Lors d'une allocution télévisée ce 12 mars, le président de la République a annoncé plusieurs mesures pour faire face au coronavirus, dont un «plan de relance national et européen» et la fermeture des écoles jusqu'à nouvel ordre.
Ce 12 mars à 20h, le président de la République française prenait la parole, pour informer les Français des décisions prises par l'exécutif pour endiguer la propagation du coronavirus dans le pays. Dès les premiers instants de son allocution, Emmanuel Macron a qualifié l'épidémie de Covid-19 de «plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle».
Le chef d'Etat a salué le travail du personnel médical, «ces héros en blouse blanche» et «le sang froid» dont les Français ont fait preuve. «C'est cela une grande nation», a-t-il martelé.
Le président a fait les annonces suivantes :
- Le premier tour des municipales, prévu le 15 mars, n'est pas reporté pour cause de coronavirus pour le moment.
- La fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités à partir du 16 mars «et jusqu'à nouvel ordre», avec la mise en place région par région d'un service exceptionnel pour faire garder les enfants des professionnels de santé et personnes engagées dans la lutte contre l'épidémie.
- Le maintien des transports publics ; en même temps, le chef d'Etat a appelé chaque citoyen à «limiter au strict nécessaire» ses déplacements.
- La «déprogrammation immédiate des interventions chirurgicales non urgentes» afin de libérer des lits de réanimation, en salles de réveil et le personnel qualifié.
- Le report des cotisations et des impôts dus en mars par les sociétés.
- Le report de la trêve hivernale de deux mois.
- La mise en place d'un «mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel», destiné à «préserver les emplois et les compétences». «L'Etat prendra en charge l'indemnisation des salariés contraints de rester chez eux», a assuré le président.
- La mise en place d'un «plan de relance national et européen», sur lequel travaille actuellement le gouvernement. Le président a appelé à porter une «réponse européenne» à cette crise. Pour autant, il a précisé : «La banque centrale a déjà aujourd'hui fait part de ses premières décisions. Seront-elle suffisantes ? Je ne le crois pas.»
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«Nous ne sommes qu'au début de cette épidémie, et partout en Europe elle s'accélère, elle s'intensifie», a prévenu Emmanuel Macron, appelant à «écouter celles et ceux qui savent», à savoir les scientifiques. Il a également appelé ses concitoyens à «faire bloc» et à faire preuve de «discipline individuelle».
Les priorités sont de freiner l'épidémie et de «protéger les plus vulnérables», a souligné le président, qui a demandé aux plus de 70 ans et aux personnes à risque de rester autant que possible à domicile.
«Eviter le repli nationaliste»
Sur une note plus politique, Emmanuel Macron a déclaré que le virus «n'a[vait] pas de frontières» et a appelé les Français à «éviter le repli nationaliste». Le président a cependant évoqué de possibles fermetures de frontières «quand elles seront pertinentes», décidées «à l'échelle européenne».
«La santé n'a pas de prix», a enfin affirmé le président, assurant aux Français que le gouvernement mettrait «tous les moyens financiers nécessaires» au service de la résolution de la crise sanitaire. Il a d'ailleurs estimé que le pays sortirait avec un «système de santé plus fort» de l'épidémie.
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