les représentants des différentes politiques ont réagi par un soutien quasi unanime aux déclarations de M. Macron. « Des décisions nécessaires et justes », a dit le député Mathieu Oprhelin sur Twitter. Toujours sur Twitter, la députée insoumise Mathilde Panot a affirmé que « seule la solidarité et la cohésion nous permettront d'être à la hauteur de ce moment grave que vit notre pays ».
Joint par Reporterre, le porte-parole d'Europe Écologie-Les Verts, Alain Coulombel a estimé que le Président avait « annoncé les décisions qui s'imposaient ». Sur le report du second tour, « c'est ce qu'on avait demandé au Premier ministre : on ne pouvait plus faire de campagne, ça paraissait logique », a-t-il précisé. Ce second tour pourrait avoir lieu mi-juin. Le porte-parole a insisté sur « l'importance que les décisions soient prise avec le Parlement, et avec l'ensemble des forces politiques. L'état d'urgence ne doit pas être une manière de mettre la démocratie de côté. »
Sur Twitter, le secrétaire national des écologistes, Julien Bayou, a regretté pour sa part « une rhétorique guerrière inutile » et un « confinement flou, pas assez strict, sans contrôle démocratique ». Il a demandé « un confinement total à l'italienne » ainsi que la publication de tous les avis du conseil scientifique.
- Source : Reporterre